Vishuddha Chakra – aspects psychologiques
de Elena Glodeanu
Toutes les „possibilités” miraculeuses, les dons, les „pouvoirs” nommés par les orientaux siddhi-s sont liés à l’activation du chakra du cou, plus exactement au domaine du cinquième élément subtil, Akasha (l’éther subtil).
Les effets de la méditation sur Vishuddha Chakra sont : le calme, la sérénité, la pureté, une voix mélodieuse, l’éveil de l’inspiration artistique, la capacité d’interpréter les écritures sacrées, de comprendre le message caché des rêves.
La personne influencée en prédominance par le cinquième chakra considère comme importants les amusements et les plaisirs provoqués par les sens et par l’intellect. Un tel être cherchera la connaissance réelle au-delà des limites du temps, des conditionnements culturels et héréditaires. Entrer dans son champ d’énergie signifie nous libérer des tourbillons du monde et contrôler les sorties égotiques.
L’idée de conscience cosmique est liée à ce centre psychique
Tant du point de vue physiologique, que psychologique, le centre subtil de force Vishuddha Chakra correspond au processus complexe de la nutrition. Le développement harmonieux des trois premiers centres de force conduit à la formation d’une personnalité humaine équilibrée et harmonieuse. Le quatrième centre subtil de force, Anahata Chakra, constitue une étape intermédiaire, un point central qui unifie les plans inférieurs de l’être avec les plans supérieurs, la sphère de la survie, de la vie sociale et de l’affirmation de la personnalité avec les plans subtils, raffinés, élevés de la manifestation. Pas du tout par hasard, Anahata Chakra est le centre du cœur, de l’éveil au niveau de l’âme. L’étape suivante est l’acquisition d’un état de réceptivité supérieure, d’une ouverture affective envers les inspirations divines. Dans ce sens, Vishuddha Chakra correspond au processus de nutrition, tant physique, parce que sa zone de projection dans le plan physique est la zone du cou, et surtout dans le plan subtil, se référant à une nutrition énergétique, à un enrichissement affectif par l’accès aux mondes supérieurs de l’univers. A cette étape évolutive, la notion de „conscience supérieure intérieure”, qui représente un potentiel fondamental d’expression, qui permet à travers l’intuition de pénétrer dans les mystères insondables de la manifestation divine, devient maintenant pour l’être humain accessible, pouvant être graduellement amplifiée.
Le temps est le miroir de l’éternité
L’état de réceptivité envers les mondes supérieurs, élevés, sublimes de l’univers rend possible l’ouverture de certaines portes d’accès dans ces mondes. De tels états peuvent être atteints tant dans la méditation que spontanément, par la Grâce Divine. Le psychologue Abraham Maslow les a dénommés des „expériences de sommet”. Pour tous ceux qui ont vécu de telles „expériences de sommet” (des moments d’extase, des intuitions ou des états transcendants), elles représentent la chose la plus importante de leur vie et sont considérées comme étant les aspects les plus précieux qui donne vraiment de la valeur à la vie. Elles peuvent être certaines formes de dépassement de l’individualité, où l’ego limitateur est transcendé, et où apparaît le sentiment de la fusion avec l’univers entier ou avec un aspect subtil de la manifestation, avec un autre être aimé ou même avec Dieu. L’expérience peut être seulement une sensation de sortie du temps : le temps semble s’arrêter ; apparaît le sentiment de la transcendance du temps.
Dans le „Mémoire pour le défense de Cagliostro” (du livre de Serge Hutin – „Les sociétés secrètes d’hier à aujourd’hui”), le sage Cagliostro dit: „Je n’appartiens à aucune époque et à aucun endroit ; je ressens en permanence que je me situe hors du temps et de l’espace, mon être spirituel vit en essence dans l’éternelle existence et, si parfois je m’immerge dans la pensée cosmique, en remontant les âges, si alors je déploie l’esprit tout puissant vers un mode d’existence supérieur et lointain de celui que vous percevez, je vis l’extase paradisiaque et je deviens ce que je désire être. En participant pleinement et consciemment à la réalité de l’Être Absolu, je conduis presque toutes mes actions selon l’inspiration divine qui me soutient et l’entoure.”
