Crimes occidentaux : Entre hypocrisie et droit international bafoué (2)

Lisez la première partie de cet article

V – La guerre en Syrie

Un peu plus tard, dans cette même année 2011, commence l’opération USA / OTAN pour renverser le gouvernement syrien.

A – La guerre secrète

La guerre secrète, toujours motivée, entre autres, par des raisons liées à l’exploitation des hydrocarbures, commence avec une série d’attentats terroristes, effectués surtout à Damas et Alep.

Des centaines de spécialistes des forces d’élite britannique Sas er Sbs (rapport de Daily Star) opèrent en Syrie, à côté d’unités étatsuniennes et françaises.

La force de choc est constituée de groupes armés islamistes jusqu’alors classés par Washington comme terroristes provenant d’Afghanistan, Bosnie, Libye….…

Le commandement des opérations se trouve à bord de navires de l’OTAN dans le port d’Iskenderun. Depuis des centres opérationnels spécifiques, des agents de la CIA pourvoient à l’achat d’armes (via l’opération Timber Sycamore).

Un document officiel du Pentagone, daté du 12 août 2012 (déclassifié en 2015) affirme, il y a « la possibilité d’établir un émirat salafite en Syrie orientale, et ceci est exactement ce que veulent les puissances qui soutiennent l’opposition, pour isoler le régime syrien, arrière stratégique de l’expansion chiite (Irak et Iran) ».

B – Daech, une organisation terroriste instrumentalisée contre Bachar El-Assad

C’est dans ce contexte qu’en 2013 se forme Daesh, l’Etat Islamique de l’Irak et de la Syrie, qui s’auto-proclame « Etat du califat islamique ».

En mai 2013, un mois après avoir fondé Daesh, le « calife » Abu Bakr al Bagdhadi rencontre en Syrie le sénateur américain John McCain, chef de file des républicains chargé par le démocrate Barack Obama de mener des opérations secrètes pour le compte du gouvernement US.

Daesh reçoit alors des financements, des armes, des voies de transit des proches alliés des Etats-Unis.

L’horreur provoqués par les atrocités commises par Daesh (décapitations, etc.) créée une vaste opinion publique favorable à l’intervention en Irak et en Syrie.

C – De la campagne « Inherent Resolve » à l’intervention militaire russe

La campagne militaire « Inherent Resolve », formellement dirigée contre l’Etat Islamique (Daesh), est lancée en Irak et en Syrie en août 2014 par les USA et leurs alliés.

L’objectif stratégique de Washington est la démolition de la Syrie et la ré-occupation de l’Irak.

L’intervention militaire russe en Syrie en 2015, en soutien aux forces gouvernementales, renverse le destin du conflit. Les bombardiers russes détruisent les forteresses de Daesh.

Les Etats-Unis, décontenancés, jouent la carte de la fragmentation de la Syrie.

D – Objectif, la dislocation de l’Etat syrien

Pendant plusieurs années, les USA ont donc essayé de détruire l’Etat syrien, en le minant de l’intérieur avec des groupes terroristes armés et infiltrés de l’extérieur et provoqué plus de 250.000 morts.

Le fer de lance de l’opération psychologique lancée par les Occidentaux et leurs alliés est la diabolisation commencée en 2011 du président Bachar El Assad comme ils l’ont fait avec Slobodan Milosevic et Mouammar Kadhafi.

E – Un crime occidental d’agression

L’agression de la Syrie par la coalition occidentale sans la résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU constitue directement un crime d’agression, selon les points « a », « b », « c » et « d » de l’article 8bis du Statut de Rome dont certains membres de cette coalition en sont signataires (France et Royaume-Uni).

Le soutien aux rebelles syriens qui luttent contre le gouvernement syrien pour le renverser n’a pas l’aval de l’ONU et viole également à ce titre le droit international. De même l’objectif de recourir à une armée de mercenaires pour attaquer la souveraineté d’un Etat et en renverser le gouvernement est totalement contraire à la Charte de l’ONU, qui est le fondement même du droit international.

Il est à noter que certaines cargaisons d’armement passaient même par des convois humanitaires, d’où l’insistance des piliers de l’OTAN pour que l’ONU impose l’ouverture de « corridors humanitaires » jusqu’au cœur de la Syrie. L’avènement des Démocrates à la Maison Blanche ne changera pas la donne comme le montre la décision de Barack Obama d’envoyer des forces au sol et de parachuter plus d’armes, de munitions et de dépêcher de nombreux conseillers militaires.

Dans une lettre ouverte à B. Obama déjà plusieurs pilotes de drones US expliquaient que les frappes de drones américains tuaient majoritairement des civils.

