Le Mandala est construit selon des principes universels
Afin d’illustrer le mode, dont le mandala contient et synthétise les diverses connaissances spirituelles d’une valeur inestimable, nous allons décoder quelques aspects structurels et quelques éléments qui constituent les mandalas traditionnels. Nous soulignons encore une fois le fait que l’utilisation des mandalas est inefficace si le pratiquant n’a pas reçu l’initiation correspondante de la part d’un vrai Maître, ainsi que les clefs secrètes nécessaires à sa pratique (sans lesquelles la concentration sur un mandala traditionnel, parfaitement reproduit, ne peut avoir aucun effet négatif). Il est implicite que la réalisation d’un rituel de construction d’un mandala par quelqu’un d’autre qu’un Maître spirituel est impossible, même si quelqu’un “connaît” en apparence tous les détails. Cette tentative est non seulement inefficace du point de vue spirituel, mais aussi extrêmement dangereuse.
Le premier et le plus important “principe” du mandala est le principe du centre : le mandala est structuré autour d’un centre. D’ailleurs, en sanskrit, le mot mandala signifie “centre”, “cercle”, ou “ce qui englobe”. Le centre est figuré par un point foyer qui symbolise la source, l’origine de toutes les choses, les êtres et les phénomènes, source qui est en fait la Conscience Suprême ou DIEU. Du point de vue de la temporalité, le centre symbolise le présent ou le moment “maintenant”. Les rares êtres qui réussissent à vivre effectivement au présent ont prouvé que la réalisation du “maintenant” et du Soi sont simultanées.
L’image du cercle suggère tout le cosmos. Le cercle est considéré comme étant la forme la plus pure et la plus englobante et c’est en même temps un symbole du tout et du “rien” – associé dans ce sens au vide. Le but de la concentration et de la méditation réalisée sur un mandala est que, après avoir intégré et “assimilé” toutes ses parties composantes, nous nous identifions au centre du mandala, afin de passer finalement au-delà, dans la Transcendance de la Suprême Réalité Divine.
Un autre principe “caché” dans le mandala est le principe de la polarité : sur tous les plans de la manifestation, tout ce qui existe est un jeu continu de deux polarités nommées masculin – féminin, plus – moins, yin – yang etc. Le principe de la polarité fait ainsi que les divinités représentées à l’intérieur du mandala soient toujours associées en couples polaires : un dieu et une déesse représentés d’habitude dans une embrassade béatifique infinie. Même lorsque la représentation est symbolique, l’initié peut découvrir l’expression de cette polarité dans les symboles du mandala : par exemple deux points proches, de couleurs différentes.
La science secrète des souffles subtils et des cinq éléments fondamentaux (SVARA YOGA) se reflète dans le mandala par le fait que toute sa structure se base sur la connaissance des cinq éléments subtils fondamentaux (TATTVAS), qui sont associés aux quatre directions fondamentales, auxquelles s’ajoute le centre du mandala pour le cinquième élément. Nous pouvons découvrir la “présence” des éléments fondamentaux par l’intermédiaire des couleurs utilisées dans chacune des zones du mandala. Cette association des directions avec les tattvas est parfois nommée le principe de l’orientation – jamais le mandala ne sera orienté autrement. Sur un mandala, l’Est est représenté en bas, là où sur une carte on trouve habituellement le Sud (en fait ce n’est qu’une convention dans le cas des cartes; pour les mandala c’est une règle obligatoire). Dans le cas du rituel complexe de réalisation du mandala, le Maître placera cinq vases aux cinq points du mandala (choisis avec une grande précision), en invoquant la manifestation des énergies spécifiques aux cinq éléments fondamentaux.
Le principe de l’homologation qui fait ainsi que le mandala soit une miniature du Macrocosme nous dit en fait que le même mandala est une représentation analogue du microcosme de l’être humain. L’initié découvre, à l’intérieur du mandala, la représentation des centres secrets de force et des énergies qui “nourrissent” sa vie intérieure.
Nous pouvons dire, en simplifiant les choses, que le yogi qui contemple un mandala contemple son propre univers intérieur, tel qu’il devrait être, parfaitement équilibré et harmonisé. Il s’identifie à cette image jusqu’à ce qu’il devienne pareil (ou, autrement dit, il harmonise toutes ses énergies et ses tendances intérieures, il purifie son être à tous les niveaux et sublime tous les aspects inférieurs qui existent encore dans son cas).
Le yogi s’identifie à l’être gigantesque du Macrocosme, l’assimile dans son propre être et s’intégre en lui. Ce n’est qu’après que vient l’identification avec le centre du mandala, qui dans l’être est le Soi, l’étincelle divine, “accessible” par l’intermédiaire du septième centre de force, Sahasrara. Finalement, ce dernier élément, le centre, sera transcendé, afin de “pénétrer” au-delà de lui, dans la Réalité Suprême de Dieu.
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