Mots clés
Akasha – Élément subtil fondamental que les sages yogis ont découvert il y a des milliers d’années comme pénétrant tout. Dans certains textes secrets, il est considéré comme l’éther spatial qui englobe et enregistre tout avec fidélité. Dans l’Orient, Akasha ou « l’éther qui englobe tout » est le plus subtil des cinq éléments subtils (la terre, l’eau, le feu, l’air et l’éther). Akasha est une substance fondamentale dont les yogis avancés et les sages disent qu’il remplit et pénètre tout le Macrocosme, étant le support de base de la vie et du son. En Akasha s’enregistrent instantanément tout ce qui se passe dans le Macrocosme, et les images enregistrées peuvent être lues par les yogis et s’appellent des clichés akashiques.
Éternité – Ce qui est vraiment divin et qui existe hors du temps. Les états d’élévation spirituelle particulière, qui nous font monter vers les sommets du bonheur extatique de la conscience cosmique sont tangents avec le sentiment de l’éternité. Ce sentiment de l’éternité apparaît aussi comme un état de suprême satisfaction lorsque nous vivons totalement dans le présent ; le moment présent est l’image mobile de l’éternité, et l’expérience simultanée, en profondeur et avec authenticité du moment présent accompagnée par l’extrait de ses significations essentielles signifie en fait la transcendance de celui-ci par l’élévation dans la sphère sublime de force de la vision et de l’expérience spirituelle authentique. L’éternité est la contrepartie du monde spirituel, du temps du monde phénoménal. Tel que Platon le disait, le temps est „une image mobile de l’éternité.”
Intuition – Représente la connaissance directe, immédiate, par ineffable résonance, de la vérité, sans l’aide de la pensée. C.G.Jung définissait l’intuition comme l’une des quatre fonctions psychologiques fondamentales de l’homme, les autres trois étant la pensée, les sentiments et les sens. Il décrit l’intuition comme une fonction d’exploration de l’inconnu, qui offre des possibilités et des implications difficiles, en apparence, à être consciemment perçues. L’intuition n’est pas un acte de volonté, mais un état d’attention et de réceptivité inspirée.
Inspiration – État spécifique de résonance et de communion intérieure qui conduit à un certain état sublime, action ou idée. Il est caractérisé par l’auto révélation, dans le plan subjectif, de certains états sous-jacents, représentant une condition psychique favorable à l’acte de création, raison qui a fait ainsi que Platon la conçoit, en termes mythologiques, comme un message de la divinité qui pénètre ceux qui sont inspirés dans les profondeurs de leur être jusqu’à la transe extatique. Pour Schopenhauer, l’inspiration était l’opportunité du contact avec le monde subtil éternel des Idées Divines, et pour Nietzsche, l’expression de l’ivresse dionysiaque qui donne naissance aux créations géniales.
Temps – La propriété universelle de toutes les formes d’être englobées par une certaine énergie subtile de la durée, se situant simultanément ou successivement les unes par rapport aux autres. Dans la vision spirituelle du yoga sur le temps, il apparaît comme un cercle, recevant l’attribut de la réversibilité dans un devenir cyclique de l’Univers. Toute la Création est soumise à ce « devenir sans cesse », autrement dit, à l’énergie subtile du Temps, seulement la Pure Conscience Divine se plaçant dans l’éternité qui transcende tout devenir et toute durée.
