Le cinéma de la Matrice – La science-réalité (4)

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Dans cette société, les forces chargées de l’ordre ne sont pas des humains, mais des policiers-robots ultra-violents vêtus de vêtements noirs moulants, d’un casque blanc à visière et de bottes assez hautes. Ils sont équipés d’une matraque blanche ou d’un long bâton noir qui délivre une onde de choc aussi violente qu’un coup porté avec un mouvement de recul. Ces policiers robotisés fonctionnent avec une pile nucléaire, « générateur thermoélectrique à radioisotope ».

 

Il n’existe quasiment pas de contact humain entre les gens. Le pouvoir est détenu par une sorte de caste qui dispose d’une force de renseignement et de répression terrible. Les dirigeants ont ainsi accès aux conversations des gens, pouvant les voir et les entendre à l’aide de caméras. Ils disposent même d’un contrôle mental sur la population à travers une onde sonore aiguë qui conduit à leur hypnose. La délation est largement encouragée à partir de petites boites destinées à accueillir les dénonciations.

La prison est un vaste lieu, entièrement blanc immaculé, semblant s’étendre à l’infini comme une sorte d’univers parallèle.

L’économie est fictive, les ouvriers étant rémunérés sous forme de « crédits » leur servant à acheter des « produits » dont le prix varie chaque jour. Ceux-ci n’ont en fait aucune utilité réelle.

La cité sous terre est toujours de couleur blanche, tout comme les gens sont habillés en blanc, excepté quelques tenues orange ou jaunes qui contrastent avec les policiers-robots. Tous les habitants ont la tête tondue, comme lobotomisés. Dans le centre de la ville il y a des projections murales de films. Les gens n’ont plus le droit de faire l’amour, les rapports sexuels entre humains étant interdits et sanctionnés. La masturbation est autorisée, probablement à des fins de contrôle de la population puisque le liquide séminal est recueilli. Quant à l’alimentation, les gens sont nourris avec des sortes de petites éponges et des pilules de couleurs, rouges et jaunes, sans goût ou avec des arômes bien définis d’origine artificielle servant uniquement à apporter aux habitants les nutriments pour les maintenir en vie, ainsi que des sédatifs pour les maintenir dans un état de docilité, comme des robots.

La religion semble être monothéiste et imposée à tous. Elle est personnifiée par une grande image lumineuse bleue christique qui se trouve dans une sorte de confessionnal, sous forme d’une petite salle fermée par des parois transparentes. Un haut-parleur diffuse à intervalles réguliers durant l’entretien individuel des phrases rassurantes qui encouragent le monologue du confessé et lui donnent l’impression d’être écouté. Tout ce qu’il dit est enregistré et écouté ultérieurement, afin de repérer d’éventuels écarts ou déviances à la législation en vigueur.

A Clockwork Orange (Orange mécanique) est un film britannique écrit et réalisé par Stanley Kubrick, sorti également en 1971. Il est adapté du roman éponyme d’Anthony Burgess (1962). Film dit d’anticipation, il constitue une satire de la société moderne, vision d’une cité urbaine décadente où les jeunes (nous dans le futur) ont pris le pouvoir. Jugé très violent et malsain, cette lecture du monde futuriste (scientiste) vers lequel on va met en scène des sociopathes, qui s’intéressent tant à la musique classique (les « élites ») qu’au sexe, au viol et à l’« ultraviolence », sous dépendance toxicologique (les voyous du gang sont appelés droogies, qui provient du slave drug qui signifie camarade et qui évoque le mot drogue de l’anglosaxon). Le film aborde l’évolution à venir du langage – la Novlangue –, par l’argot adolescent comprenant des langues slaves (principalement du russe), de l’anglais et du Rhyming slang Cockney (accent populaire des habitants de Londres).

La clé d’importance livrée porte sur la psychologie comportementale et le conditionnement psychologique, les nouvelles armes dangereuses initiées et testées dans les années cinquante et soixante, et appelées à être massivement utilisées par une gouvernance totalitaire qui chercherait à imposer un vaste contrôle sur ses citoyens et en faire à peine plus que des robots … Il évoque une thérapie révolutionnaire (la « Technique Ludovico » dans le film) financée par le gouvernement dans le cadre d’un programme expérimental d’éradication de la délinquance, dont le traitement est fondé sur un principe semblable à celui des réflexes de Pavlov, consistant en une thérapie par aversion.

