Vidéos violentes, nos enfants sont en danger de mort (3)

 

Voici une version abrégée du discours prononcé le 20
février 2002 par la présidente internationale de l’Institut Schiller, Helga Zepp-LaRouche,
lors d’une conférence en Virginie (Etats-Unis)

Lisez la deuxième partie de cet article

Jeux informatiques

Les parents des trois fillettes assassinées ont porté plainte
contre les producteurs de ces jeux vidéos et films sataniques, réclamant 130 millions de dollars de
dommages et intérêts. Leurs avocats font valoir que le film Basketball Diaries
représente une glorification nihiliste de relations sexuelles irresponsables, de violence insensée
et gratuite, haine de la religion, mépris pour l’autorité, consommation de drogue et autres
comportements autodestructeurs, et qu’il a par conséquent une influence pernicieuse sur des
mineurs impressionnables.

Le colonel David Grossman, psychologue militaire, qui donne des cours sur
la psychologie du meurtre à des Bérets verts et des agents fédéraux, est un témoin-
expert dans ce procès. Il fait remarquer que les jeux vidéos consistant à viser et à
tirer ont le même effet que les techniques d’entraînement militaire utilisées pour
amener le soldat à surmonter son aversion à tuer. Selon lui, ces jeux sont encore plus efficaces
que les exercices d’entraînement militaire, si bien que les Marines se sont procurés une
version de « Doom » pour entraîner leurs soldats. 

Certains jeux incorporent des éléments de jeu de rôle,
créant une intrigue avec divers personnages. A la différence des autres formes de violence
médiatique, on ne se contente pas ici de regarder un film, on en est soi-même acteur. On
n’est pas seulement fasciné par un Schwarzenegger criblant de balles un méchant, on appuie
soi-même sur la détente. Se faire tuer est embêtant parce qu’à ce moment-là,
le jeu s’arrête. Donc, pour rester maître de ce nouvel univers intoxiquant, le seul moyen
c’est de tuer.

Un père disait, « Oh, ce n’est pas si mauvais, ça
permet à l’enfant d’avoir un sens de contrôle. Alors qu’il ne peut pas
contrôler ce qu’il voit aux informations, dans ce petit morceau de réalité apparente, il
a quelque chose à dire, il peut s’imposer. »

La dernière version en date du jeu informatique «
Daikatana » est censée vous donner une nouvelle dimension de réalisme, à
l’aide de processeurs plus rapides et d’impressionnants graphiques en trois dimensions. Même
si vous êtes assis devant votre ordinateur, manipulant une souris et un clavier, l’écran
remplace votre champ de vision et vous avez vraiment l’impression de vous glisser le long des murs
jusqu’au coin de la rue, craignant que l’ennemi ne soit tapi là, à vous attendre. Vous
sentez votre pouls s’accélérer et lorsque le monstre s’élance sur vous, votre taux
d’adrénaline augmente effectivement. Tout est si réel que vous pouvez presque sentir le sang
des victimes.

A ce point, il faut préciser que l’oligarchie cherche à
détruire tout ce qu’il y a d’humain dans l’être humain. Pour cela, elle utilise
certaines techniques pour induire des modifications de comportement et un lavage de cerveau, car on ne peut
pas appeler ça autrement. Si les gens regardent sans cesse ces spectacles, leur esprit meurt.

C’est donc une politique tout à fait consciente de la part de
l’oligarchie, des maîtres de Hollywood, etc., pour déshumaniser et désensibiliser la
population. L’on est censé réagir par pur réflexe et tirer avant d’avoir eu le
temps de développer des scrupules. C’est ce qui explique le fameux cas des quatre policiers new-
yorkais qui ont tiré 41 balles sur un homme non armé, car ils avaient été
entraînés pour réagir de la sorte. Si vous tirez des milliers de fois sur un objet, ce
comportement devient pour vous une seconde nature.

Il est intéressant de mettre cela en parallèle avec ce que le
philosophe allemand Moses Mendelssohn a dit à propos de la fonction du drame classique : dans la
tragédie classique, les spectateurs, confrontés à des questions morales fondamentales, peuvent
former et ennoblir leurs émotions, de telle sorte que, quand ils devront faire un choix moral dans la
vie réelle, ce comportement noble sera devenu une seconde nature.

Un des jeunes tueurs de Littleton, Eric Harris, avait passé une
centaine d’heures à reprogrammer le jeu vidéo Doom pour que tout corresponde plus ou
moins à son école. Des enquêteurs du Centre Simon Wiesenthal, à Los Angeles, ont
remarqué qu’il avait incorporé le plan du rez-de-chaussée du lycée Columbine dans
son jeu. En outre, il l’avait reprogrammé pour fonctionner « en mode Dieu », où le
joueur est invincible.