VI – La Cour Pénale Internationale (CPI) au service de l’OTAN et de l’Union Européenne

A – CPI / TPIY et Cour Internationale de justice des Nations Unies

Tout d’abord, il convient de préciser ce qu’est la Cour Pénale Internationale. On la confond souvent avec le Tribunal Pénal International Pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), basé à La Haye, et avec la Cour internationale de justice des Nations unies.

Le Tribunal Pénal International Pour l’ex-Yougoslavie et la Cour internationale de justice ont tous deux été fondés avec l’approbation des Nations unies.

Bien que la Cour Pénale Internationale ait signé un accord avec les Nations unies, elle n’est pas directement liée à cette dernière. Il s’agit d’une organisation internationale indépendante des Nations unies. Elle existe depuis 2002, date à laquelle son traité fondateur, le Statut de Rome, est entré en vigueur.

123 états (sur les 193 membres de l’ONU) ont adhéré à la Cour Pénale Internationale. A titre d’exemple, ni les Etats-Unis et la Russie, ni la Chine et l’Inde n’en sont membres.

Constatant que, des années durant, cette Cour ne poursuivait principalement que des leaders africains et n’intervenait pas dans les guerres des Etats-Unis, certains pays s’en sont retirés.

B – Le principe de base de la jurisprudence

L’expression affirmative prémonitoire et l’ignorance flagrante du principe de base de la jurisprudence en matière pénale qui est la présomption d’innocence qui se fondent sur l’article 11 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de l’ONU est un élément plus que parlant sur le fonctionnement et l’objectivité de la CPI ce qui donne lieu à des acquittements « discrets » des années après des emprisonnements pour un certain nombre d’accusés.

C – Les Etats-Unis et la Cour Pénale Internationale

L’hostilité virulente de Washington à toute enquête internationale sur ses crimes a été évidente dès la création de la Cour Pénale Internationale en 2002 (cf les déclarations du gouvernement Bush).

Plus proche de nous, le secrétaire d’Etat US, Mike Pompeo a décrit en 2020 la Cour Pénale Internationale comme une « institution politique irresponsable se faisant passer pour un organe juridique » et que les Etats-Unis prendraient toutes les mesures nécessaires pour protéger ses citoyens contre « ce prétendu tribunal renégat et illégal ».

Au demeurant, la plupart des états membres de la Cour, dont tous ceux qui adhérent à l’OTAN, ont signé un document par lequel ils s’engagent à respecter l’American Service-Members Protection Act (également appelé Hague Invasion Act). C’est-à-dire qu’ils violeront les statuts de cette Cour et n’appliqueront pas de mandat d’arrêt émis par elle s’ils sont relatifs à des citoyens états-uniens.

La loi US, quant à elle, va plus loin puisqu’elle menace explicitement les Pays-Bas d’invasion militaire en cas d’extradition et de détention de suspects états-uniens (cf la Hague Invasion Act mentionné plus tôt).

A aujourd’hui, les présidents américains, qu’ils soient démocrates ou républicains, se sont opposés à la compétence de la Cour à l’égard des États-Unis et de leurs citoyens, ainsi qu’à l’égard d’Israël, allié des États-Unis. Le président Trump a même imposé des sanctions contre la CPI. L’administration de Joe Biden a levé les sanctions, mais a annoncé que Washington « continue d’être en désaccord fondamental avec les actions de la CPI sur l’Afghanistan et la Palestine ».

D – Les mandats d’arrêt contre Vladimir Poutine et Maria Lvova-Belova, une escroquerie intellectuelle orchestrée par les Renseignements US

  1. Les faits reprochés

Le 17 mars 2023, la Cour Pénale Internationale de La Haye a émis des mandats d’arrêt à l’encontre du président russe Vladimir Poutine et de la présidente de la commission fédérale russe des Droits de l’enfant, Maria Lvova-Belova. Les responsables russes sont accusés d’avoir provoqué un « déplacement illégal » d’enfants depuis les territoires de la ligne de front. Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une décision politique.

  1. Des enfants en danger suite aux actions kiéviennes

Si les enfants n’avaient pas été retirés des territoires (au moins pour quelque temps) où ils étaient en danger, la Russie aurait été accusée de laisser les enfants en danger. Et si les enfants avaient été envoyés en Ukraine (ce qui est inimaginable dans une situation de guerre), on aurait parlé de « nettoyage ethnique ».

En fait, le problème a commencé avec l’opération états-uno-canadienne de 2014 et le renversement du président ukrainien démocratiquement élu, Viktor Ianoukovitch, en violation de la souveraineté ukrainienne et donc de la Charte des Nations Unies.