Si l’intention apparait louable au premier abord, le message passé est que les intrusions thérapeutiques extérieures constituent une anesthésie de la capacité de chaque individu à se libérer par lui-même de son monstre prédateur intérieur, restant alors prisonnier de la Matrice cyber. Il est alors un numéro, tel Alex (Malcolm Mc Dowell) qui, roué de coups par des mendiants, revoit ses anciens amis devenus policiers, l’un à gauche arborant le matricule 665, l’autre à droite portant le numéro 667. Alex, au centre, correspond à 666 … Le message passé est que la libération de la Matrice par la violence (ainsi le militantisme pour les grandes causes humanitaires ou écologiques) conduit à l’impasse !

En 1973 s’ajoute à cette vision apocalyptique de l’humanité Soylent Green (Soleil vert), film américain réalisé par Richard Fleischer et inspiré du roman Make room! Make room! (Dégagez, faites de la place !) d’Harry Harrison paru en 1966. L’action se déroule en l’an 2022 à New York, devenue une mégapole de 44 millions d’habitants. Il y règne en permanence une température élevée de 33 °C. L’eau étant rare, la faune et la flore ont quasiment disparu tout comme la nourriture issue de l’agriculture. La plupart des habitants n’ont pas les moyens d’acheter des aliments naturels, les prix étant exorbitants. Ils en sont réduits à manger des produits de synthèse, fournis par la multinationale « Soylent », des tablettes de forme carrée, jaunes, rouges ou bleues.

 

Un nouvel aliment vient d’être lancé, le soylent green, beaucoup plus nutritif, mais cher et disponible uniquement le mardi. Ce jour-là, des émeutes de citoyens affamés ne sont pas rares, qui sont sévèrement réprimées avec des bulldozers appelés « dégageuses ». Le policier (Charlton Heston) en charge de l’enquête sur l’assassinat d’un des dirigeants de la société agroalimentaire Soylent va découvrir qu’il s’agit d’un assassinat qui visait à l’empêcher de révéler un terrible secret, à savoir que le soylent green est fabriqué à partir de cadavres euthanasiés, et non du plancton comme le dit le discours officiel (message sur la corruption des politiciens) …

Le film prophétise également un avenir lourd de menaces, en l’occurrence la surpopulation et l’épuisement des ressources naturelles. Il est devenu un classique du genre, l’un des films d’anticipation les plus sombres jamais réalisés. Il s’inscrit dans un contexte politique, social et culturel qui fait de la protection de l’environnement un enjeu, qui plus est avec la parution de nombreux essais mettant en garde contre l’accroissement exponentiel de la population terrestre et la nécessité de contrôler les naissances.

Toujours en 1973, Mondwest (Le Monde de L’Ouest), film américain écrit et réalisé par Michael Crichton, met en scène un parc d’attractions qui permet à ses visiteurs de se retrouver à l’époque de leur choix (romaine, médiévale ou conquête de l’Ouest) au milieu de robots presque humains. Mais malgré tout le système de contrôle et de sécurité dans ce parc d’attractions hyperréalistes, le centre de contrôle perd peu à peu tout pouvoir sur les machines … Le message est qu’on est bel et bien dans un parc d’attractions, un parc irréel !

Le film évoque non sans perversité tous les fantasmes et interdits (fréquences basses) pouvant être assouvis sur des androïdes. Que ce soit l’homicide (lors de duels au revolver), le vandalisme (lors de bagarres de saloon), la torture ou le « contact charnel » avec des partenaires forcément enthousiastes. Le film sera prolongé en 2016 parWestworld, série télévisée américaine diffusée sur le réseauHBO, prolongée en 2018 avec un titrage explicite : Chaos takes control (« le chaos prend le contrôle ») …

L’empire Disney va sortir dans ces années toute une série de films porteurs de messages très explicites.

