En cas d’attaque, la Russie ripostera contre les sites de tirs en Europe et contre les USA

 

Moscou ne va pas continuer à toquer à la porte fermée de Washington pour débattre de la question du désarmement.

En février, lors de son discours annuel sur l’état de la nation devant l’Assemblée fédérale, le président russe Vladimir Poutine a dit que si les États-Unis déploient des missiles à portée intermédiaire et à courte portée en Europe, les Russes réfléchiront à des mesures similaires et asymétriques :
« Je l’ai déjà dit et je tiens à le répéter, et il est vital de le rappeler expressément : Nous n’avons nullement l’intention de déployer en premier ce genre de missiles en Europe. S’ils sont effectivement fabriqués et envoyés sur le continent européen – et les États-Unis ont de toute façon ce projet, les déclarations que nous avons entendues ne disent rien d’autre –, cela va fortement dégrader la sécurité internationale et créer de graves menaces contre la Russie, puisqu’il faut entre 10 et 12 minutes à certains missiles de ce type pour atteindre Moscou. Il s’agit pour nous d’un très grave danger. S’il se concrétisait, nous serions forcés, et je tiens à le souligner, de réfléchir à des mesures similaires et asymétriques ».

Relations russo-étasuniennes

Vladimir Poutine a insisté sur le fait que Moscou n’allait pas continuer à toquer à la porte fermée de Washington pour débattre de la question du désarmement.

« Nous sommes disposés à parler du désarmement, mais nous n’allons plus toquer sur une porte fermée. Nous attendrons que nos partenaires soient mûrs et éprouvent la nécessité de débattre d’égal à égal de ce problème ».

Le dirigeant russe a fait remarquer que la Russie allait continuer à développer ses forces armées, l’intensité et la qualité de l’entraînement au combat, en tenant compte notamment de l’expérience acquise au cours de l’opération antiterroriste en Syrie :
« Presque tous les commandants des grandes unités des forces terrestres, des forces d’opérations spéciales et de la police militaire, des unités de soutien, des équipages de navires de guerre, de l’armée et de l’aviation tactique, stratégique et de transport militaire, en ont bénéficié.
Nous avons besoin de paix et tous les efforts visant à améliorer nos capacités de défense n’auront qu’un seul but : Garantir la sécurité de notre pays et de nos citoyens, faire en sorte que personne ne puisse penser attaquer la Russie et seulement tenter d’user de méthodes de pression militaire contre notre pays ».

Mesures de représailles coup pour coup

Le président russe, Vladimir Poutine, a rappelé que Moscou réagirait immédiatement contre toute menace si elle devenait réelle, et prendrait pour cible non seulement les pays où seraient déployés les armements de Washington, mais aussi les États-Unis eux-mêmes. Commentant le retrait des États-Unis du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), voici ce qu’a dit Poutine :
« Aujourd’hui encore, je vais le répéter explicitement et sans détour, afin que personne n’ait rien à nous reprocher et pour que tout le monde comprenne bien de quoi il est question ici. La Russie sera obligée de créer et de déployer des armements de ce type, et ces armes pourront être employés non seulement contre les régions d’où nous viendront la menace directe, mais aussi contre les régions abritant les centres de commandement des systèmes de missiles qui nous menaceront ».

Le président a fait ressortir qu’avec leurs caractéristiques tactiques et techniques, et le temps de leur vol pour atteindre les centres de commandement susmentionnés, les armes russes représenteraient des menaces équivalentes à celles qui seront dirigées contre la Russie.

« Nous savons comment faire ces armes et nous les mettrons en œuvre dès que la menace deviendra réelle pour nous ».

Pour Poutine, la scène internationale n’a besoin d’aucune autre détérioration irresponsable :
« Nous ne souhaitons pas cela. Ce que je voudrais ajouter ici, c’est que les collègues étasuniens ont déjà essayé de se donner un avantage militaire absolu avec leur système antimissile mondial. Ils devraient cesser de s’illusionner. Notre réponse aura toujours l’effet attendu. »

Le 1er février, le président des États-Unis, Donald Trump, et le secrétaire d’État, Michael Pompeo, ont dit que si la Russie ne se conformait pas au traité FNI, Washington allait suspendre ses obligations en vertu de cet accord à partir du 2 février, et s’en affranchirait dans six mois. Faisant de même, le président russe Vladimir Poutine a répondu que Moscou allait se retirer du traité de l’époque de guerre froide. En outre, demandant aux ministres de ne pas engager de pourparlers sur le désarmement avec Washington, Poutine a insisté sur le fait que les États-Unis devaient devenir « suffisamment matures » avant de pouvoir dialoguer sérieusement d’égal à égal.

Le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, signé le 8 décembre 1987 entre l’ex-Union Soviétique et les États-Unis, est entré en vigueur le 1er juin 1988. En 1992, après la disparition de l’Union soviétique, le traité est devenu multilatéral avec les successeurs des anciennes républiques soviétiques : Biélorussie, Kazakhstan et Ukraine. Le traité FNI couvrait certains missiles déployés et non déployés tirés du sol, ceux à courte portée (500 à 1000 km) et ceux à portée intermédiaire (1000 à 5500 km).

 

yogaesoteric
2 juin 2019

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