Les Pokémon arrivent

Si tout cela est déjà effrayant, il y a quelque chose de plus
dangereux encore, bien que 99,9 % des parents n’en soient même pas conscients. C’est un
phénomène dont j’ai pris connaissance il y a quatre semaines seulement – les
Pokémon. On peut dire que c’est un véritable virus qui contamine l’esprit de millions
d’enfants en Amérique.

Il y a donc quelques semaines, un jeune garçon de six ans, avec qui
je discutais par hasard, m’a parlé pour la première fois des Pokémon. Ce gentil petit
garçon, très éveillé par ailleurs, ne parlait que de ça : Pokémon par ci,
Pokémon par là. Au bout d’une demi-heure de conversation, j’étais horrifiée
par le type de valeurs que ce petit garçon avait adopté dans le contexte de ce jeu. Pour lui, par
exemple, se battre, c’est bien parce qu’on devient plus fort et qu’on peut détruire
son ennemi. Il faut écraser le pauvre, parce que celui-ci va devenir un voleur et te tuer, il faut donc
le tuer avant, et ainsi de suite. Ce petit garçon me disait tout cela sans émotion, sans le moindre
signe de compassion, mais avec les préjugés les plus incroyables. J’étais
véritablement choquée. Ce fut le point de départ du projet que je vous présente
aujourd’hui.

J’ai donc décidé de m’informer sur les Pokémon.
Comme moi, beaucoup d’autres adultes à qui j’en ai parlé ne savaient rien à ce
sujet. C’est alors que j’ai vu une annonce dans le Washington Post concernant un «
tournoi de Pokémon » organisé dans un centre commercial près de Washington. Sacrifiant un
dimanche après-midi, je m’y suis rendue. C’était une énorme exposition
s’étendant d’un bout à l’autre du centre commercial.

Il y avait d’abord une grande table où des enfants jouaient
avec des cartes Pokémon – il y en a 150 en tout. Il faut savoir que le tournoi faisait partie
d’une stratégie de marketing très agressive, incluant toute une industrie de T-shirts, draps
de lits, tasses, etc. L’équipe commerciale se rend dans une vingtaine de villes américaines,
invitant des milliers d’enfants à participer à des concours, à l’issue desquels
les noms des vainqueurs seront publiés. C’est tout un univers !

« Pokémon » est l’abrégé de «
pocket monster » (monstre de poche). Ces monstres sont dotés de différents «
pouvoirs ». Dans le « jeu du stade », il y a un grand écran et une vingtaine
d’écrans plus petits où des parents et des enfants jouent comme s’ils étaient
hypnotisés. Chaque joueur peut choisir six Pokémon et quatre techniques de combat.

Je demandais à certains enfants qui attendaient leur tour pour jouer
: « Pourquoi aimez-vous ce jeu ? » « Parce qu’ils combattent, parce
qu’ils combattent », m’ont-ils répondu. « Qu’y a-t-il donc de si
bien à combattre ? N’est-ce pas mieux si les gens sont gentils entre eux et s’entendent bien
? », demandais-je. « Non, non, non », s’écriaient-ils tous.

C’était de petites explosions d’agressivité. Voulant
en savoir plus, j’ai pris mon tour dans la file d’attente et au bout d’une demi-heure,
j’ai pu jouer contre un enfant de six ans. Le mystère s’est vite dissipé parce
qu’une fois qu’on a compris le jeu, c’est très facile. Comme je l’ai dit, on
choisit six Pokémon sur 150 et on dispose de quatre types d’armes. On peut attaquer son adversaire
avec du feu, de l’électricité, des éclairs, des chocs sismiques, etc. et, peut-
être, le détruire.

C’est totalement mécaniste, il n’y a pas d’autre
moyen d’influencer le jeu qu’en poussant mécaniquement des boutons. Aucune
créativité, aucune cognition, c’est pire que le chien de Pavlov, à qui on donne au moins
quelque chose à manger au début…

J’ai demandé à des parents s’ils ne craignaient pas
que leur enfant devienne plus agressif. « Non, non, répondirent-ils, mon enfant n’est pas
agressif. Les autres enfants, peut-être, mais pas le mien. »

Poursuivant mon enquête, je me suis rendue dans un magasin de
vidéos pour voir si je pouvais me procurer une cassette Pokémon, ne voulant pas dépenser
inutilement de l’argent pour acheter un Gameboy. Dans ce magasin, j’ai observé un père
et son petit garçon. Tandis que le premier cherchait des vidéos pornographiques et violentes pour
ses divertissements de week-end, le petit garçon trépignait : « Je veux des Pokémon,
je veux des Pokémon ! ». Evidemment, le père ne s’intéressait pas aux
désirs de son fils, car il avait lui-même la tête pleine de fantasmes.