Ces violations ont été suivies d’une guerre civile de huit ans. Les Accords de Minsk, avalisés par la résolution 2202 du Conseil de Sécurité de l’ONU, avaient été signés pour y mettre fin mais n’ont jamais été respectés par Kiev et les co-signataires occidentaux (France et Allemagne).

La CPI ne peut ignorer, d’une part, que Kiev a déporté hors du Donbass en 2014 des centaines d’enfants qui étaient, soit handicapés, soit étaient dans des internats,… et dont les parents n’ont pas été informés de la destination (certains enfants se sont enfuis des endroits où ils avaient été placés et sont revenus par leur propre moyen dans le Donbass) et, d’autre part, le caractère raciste du gouvernement de Kiev qui n’a pas hésité à inscrire dans sa Constitution que « préserver le patrimoine génétique du peuple ukrainien relève de la responsabilité de l’Etat » (article 16).

  1. Les alertes d’Amnesty International

Cette Cour a également à disposition le rapport d’Amnesty International dont celui d’août 2022 qui mentionne que les tactiques de combat ukrainiennes mettent en danger la population civile en installant des systèmes d’armement dans des zones résidentielles habitées dont des hôpitaux et des écoles d’où elles lançaient des attaques.

  1. Des mandats d’arrêt basés sur un rapport financé par le Département d’Etat US

En outre la CPI a émis ces mandats d’arrêt internationaux contre le président russe, Vladimir Poutine et Maria Lvova-Belova, basés sur un rapport du Yale HRL center (Yale University ‘s Humanitarian Research Lab), lui-même financé par le département d’Etat US (State Department’s Bureau of Conflict and Stabilization Operations), une entité créée par l’administration Biden en mai 2022 afin de traduire en justice des représentants officiels russes.

Le journaliste US, Jeremy Loffredo, a visité un de ces refuges aménagés par le gouvernement russe et mis en cause par la CPI, il a ainsi pu échanger avec des jeunes recueillis qui se félicitent d’être en sécurité et souhaitent que ces programmes russes perdurent.

La revue du rapport de Yale HRL contredit de plus un certain nombre d’affirmations contenues dans les déclarations de la CPI et dans une interview incendiaire donnée à CNN par son directeur, Nathaniel Raymond.

Dans un entretien accordé à Jeremy Loffredo, le directeur du centre Yale HRL est revenu sur ses propos tenus sur CNN sur les situations « d’otages » des enfants secourus et transférés en Russie en reconnaissant que la plupart des refuges étaient organisés autour de programmes culturels (principalement avec des cours de musique) et que la plupart des enfants avaient été mis à l’abri dans ces refuges sur demande de leurs parents et qu’ils étaient retournés au sein de leur famille en temps voulu lorsque ceci était possible.

La plupart des enfants dans les refuges revus par Yale HRL se considèrent comme russes et viennent des régions séparatistes d’ethnie russe attaquées par l’armée ukrainienne et dont certains n’avaient plus de foyer pour y revenir car détruit par le conflit.

Aucun mauvais traitement n’a été identifié dans le rapport.

Nathaniel Raymond a également reconnu ses liens avec les services secrets US et les pressions mises sur ses équipes par « the US National Intelligence Council » dans le cadre de son rapport.

  1. Deux poids, deux mesures

En accusant le président russe et la médiatrice des enfants, la CPI remet en cause la souveraineté de la Russie et le système de droit international tel qu’érigé par l’ONU.

On assiste au remplacement d’un ordre mondial dans lequel le droit international, compris comme un ensemble de règles et de procédures claires, jouait au moins un certain rôle, par un « monde fondé sur des règles » dans lequel les règles sont inventées à la volée par les détenteurs autoproclamés de l’autorité morale – les régimes libéraux occidentaux et les ONG libérales.

Comme dénoncé de plus en plus sur la scène internationale, on observe la tristement célèbre maxime « deux poids, deux mesures » au regard, par exemple, du fait que des soldats ukrainiens ont pris de force récemment des enfants d’Artiomovsk (Bakhmout en ukrainien) obligeant leurs parents souhaitant quitter la ville à aller sur le territoire contrôlé par Kiev.

E – La Cour Pénale Internationale face à ses jugements et autres actions contestables

Jusqu’à présent, la plupart des enquêtes de la CPI ont été menées contre des pays africains. En Afrique, la CPI a acquis la réputation d’être un instrument de politique néocoloniale et une menace majeure pour la souveraineté, la paix et la stabilité de l’Afrique.