The Island at the Top of the World (L’Île sur le toit du monde), film réalisé par Robert Stevenson, sort en 1974, racontant l’expédition d’une équipe d’aventuriers en 1907 partie à la découverte d’une île non répertoriée dans le grand nord polaire en utilisant un ballon dirigeable, l’Hyperion. En atteignant l’île perdue, ils découvrent des vallées verdoyantes en raison du volcanisme et une colonie viking vivant en autarcie depuis des siècles. C’est une allusion à la découverte extraordinaire de l’amiral Richard Evelyn Byrd (1888/1957), explorateur polaire et aviateur américain de l’US Navy qui, explorant en février 1947 le pôle nord, a déclaré y avoir trouvé l’entrée d’un tunnel menant à un monde tempéré, sous terre, baigné par une douce lumière … Hallucination ? Si l’affaire n’est pas claire, elle a nourri depuis nombre de théories autour de la Terre creuse, toujours écartées au nom de la fantasmagorie mystique. On la retrouvera avec le filmJourney with Jules Verne : Journey to the Center of the Earth (Voyage au centre de la Terre) sorti en 2008 de Steven Spielberg, adapté du célèbre roman de l’écrivain français Jules Verne écrit en 1864 …

Escape to Witch Mountain (La Montagne ensorcelée) est un film réalisé par John Hough, sorti en 1975. Un remake par Andy Fickman est sorti en 2009. Basé sur le roman d’Alexander Key, deux mystérieux jeunes jumeaux orphelins aux pouvoirs extraordinaires (prémonition, télépathie, télékinésie) sont poursuivis par un malveillant milliardaire. La mémoire revenant, ils vont finir par comprendre qu’ils sont d’origine extraterrestre …

En 1979, The Black Hole (Le Trou noir), film réalisé par Gary Nelson, narre une histoire inspirée du roman Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne. Un vaisseau spatial d’exploration découvre un trou noir avec un vaisseau perdu en orbite sur son horizon. Explorant le vaisseau, il est attiré par le trou noir et subit des avaries. Se résignant à accoster à bord du vaisseau perdu, l’équipage est accueilli par le commandant du vaisseau qui les informe que l’équipage est reparti depuis longtemps vers la Terre, et qu’il ne vit qu’avec ses « droides ». Ayant mis au point un système anti-gravitationnel, il maintient son vaisseau en orbite périphérique, avec pour ambition de passer au travers du trou noir. Il finit par révéler qu’il a réduit en esclavage les membres de l’équipage, refusant de retourner sur Terre. Ceux-ci ressemblent désormais à des robots. Ce film fait référence à l’expérience de Philadelphie.

Star Wars (Les Guerres de l’Étoile) a été créé par George Lucas. D’abord conçue comme une trilogie cinématographique sortie entre 1977 et 1983, la saga s’élargit ensuite de trois nouveaux films entre 1999 et 2005, narrant des événements antérieurs à la première trilogie. Dans un souci de cohérence et pour atteindre un résultat qu’il n’avait pas pu obtenir dès le départ, le créateur de la saga a retravaillé également les films de sa première trilogie, ressortis en 1997 et 2004 dans de nouvelles versions. Conformément aux lois du genre « space opera », l’action se déroule dans une galaxie lointaine, et se fonde sur la lutte entre les chevaliers Jedi et les Sith. Le personnage central des deux premières trilogies cinématographiques, Anakin Skywalker, cède à la tentation du côté obscur de la Force pour devenir Dark Vador, puis connaît sa rédemption grâce à l’action de son fils, Luke. Il s’agit de la transposition en filigrane du mythe égyptien d’Osiris, de Seth et d’Horus, mélangé à de nombreuses œuvres cinématographiques (serials, western, cinéma japonais) comme littéraires (essentiellement d’après les ouvrages d’Edgar Rice Burroughs, Frank Herbert, Joseph Campbell, Isaac Asimov et John Ronald Reuel Tolkien) qui s’en sont nourri.

