Comment bien jeûner, bienfaits et limites du jeûne thérapeutique


Vous aimeriez savoir comment jeuner ? Le jeûne thérapeutique est une démarche intéressante qui peut apporter beaucoup de bienfaits pour le corps… à condition de ne pas faire n’importe quoi !

Faire le jeune n’est pas quelque chose d’anodin, cela demande de la volonté et aussi une bonne préparation. Si vous êtes intéressé à l’idée de jeuner 3 jours, voire 1 semaine ou plus, on vous dit tout ce qu’il faut connaître sur cette pratique assez ancienne (et qui reste d’actualité).

Avant de savoir comment jeuner… que veut dire jeuner ?

Le jeûne thérapeutique a un objectif : aider le corps à éliminer les toxines et à mieux combattre les maladies, en s’abstenant de consommer de la nourriture pendant une période délimitée.

Faire le jeune revient à ne boire que de l’eau pendant quelques jours, afin d’encourager la detox et la purification de l’organisme. Il est aussi possible de faire un jeune partiel, en consommant des aliments liquides, ce qui le rapproche davantage de la diète. Le jeune total, quand à lui, n’apporte aucune calorie.

Il est aussi possible de faire le jeune en plusieurs épisodes, par exemple un jour sur deux. Si vous préférez jeuner 3 jours consécutifs, on parlera de jeune continu.

Bien qu’il s’agisse d’une démarche visant à améliorer votre santé, le jeûne thérapeutique n’est pas proposé en France dans le cadre de la médecine, contrairement aux Etats-Unis et à l’Allemagne qui disposent d’établissements spécialisés.

Faire le jeune, une pratique ancienne

Si vous vous le demandiez, le jeûne thérapeutique n’est pas un effet de mode :
– Cette démarche aurait été pratiquée du temps de l’Antiquité. On en fait mention notamment dans les écrits de Socrate et d’Hippocrate.
– Durant le 19ème et le 20ème siècle, des professionnels de la santé comme le Docteur Issac Jennings et le chiropracticien Herbert Shelton ont recommandé des traitements avec l’utilisation du jeûne.
– Le médecin chef allemand de la clinique Buchinger, Heinz Fahrner, en a aussi valorisé les bienfaits, en reconnaissant le jeûne comme un « puissant moyen de mobiliser les forces guérissantes de l’être humain » (rapport de l’Inserm, Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale).

Le jeûne, malgré son absence de pratique dans le secteur médical en France, a su maintenir de l’intérêt au fil des siècles. Associé à cette idée d’auto-guérison et de régénération, cette forme thérapeutique continue de se faire entendre de nos jours !

Les bienfaits du jeune thérapeutique pour votre corps

Alors, quels sont les bénéfices du jeûne ? Pourquoi certains médecins le recommandent ?
– Le jeûne est reconnu pour aider à la détoxification des cellules.
– Le jeûne favorise le bon fonctionnement des voies respiratoires (désignées sous le terme NRF2). Elles mobilisent vos ressources et vos défenses antioxydantes afin de mieux éliminer les pollutions que vous inspirez.
– Faire le jeune permet de produire des cytochromes P450, désignées pour faciliter la circulation et l’économie de l’oxygène.
– Dans certains cas, on avance même que le jeûne permet aux cellules cancéreuses de mieux réagir face au traitement de la chimiothérapie. Il serait plus facile de supporter les effets secondaires grâce à une augmentation des transporteurs ABC et ATP (ensembles de protéines), qui facilitent le transport de certaines membranes chargées de transmettre les informations dans votre organisme.
– Le jeûne peut conduire à une baisse d’hormones, ce qui vous permet d’atteindre d’un état de relaxation et de mieux gérer le stress.
– C’est notamment le cas lorsque le jeûne encourage l’organisme à produire plus d’autophagie, un procédé « de survie » qui conduit vos cellules à se modifier afin de mieux résister aux situations de tensions.

Pour résumer ? A petites doses, le jeune thérapeutique permettrait de mieux mobiliser vos ressources, de faciliter une detox au niveau de vos cellules, de mieux gérer son anxiété et même de faciliter les traitements pour les patients atteints du cancer.

Ces bienfaits sont définitivement intéressants, mais qu’en est-il des inconvénients ? Quel est le revers de la médaille ?

Quels sont les risques du jeûne thérapeutique ?