Au demeurant, cette Cour est apparue dès le départ inféodée à la fois à l’OTAN et à George Soros.

A titre d’exemple, la Cour Pénale Internationale a confirmé le 9 décembre 2020 qu’elle n’enquêterait pas sur les crimes commis entre 2003 et 2008 par l’armée britannique en Irak malgré les preuves de tortures, d’homicides, de viols qu’elle détient en s’appuyant sur l’argument que les autorités britanniques avaient enquêté dessus. La Procureure de la CPI a donc refermé le dossier sans ouvrir d’enquête.

On voit actuellement la probité de la justice britannique à travers le procès spectacle et la persécution politique auquel est soumis Julian Assange. De même, le rapporteur des Nations Unis sur la torture a présenté en 2019 son rapport sur sa visite à Julian Assange dans la prison anglaise de Belmarsh avec deux médecins spécialistes avant de conclure que Julian Assange souffrait des effets de sept années et demi de tortures psychologiques.

De même, la Cour instruisit des crimes états-uniens en Afghanistan avant de clore sa procédure dans l’« intérêt de la justice ».

Lors de la destruction de la Jamahiriya arabe libyenne par l’OTAN, pour faire cesser la résistance populaire, le procureur de la Cour prétendit de façon mensongère avoir fait arrêter Saïf el-Islam Kadhafi et le transférer à La Haye.

Lors du coup d’Etat français en Côte d’Ivoire, la Cour Pénale Internationale a inculpé le président Laurent Gbagbo pour génocide, ce qui justifiait la thèse française d’une intervention militaire pour mettre fin au massacre et d’un coup d’Etat organisé par Nicolas Sarkozy en faveur d’Alassane Ouattara. Mais à l’issue de trois ans de procès, la Cour, incapable de prouver la culpabilité de Laurent Gbagbo, fut contrainte de l’acquitter. Comme si cette mise en scène n’était pas suffisante, la Cour l’assigna à résidence pour l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle de 2020.

Nous n’avons pas connaissance à aujourd’hui, que des mandats d’arrêt aient été émis par la Cour de La Haye contre George W. Bush, Barack Obama… pour les crimes occidentaux en Irak, en Afghanistan, en Serbie, en Syrie, en Libye…….

F – Qui dicte les règles à la Cour Pénale Internationale ?

La Cour est financée par les contributions des États parties et les contributions volontaires de gouvernements, d’organisations internationales, de particuliers, d’entreprises et autres.

Les trois principaux bailleurs de fonds de l’actuelle CPI sont : 1) George Soros ; 2) le Royaume-Uni, par l’intermédiaire du ministère britannique des affaires étrangères et du Commonwealth ; 3) l’Instrument européen pour la démocratie et les droits de l’homme de l’Union européenne, dont les initiatives sont liées au bureau de Soros.

Les États-Unis ne versent aucune contribution à la Cour.

  • Open Society Foundations

La création de la CPI en 2002 fut le fruit de longues années d’intense lobbying de groupes d’intérêt qui se sont présentés comme fer de lance de la mondialisation de la justice.

La CPI s’appuie sur des ONG qui sont intervenues massivement dans la conférence des plénipotentiaires chargés de négocier le statut de la CPI à grand renfort de discours militants. Ces ONG sont des organismes privés qui sont en y regardant de plus près souvent liées les unes aux autres par leur financement et leurs ressources humaines. On se recycle de l’ONU vers des ONG et d’une organisation à une autre. Ces ONG ont un point commun : elles sont financées directement ou indirectement par George Soros qui affirme que « la démocratie et la société ouverte ne peuvent être imposées que de l’extérieur » en niant le principe de souveraineté des états.

Dans ce but, G. Soros « arrose » un nombre impressionnant d’organisations.

En 2002, George Soros a reconnu avoir déboursé plus de 2.1 milliards de dollars en cinq ans dans ces entreprises philanthropiques notamment via l’Open Society Foundations.

En apportant un soutien financier, elles s’ingèrent dans la vie politique des pays et soulèvent la question des conflits d’intérêt. A titre d’exemple, on peut noter les liens entre l’Open Society et le président de la Côte d’Ivoire Alassane Ouattara.

La Coalition pour la Cour Pénale Internationale (CCPI) a été créée, faut-il le rappeler, par Richard Dicker de Human Rights Watch (HRW) financée par G. Soros et a été présidée au niveau mondial par William Pace du World Federalist Movement qui milite pour un gouvernement mondial (mouvement également financé par George Soros).