Dans ces dessins animés de Pokémon, des enfants de huit à
dix ans dirigent et combattent les monstres. L’une de ces histoires raconte l’aventure de
Sabrina, une fillette attaquée par le « mangeur de rêves », un Pokémon de gaz qui
lui aspire l’âme, tandis qu’apparaît soudainement un esprit de haut niveau qui
dérobe l’âme des gens avant de disparaître. S’ensuit alors un dialogue entre les
enfants sur ce qu’il faut faire : « Nous avons juré de prendre notre revanche, nous
combattrons jusqu’au bout. »

Ils parlent aussi de Sabrina qui, à ce moment-là, est
pratiquement morte parce que son âme a été absorbée : « Qui aurait cru
qu’une fille si gentille soit aussi rongée par le désir de se venger ? », avant
d’ajouter : « L’esprit a peut-être mangé son âme, mais elle est encore en
mesure de nous dire où elle est, par télépathie. »

Tout ceci est complètement ridicule et n’a rien à voir
avec la réalité, mais cela empoisonne l’esprit de la pire manière.

L’effet d’une drogue

La stratégie de marketing est incroyablement agressive. Dans le
centre commercial où je me trouvais, il y avait une vingtaine de vendeurs qui dirigeaient les
opérations : « Moins de lumière ici, plus de son là », et qui donnaient aux
enfants des conseils sur la façon de jouer. On avait l’impression d’assister au recrutement
des enfants dans une armée. Ils voulaient les convaincre de devenir « entraîneur » ou de
rejoindre un club de Pokémon, leur indiquant l’adresse du magasin de Pokémon le plus proche.
Et les enfants étaient totalement fascinés, mesmérisés.

Il y avait là une très petite fille et j’ai demandé
à son père quel âge elle avait. Trois ans, répondit-il, et il était très fier
qu’elle sache déjà jouer. On peut imaginer l’influence que ce jeu – qui est
entièrement basé sur le combat, l’agression, l’attaque, la revanche, la destruction de
l’adversaire – exerce sur l’esprit et la sensibilité d’un enfant de trois
ans.

J’ai demandé à l’un des vendeurs, qui devait avoir
entre 18 et 20 ans, s’il jouait aussi aux Pokémon. « Oh, non, j’ai des jeux plus
élaborés. » Evidemment, Pokémon est comme une drogue douce utilisée pour
initier les victimes à des drogues plus dures.

Comme chacun sait, il est facile d’influencer les enfants parce
qu’ils apprennent avant tout par l’imitation et le jeu. Mais que doit-on imiter dans le cas de
Pokémon ? L’agression. Ce qui manque totalement, c’est l’amour, la compassion, la
joie, la beauté. Le jeu est entièrement mécaniste. C’est exactement à cela que
pensait Norbert Wiener dans son livre Cybernetics, quand il affirme qu’il faut trouver un
mécanisme neurologique qui corresponde à la théorie de John Lockesur l’association
d’idées à partir d’expériences sensuelles. Dans Pokémon, il n’y a
aucune découverte, aucune hypothèse, aucune créativité, aucune âme, aucune
cognition. Pokémon est le Mangeur de Rêves qui dévore l’âme de l’enfant et le
transforme en une petite machine à tuer potentielle.

Les parents des trois fillettes tuées dans le massacre de Paducah ont
porté plainte contre les sociétés de jeux et de films vidéos suivantes : ID Software, GT
Interactive Software, Midway Home Entertainment, Atari Corporation, Interplay Production, Nintendo of
America, Atavision, Hepcon Entertainment, Sony International, Interactive Studios of America, Eidos
Interactive et huit autres, et contre les producteurs de films suivants : Time Warner, Polygram Film
Entertainment, Island Pictures, Palm Pictures, New Line Cinema et deux fournisseurs d’Internet.

Je pense que, pour commencer, c’est une bonne liste et que nous
devrions ajouter celles qui n’y sont pas encore. Je suis d’accord avec Jack Thompson, l’un
des avocats représentant les parents, quand il déclare qu’il faut mener
l’équivalent d’une guerre nucléaire contre ces gens.

Thompson travaille aussi avec des enseignants, des parents et des
étudiants d’une école de Flint (Michigan), dans laquelle les enfants reçoivent de
l’argent pour remettre leurs jeux vidéos violents afin qu’ils soient détruits. Je
propose que cet exemple soit repris à travers les Etats-Unis et partout dans le monde, car une
oligarchie véritablement satanique a déclaré la guerre à nos enfants. Déclarons-lui
la guerre !

Il dépend de vous que ce pays, et le reste du monde, aient une chance
de survivre car, comme j’ai tenté de le démontrer, les jeux de guerre et ces jeux
informatiques sont basés sur une même méthode.

Les armes à feu ne sont pas le problème en tant que tel – les
enfants entraînés aux Pokémon vous tueront avec des flammes, des éclairs, de
l’électricité ou n’importe quoi. Et plus il y aura de liens entre l’Internet et
l’école, sans changement fondamental du système scolaire par ailleurs, plus nous aurons de
petits monstres. Et ce ne seront plus uniquement des monstres Pokémon.

yogaesoteric

14 mai 2020

 

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