A propos de DIEU (I)
Par le professeur de yoga Gregorian Bivolaru
S’il a jamais existé un sujet qui suscite autant de questions de la part de chaque être humain normal, pendant un jour ou une étape de son existence et cela depuis la nuit des temps, c’est bien le sujet qui se réfère à DIEU. Le concept a évolué considérablement et a impliqué de nombreux aspects et nuances dès les débuts de l’humanité.
Si nous regardons avec attention autour de nous, nous constatons que ce concept fait réagir avec intensité à la fois les croyants et les athées. Rares sont les sujets qui mobilisent si fort ceux qui affirment avec acharnement qu’ils n’y sont pas intéressés, ou le considèrent comme absurde ou le regardent comme un facteur d’intolérance. Il existe aussi ceux qui n’admettent pas qu’on croit en DIEU, qu’on lui adresse des prières ou qu’on adopte des pratiques religieuses différentes de celles qu’ils connaissent et appliquent. Il est facile d’observer que ce thème est et reste toujours d’actualité.
En éternité Un sans un deuxième
Selon les statistiques, il paraît que sur une population de la planète d’environ sept milliards de personnes, il existe entre 900.000 et 1.100.000.000 d’agnostiques, athées et non croyants. Donc, on peut dire qu’à l’heure actuelle, le concept de DIEU intéresse de diverses façon et à des degrés différents de profondeur presque six milliards d’êtres humains.
Embrasser une certaine religion n’est pas forcément le signe d’une démarche intérieure et d’une véritable interrogation sur l’existence ou la non-existence de DIEU. Souvent cela se limite à un simple héritage familiale ou culturel. Cependant pour de nombreux gens, être croyant est assez difficile à séparer d’une appartenance religieuse.
Analysés globalement, ces aspects représentent le plus souvent un vecteur essentiel de transformation et d’évolution des consciences. Associés à l’existence des grandes civilisations, ces aspects représentent les témoins d’un progrès qui a conduit l’être humain d’un sui generis amalgame entre le divin et les éléments mystérieux de la nature, à une notion de plus en plus éthérée et complexe, d’un polythéisme à la révélation d’un DIEU unique dont Akhenaton a parlé il y a longtemps et auquel presque toutes les grandes religions actuelles font référence. En même temps ont évolué avec eux le sens des valeurs et les relations inter-humaines, et toujours en même temps, dans certaines situations, a grandi le dogmatisme et s’est installé ici et là la fin provisoire du droit de savoir et de comprendre en profondeur, qui lui est associé.
Mais il faut souligner que dans la vision des grands sages, le mot DIEU ne peut être compris que dans Son indivisible unité, parce qu’Il existe au-delà des différentes modalités, qui peuvent servir pour Sa représentation en lien étroit avec les nécessités temporelles de la manifestation.
Lorsque nous discutons de DIEU, parler au pluriel de Dieux est un non-sens, même quand on aborde le concept du point de vue des hindous. La même vision est unique tant pour le judaïsme que pour le christianisme et l’islamisme.
En son essence profonde et du point de vue substantiel, DIEU est en éternité Un, Unique, sans un deuxième. Même s’Il apparaît souvent dans la manifestation dans l’hypostase de ses trois aspects principaux, BRAHMA, VISHNOU et SHIVA, qui, selon la tradition védique représentent TRIMURTI ou la triple manifestation, DIEU garde sa nature primordiale, indivisible, inchangée, toujours la même, car cette nature est immuable et éternelle.
Lorsque DIEU est connu par les grands yogis en son hypostase d’ISHVARA, en étroite liaison avec ses qualifications distinctes, cette apparente individualisation ou plus précisément cette apparente formalisation n’affecte pas son principe absolu qui reste en dehors de toute détermination. La soi-disant personnalité divine représente effectivement une détermination entièrement relative, en même temps caractérisée par le principe absolu, qui se manifeste sous une certaine forme. Cette forme ne doit jamais être identifiée à l’authentique et l’indivisible essence suprême de DIEU.