La CCPI bénéfice également d’un important financement de l’Union Européenne. Le premier procureur de la CPI, Luis Moreno Ocampo a lui-même occupé un poste dans la version sud-américaine de Transparency International, une ONG financée par George Soros.

Ceci montre bien le parrainage idéologique de la Cour qui cherche à marginaliser certains acteurs jugés gênants sans la moindre auto-critique liée à certains liens qui apparaissent douteux (HRW a jugé que l’intervention de l’OTAN en Libye était « la réponse militaire multinationale la plus rapide à une crise des droits humains dans l’histoire récente » et pour laquelle « nous devrions être reconnaissants », Javier Solana (membre du conseil d’administration de HRW n’a pas hésité à cautionner l’usage des bombes à fragmentation contre la Serbie en 1999 et le bombardement de civils,……).

On retrouve donc George Soros et ses ambitions planétaires derrière la soit disant indépendance et neutralité de la CPI.

Il est à noter que George Soros a déclaré, fin mai 2014 dans une interview à CNN, que la filiale de sa fondation en Ukraine « avait joué un rôle important dans les événements qui ont lieu actuellement en Ukraine », c’est-à-dire le renversement du président démocratiquement élu (Viktor Ianoukovitch) dans un coup d’Etat préparé par le gouvernement US (notamment à travers la sous-secrétaire d’Etat américaine pour l’Europe et l’Eurasie, Victoria Nuland).

  • La voie britannique et celle de l’Union Européenne

L’année dernière, c’est la Grande-Bretagne qui a créé une coalition de donateurs pour faire pression en faveur d’une enquête sur les « crimes russes ».  Comme l’ont noté les médias occidentaux, « dans les semaines qui ont suivi le 24 février [2022], la Cour a été ” inondée d’argent et de détachements “ ». Les participants occidentaux à la CPI n’ont pas lésiné sur les moyens pour financer l’« enquête » sur l’Ukraine.

Les États qui ont initié des contributions financières supplémentaires à la CPI comprennent le Royaume-Uni (24 mars 2022 pour un million de livres sterling « supplémentaire »), l’Allemagne (déclarations des 4 et 11 avril pour un million d’euros « supplémentaire »), les Pays-Bas (déclaration du 11 avril pour une « contribution néerlandaise supplémentaire » d’un million d’euros) et l’Irlande (déclaration du 14 avril pour 3 millions d’euros, dont 1 million d’euros « à distribuer immédiatement »).

C’est le Front Office qui a eu l’idée, il y a près d’un an, d’instrumentaliser la CPI pour traiter avec la Russie.

Selon le Commissaire européen Didier Reynders, l’Union Européenne a versé 10 millions d’euros à la CPI en 2022 pour son « travail sur l’Ukraine » et fournira au moins 3 millions d’euros par an jusqu’en 2025.

Conclusion

En conclusion, contrairement à Vladimir Poutine qui peut argumenter sur son droit à intervenir en Ukraine par l’absence prolongée de volonté de Kiev d’appliquer les accords de Minsk avalisés pourtant par l’ONU, par la nécessité de protéger les populations du Donbass d’un génocide qui manifestement se préparait, par l’extension à l’est de l’OTAN contrairement à ce qui avait été conclus au moment de la réunification de l’Allemagne et menaçait la sécurité de la Russie (comme les Etats-Unis qui ont considéré que leur sécurité était menacée en octobre 1962 avec la crise des missiles à Cuba), les dirigeants occidentaux ont piétiné le droit international et semblent continuer dans cette voie.

Les aveux d’Angela Merkel et de François Hollande sur l’absence de volonté d’appliquer les accords de Minsk dont ils étaient pourtant garants, accords signés d’après leurs dires afin gagner du temps pour préparer Kiev dans le cadre d’une guerre contre la Russie, sont un exemple flagrant de crimes contre la paix.

L’Occident « agonisant » depuis peu lance ses dernières forces dans des batailles perdues d’avance.

Malheureusement, tous les crimes réalisés depuis l’après-deuxième guerre mondiale, notamment par l’OTAN, ne pourront être punis rapidement au vu de la domination actuelle de cette organisation dans les instances internationales (au moins 20 millions de morts liés aux seules guerres états-uniennes et aux interventions dans 37 pays depuis 1945 et probablement 10 fois plus de blessés, la prison de Guantanamo est toujours ouverte à la date d’aujourd’hui où des gens sont détenus et torturés, sans parler des « sites noirs » gérés par la CIA). L’émergence d’un monde multipolaire tel qu’il se dessine pourrait être une solution à moyen terme en matière de justice internationale.

 

yogaesoteric
14 juin 2023

 

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