Étant en essence de l’énergie subtile, les dimensions du temps sont modulées de façon spécifique par les structures de la conscience individuelle et de la Conscience Cosmique. Ainsi, les informations concernant les événements du passé, du présent ou du futur sont enregistrées et stockées dans un sui generis support magnétique de l’Univers, réalité dénommée en yoga „enregistrements ou clichés akashiques”. Ces „traces” stockées dans les énergies du temps peuvent être vécues ultérieurement à volonté par les yogis avancés, ainsi que par certains êtres humains dotés nativement d’un certain niveau d’ouverture dans le plan spécifique d’Akasha tattva ou qui, spontanément, le plus souvent sans savoir comment, entrent dans un certain état spécial de conscience connexe avec le niveau des enregistrements akashiques.
La présence et l’accessibilité de telles informations d’Akasha tattva est implicite même dans les théories actuelles de la physique moderne, comme la théorie de l’„Ordre Implicite” de David Bohm, qui suggère qu’il existe un certain ordre phénoménal et structurel de l’Univers et qui n’a rien à faire avec le devenir et la temporalité. Les gens de science dès le début de ce siècle ont montré à de multiples reprises que le sens de notre appréciation sur le temps est, en fait, une distorsion de la réalité.
L’art modèle l’artiste, et l’artiste modèle le monde
Cette inspiration divine apparaît seulement pendant les moments, plus ou moins conscients, de réceptivité supérieure. Les grands compositeurs, les gens d’art, même les scientifiques ont eu des « étincelles » de génialité durant ces moments. Il existe une conception selon laquelle tout acte de création est un dialogue mystérieux avec Dieu. Au cas où l’être humain a intérieurement cet état de réceptivité supérieure et permet vraiment la mise à l’unisson avec des réalités élevées d’ordre subtil, ces réalités se matérialiseront dans des formes sublimes idéales dans la sphère de la conscience. Tout état ou réalisation artistique non seulement crée ou récrée l’art, mais transforme en même temps la personnalité de celui qui reçoit ou du créateur d’art, parce qu’à travers les symboles reçus par télépathie ou créés extérieurement, le créateur d’art devient instantanément capable de se réintégrer et d’atteindre un nouveau niveau élevé de conscience. Encore plus, l’acte de la création, autrement dit d’expression, ainsi que celui d’être créé, sont des parties complémentaires du même phénomène. Par contraste, lorsque l’art et l’inspiration sont considérablement perturbés par l’ego, la créativité stagne. Lorsque l’ego est exacerbé, l’art disparaît, et lorsque l’ego disparaît, l’art universellement valable s’épanouit spontanément et à volonté. Lorsque l’artiste est étouffé par l’ego, en se laissant dominer par des calculs mesquins, il commence à „s’imiter” lui-même de manière stéréotypée et ne transmet plus télépathiquement aux autres. Ces inspirations ne le transforment plus et sa croissance intérieure, personnelle, s’arrête.
Le génie se nourrit avec des essences
Dans l’acte vraiment créateur où nous sommes libres, nous manifestant avec une « folle » spontanéité caractéristique surtout du génie, avant tout, on se nourrit soi même, en cherchant à offrir de plus en plus aux autres. Et, en nous offrant, nous acceptons le guidage et l’inspiration de la conscience supérieure à l’intérieur de nous. Surtout de ce point de vue, nous pouvons dire que l’acte supérieur de nutrition ainsi que le fait d’être simultanément nourri, en nourrissant les autres, est la même chose. Par l’intermédiaire de Vishuddha Chakra, l’artiste de génie, par exemple, réalise même à travers son art l’ineffable identité initiale avec l’infaillible voix qui l’inspire.
Dans le cas d’un être humain où la conscience est en prépondérance focalisée au niveau de ce centre de force (Vishuddha Chakra), son rôle est, de même, de récepteur et de distributeur de la Grâce Divine. Par la sublime expérience de la réception de la Grâce, la conscience individuelle nourrie avec la divine ambroisie monte spontanément au niveau du centre de force suivant (Ajna Chakra), en réalisant le troublant mystère que, tant celui qui offre que celui qui reçoit sont un et l’autre, fusionnés en ineffable unité, de même que la goutte est unie à l’océan sans fin.
Un article tiré de la revue Yoga Magazin n° 41
yogaesoteric
2007
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