L’hypostase de source et principe absolu de la manifestation universelle nous révèle de façon sensible la soi-disant personne de DIEU, ISHVARA. Cependant, si nous aspirons à refléter, à comprendre et à nous approcher de Sa vraie nature, Il doit être pensé et perçu impérativement de manière intuitive et seulement de façon analogique et apophatique.
La connaissance de soi conduit à Le connaître
Le principe absolu primordial (DIEU) est l’universel informel qui englobe en Lui-même simultanément tant le non manifesté que le manifesté. Il existe au-delà de tout concept et de toute image, sans aucune dualité. Il est le premier, l’unique, le suprême PARABRAHMAN, sans un deuxième, dont le mode non suprême (nommé APARABRAHMAN) ne se distingue que de façon totalement illusoire, car l’effet n’est pas quelque chose qui pourrait être différent en son essence de la cause.
En son infinité, DIEU est absolument inaccessible, non affecté et toujours inconnu et mystérieux, car Il ne peut être en totalité un objet de la connaissance pour un autre que Lui-même. Cela s’explique par le fait qu’à part Lui, personne n’est capable de Le connaître et de L’embrasser en totalité. Regardée de ce point de vue, toute connaissance, même relative, n’est qu’une participation à la connaissance mystérieuse, englobante et absolue, en même temps suprême. Certaines écritures traditionnelles indiennes appellent DIEU : Celui qui est au-delà de tout ce qui n’est pas connu.
Cependant, il ne faut jamais perdre de vue que chaque être humain est en réalité un sui-generis microcosme fait à l’origine à l’image de DIEU le Père. C’est la raison pour laquelle chacun de nous peut découvrir dans son univers intérieur les foyers de correspondance avec Lui.
Une fois éveillés et dynamisés, ceux-ci rendent possible non seulement une connaissance extraordinaire et très profonde de soi, mais aussi la connaissance directe et non intermédiée de tous ces aspects et hypostases qui ont existé, qui existent ou qui existeront dans tout le macrocosme et l’être infini, plein de mystères de DIEU LE PERE.
En conséquence, quoi que mystérieux, vastes, complexes ou étonnants nous semblent ces aspects, hypostases et énergies qui existent en DIEU LE PERE, nous devons être absolument sûrs qu’il est possible de les éveilleer, de les découvrir et de les expérimenter en toute leur richesse dans notre microcosme. Soyons absoulumenet sûrs que nous aurons accès à tous ces mystères éternellement présents ou manifestés tant dans l’essence de DIEU LE PERE; que dans toute la Création, dans tout le Macrocosmos.
Le Macrocosme englobe les trois univers, c’est-à-dire : l’univers physique matériel, l’univers astral (supergigantesque en comparaison avec l’univers physique) et l’univers causal (encore plus supergigantesque en comparaison avec l’univers astral). Ensuite, au-delà de ces trois univers qui forment ce qu’on appelle le Macrocosme, il y a la réalité infinie, mystérieuse et éternelle de DIEU LE PERE, qui englobe en sa réalité transcendante toute la manifestation.
Donc, du fait que chaque être humain ait été conçu et créé aux origines à l’image du Père Céleste, de DIEU, il est possible que par la connaissance profonde et totale de notre microcosme nous connaissions et éveillions en nous tout ce qui est éveillé et actif sans arrêt dans le Macrocosme. C’est pourquoi les grands sages ont souvent souligné à quel point la connaissance réelle de soi est importante. Cette connaissance non seulement nous permet de connaître tout le Macrocosme et les trois univers, mais elle permet aussi de découvrir et de connaître de façon directe, profonde et ineffable DIEU LE PERE caché dans les tréfonds de notre univers intérieur sous la forme ou plus précisément sous la réalité essentielle du Soi Suprême Immortel ATMAN.
La création est le don suprême
Qu’est-ce que DIEU ? Beaucoup de mystiques et de philosophes ont cherché la réponse et ont formulé différentes variantes. Voilà maintenant une modeste tentative de définir DIEU de manière partielle et un peu schématique.
DIEU LE PERE est en éternité autant l’unique et mystérieuse conscience suprême, toute englobante, que la totalité infinie qui embrasse et transcende tout sans arrêt dans le Macrocosme où sont englobés les trois univers (physique matériel, astral et causal).