 

Incontournable de la science-fiction à l’échelle planétaire, la saga délivre sous forme fictionnelle aux êtres humains les clés de leur libération ou de la poursuite de leur servage au sein de la matrice entropique. Ces guerres de l’Étoile font référence à « l’étoile sombre » qui a deux significations, conformément à la loi de la dualité qui préside à la structuration et au fonctionnement du Vivant. Elle est la planète Nibiru ou X dans sa polarité entropique, soit celle des forces involutives contribuant à la destruction de la planète Terre par le feu nucléaire en cette fin de cyclicité civilisationnelle. Elle est celle qui est porteuse des codes énergie magnétiques de la Nouvelle Terre dans sa polarité évolutive, permettant aux êtres humains éveillés d’opérer leur transmutation aux fins d’ascensionner en faisant resurgir dans les corps physiques des mémoires difficiles (ainsi les actes de guerre et terroristes) liées au collectif de l’humanité sur sa ligne temporelle actuelle.

Si cette étoile est dite « sombre », c’est qu’elle n’émet pas de lumière, entrant en interaction avec le soleil du système solaire (sa conscience) et avec le champ magnétique terrestre pour redistribuer les codes informations-lumière inhérents à toute forme de vie, sur chaque planète, jusqu’au plus profond des cellules et de l’ADN. Ces informations-lumière sont des retranscriptions de ce qui est nommé par les astrophysiciens les neutrinos, particules élémentaires engendrées par des réactions nucléaires, distribuées par le centre de la galaxie et reconfigurées par le soleil sous forme de paquets-codes informant les cellules jusqu’au niveau nanoscopique par le biais d’immenses éjections coronales de matières plasmatiques. L’action des neutrinos – ces particules qui vibrent au minimum à la vitesse de la lumière – agit sur les mémoires cellulaires en devançant de vitesse les structures/mémoires carbonées du passé, ce qui perturbe quelque peu le métabolisme dans notre présent. De même, il explique que la structure interne de la Terre est en pleine mutation « atomique », le magma se dilatant vers sa surface et les éléments, l’eau de la pluie et le vent des tempêtes, participant à une reconfiguration radicale de son manteau.

L’étoile noire est entourée d’un champ électromagnétique de forme géométrique, qui porte en lui les néo-codes du silicium de la nouvelle humanité en provenance du plus profond de l’univers, à même de permettre une mutation radicale et exponentielle de l’ADN. Ainsi les douze brins génétiques seront définitivement activés pour tous les êtres ayant accepté et travaillé à leur changement. On peut ainsi d’autant mieux comprendre le sens de cette bataille intergalactique portée à l’écran, qui ne cesse de fasciner petits et grands …

The Final Countdown (Nimitz, retour vers l’enfer) est un film américain réalisé par Don Taylor, sorti en 1980, tiré d’un roman de Martin Caidin lui-même inspiré du roman Les Guerriers de l’apocalypse (Sengoku jieitai) de Kōsei Saitō (1979). Il met en scène le porte-avions nucléaire USS Nimitz pris dans une tempête électromagnétique qui fait se tordre de douleur tout le monde à bord. Peu après, le calme revenant, le bâtiment capte à la radio des émissions datant de 1941, parmi lesquelles des informations concernant la progression de l’armée allemande en URSS.

L’avion de reconnaissance envoyé au-dessus de la base navale de Pearl Harbor ramène des photos montrant le port intact, mais dans sa configuration de 1941, avec de nombreux cuirassés au mouillage … Le navire a été projeté 40 ans en arrière. Les Japonais ont attaqué le yacht, bien qu’il soit civil et que la guerre n’ait même pas été déclarée, pour qu’il ne puisse pas avertir les iles Hawaï de l’arrivée de la flotte japonaise. Le commandant du Nimitz se retrouve confronté à un dilemme : laisser l’attaque de Pearl Harbor se réaliser ou bien intervenir au risque de changer le cours de l’Histoire ? Pris de nouveau pris dans la tempête électromagnétique il se retrouve en 1980. Seul un des officiers est resté en 1941, oublié sur un îlot désert. C’est à nouveau le rappel de l’expérience de Philadelphie, cette fois-ci de manière beaucoup plus explicite, traitée également dans les films de Stewart Raffill en 1984 et de Paul Ziller en 2013.

Lisez la cinquième partie de cet article
 

yogaesoteric

8 juillet 2019

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