Selon le Ministère des Solidarités et de la Santé et l’Inserm, faire le jeune peut être dangereux si vous n’êtes pas encadré avec des professionnels de la santé :
– On a pu constater au mieux des désagréments comme des migraines et des malaises. Il est reconnu que la sensation de faim peut vous amener à perdre connaissance, surtout si vous avez peu dormi la nuit d’avant.
– Un jeûne mal encadré peut aussi conduire à des problèmes cardiaques, ce qui représente un risque de mortalité. Ce genre de risque peut normalement être provoqué après 1 à 2 semaines sans nourriture solide.
– On peut aussi constater des carences diverses qui vont affaiblir les os, ainsi que des soucis d’inflammations.
– Il faut comprendre que le jeûne est une démarche drastique, qui chamboule votre corps et le pousse à puiser dans ses ressources. Ainsi, le jeûne peut être particulièrement extrême pour les enfants, les adolescents en croissance, les personnes âgées et, bien entendu, les femmes enceintes.
– On a estimé que le jeûne pouvait aussi affecter votre fertilité. De plus, si vous êtes une femme, il faudra considérer d’autres effets secondaires comme des troubles des règles ainsi que des soucis si vous êtes en ménopause !
– Le jeûne strict (avec uniquement de l’eau) n’est pas non plus recommandé pour les sportifs, et surtout ceux de haut niveau.
– Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le jeûne n’aide pas particulièrement à perdre de la graisse : c’est surtout le cas pour les personnes en surpoids, car l’excès de nourriture vous permet de tenir plus longtemps sans apport calorique.
– En revanche, les pertes d’eau peuvent être conséquentes avec le jeûne ! Il est donc d’une importance cruciale d’avoir un apport en eau continu durant votre thérapie.
– Il y a beaucoup d’autres conséquences, alors concluons par l’effet le plus prévisible : votre humeur. Sous l’effet du jeûne, il se peut que vous vous sentiez euphorique les premières heures (voire les 2 / 3 premiers jours). Mais passée ce moment, vous allez expérimenter des changements d’humeur extrêmes, comme une tendance à être irritable, à faire de la dépression, ou encore de la paranoïa.

Bon, comme vous pouvez le voir, tout n’est pas rose avec le jeûne. Pour être sûr(e) de profiter des bienfaits et d’éviter les mauvaises surprises (et si vous êtes déterminé(e) à faire la démarche), il y a plusieurs actions à suivre :

Comment jeûner : ce qu’il faut savoir !

Tout d’abord, comprenez qu’il y a deux phases importantes du jeûne : la période des 8 heures après votre dernier repas (post prandiale), et les 8 heures suivantes, soit 16 heures après votre repas (post absorptive). En principe, les 8 premières heures désignent le reste de votre journée après que vous ayez mangé. Et les 8 autres concernent la période du matin, lorsque vous êtes à jeun.

– Préparez-vous mentalement d’abord. Ne foncez pas tête baissée en jeunant immédiatement. C’est une mesure drastique, gardez cela en tête. Demandez-vous pourquoi vous voulez jeuner, et quel est votre objectif.
– Pour mieux supporter votre jeûne et permettre à votre corps de profiter des bienfaits, vous avez deux priorités : reposez-vous, et hydratez-vous en permanence !
– N’essayez pas de trop manger avant de commencer le jeûne.
– Et vous n’avez pas besoin non plus de réduire votre consommation avant de vous lancer. L’idéal est de faire le jeune durant une période relativement calme, dans laquelle vous pouvez vous protéger de toute forme de stress (durant un congé par exemple).
– Si vous faîtes du sport, préférez un jeune partiel dans lequel vous consommerez au moins des aliments liquides, comme des soupes. Et encore une fois, buvez beaucoup d’eau.
– Quelle que soit votre approche du jeûne, vous devez en parler au moins avec un professionnel de la santé. Demander conseil à un naturopathe est aussi une excellente idée, mais il est essentiel d’échanger avec votre docteur ou un médecin, afin de surveiller votre progression.

Pour finir, décider en avance de la durée du jeune

Pour savoir comment jeuner efficacement, vous devez décider d’une durée de jeûne. Les effets de cette démarche varient selon le nombre de jour et la régularité.

– Vous pouvez par exemple jeuner 3 jours, une période juste suffisante pour faire réagir le corps et mobiliser ses ressources. Dans ce contexte, on peut parler de jeûne court. Votre organisme cherchera à combler avant tout le manque de glucose au cerveau (qui est obtenu avec la plupart des protéines et des acides aminés dans les œufs, les poissons et les viandes).
– Vous avez ensuite l’option du jeûne prolongé, après le cinquième jour. Cette forme de jeûne peut s’étendre à plusieurs semaines. Il s’agit d’une initiative extrême qui nécessite absolument un encadrement avec un professionnel. Dans ce cas également, il vaudrait mieux considérer un jeûne partiel avec ne serait-ce qu’un minimum de calories.

Faire le jeune, une bonne démarche à condition d’être prudent !

Le jeûne peut être proposé dans une optique thérapeutique, et il faut comprendre que ce n’est pas un remède. Cependant, c’est une démarche qui peut être très efficace si elle est bien organisée et encadrée, non seulement pour aider la détoxification du corps, mais aussi pour agir à titre préventif pour certains traitements et maladies.

Si vous désirez tenter l’expérience, nous vous recommandons de vous entourer avec des professionnels, et d’opter pour un jeûne de 3 jours maximum.

Considérez aussi un jeûne partiel, avec un minimum d’apport calorique. Et plus que jamais, votre consommation d’eau devra être régulière !

yogaesoteric
23 février 2020

Also available in: Română

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