DIEU est une sphère infinie et énigmatique, dont le centre éternel et mystérieux existe en simultanéité partout et dont les bords ne peuvent jamais être touchés, parce qu’ils n’existent pas.
Cette pâle tentative de définir la réalité infinie et mystérieuse de DIEU LE PERE n’a pas la prétention de réussir à être exhaustive. Elle est une humble tentative, sans doute rien de plus, parce qu’elle vise à suggérer la grandeur, la complexité et le mystère qui existent sans arrêt dans la réalité énigmatique de DIEU LE PERE.
Beaucoup d’entre vous peuvent se demander : pourquoi la Création existe-t-elle ? Pourquoi cette Manifestation grandiose existe-t-elle ? Pourquoi existent les trois univers ? Pourquoi existe-t-il sur cette planète les êtres humains ? Pourquoi DIEU a-t-il choisi de manifester et de faire apparaître ce qu’on pourrait appeler Quelque Chose, au lieu que rien n’existe à part Lui ? Pourquoi, au lieu qu’il n’existe rien en dehors de Sa réalité mystérieuse et infinie, DIEU a-t-il choisi et choisit chaque instant, que ce Quelque Chose existe et englobe les trois univers ? Pourquoi sur cette planète de cet univers physique matériel (qui nous semble à l’heure actuelle gigantesque) existe-t-il des êtres vivants doués de conscience ?
Voilà une réponse pleine de sagesse et réelle, à laquelle il mérite de refléter à partir de maintenant : s’il n’existait pas quelque chose à la place du rien, de l’inexistence de la manifestation, implicitement DIEU serait resté en éternité absolument seul. Donc il vaut la peine de méditer sur cet état de solitude absolue et éternelle de DIEU le Père qu’Il aurait eu, s’Il n’avait pas décidé que Quelque chose existe à la place du rien.
Vous êtes invités à vous imaginer, chacun selon son imagination créatrice, ce que cela aurait signifié pour DIEU s’il n’avait jamais existé rien d’autre à part Lui. Cherchez à vous imaginer ce que cela aurait signifié si dans cette manifestation, qui est Son fruit, Son intention, Sa volonté, il n’existait aucun être doué de conscience capable de découvrir DIEU, de Le refléter, de s’émerveiller qu’Il existe et d’être comblé par Son mystère. Ainsi, vous allez être en mesure d’avoir l’intuition, dans une certaine mesure, pourquoi la manifestation, la Création a été, pourquoi elle est et pourquoi elle sera nécessaire pour DIEU LE PERE.
Vous allez vous rendre compte aussi pourquoi la créature douée de conscience – l’être humain – est nécessaire et importante pour DIEU : potentiellement douée, structurée et préparée dès le début pour Le connaître, pour découvrir qu’Il existe vraiment, pour L’aimer et recevoir Son amour, pour dialoguer avec Lui, pour découvrir ses intentions et ensuite coopérer consciemment, pour agir de manière divinement intégrée pour faire en sorte que Ses plans, Ses intentions deviennent ses plans et ses intentions à mesure qu’elle, la créature, se divinise et éveille en son univers intérieur le point de vue divin, identique à l’atteinte de l’état de la sagesse pratique nommée par les sages SOPHROSYN.
Bien sûr que ces énigmes profondément troublantes se révéleront ainsi pour vous aussi, dans la mesure où vous allez réussir à découvrir et percevoir de plus en plus DIEU LE PERE dans votre univers intérieur. Alors seulement ces révélations acquerront pour vous une valeur extraordinaire, et j’ajoute en vous transmettant tout ceci, que tout ce que j’ai partagé avec vous prend sa source dans une mystérieuse et indescriptible expérience intérieure à laquelle beaucoup d’entre vous vont avoir accès, ceux-là qui sont parmi ceux qui sont appelés et qui vont grandir d’une étape à l’autre pour arriver à un moment donné à se trouver parmi ceux qui sont peu nombreux et élus.
Lisez ici la deuxième partie de cet article
yogaesoteric
2016
