On l’a appelé « fou » pour avoir semé des graines « inutiles ». 20 ans plus tard, on l’appelle un héros !
Ne sous-estimez jamais le pouvoir qu’une personne déterminée puisse avoir. Sadiman est un pauvre fermier du hameau de Dali au centre de l’île de Java en Indonésie. Depuis 1996 il a dédié sa vie à la plantation d’arbres et à la restauration de l’écosystème autour de son village. Il a commencé son travail en raison de la sécheresse qui menaçait l’existence de sa ville natale.
A cause d’une exploitation forestière irresponsable, ainsi qu’une série de feux de forêts entre 1960 et 1980, la colline à côté du village a été gravement déboisée. La déforestation était si extrême que la rivière Gendol, la seule source d’eau pour les villageois, s’est rapidement asséchée, plongeant les habitants de la région dans une pénurie d’eau qui a duré pendant des années.
Dans une interview devant le Jakarta Post, Sadiman a raconté l’histoire de son initiation. Il a eu l’idée de revitaliser la colline pendant qu’il récoltait du caoutchouc des arbres. « J’ai découvert que de nombreux arbres ne produisaient plus de latex de caoutchouc, alors j’ai réalisé que la crise de l’eau était trop extrême, même les troncs des arbres s’étaient asséchés ».
Sadiman a compris que quelqu’un devait faire quelque chose pour rétablir l’équilibre ou en tout cas atténuer les conséquences de la déforestation qui avait eu lieu. Durant une période de 21 ans, il a planté des arbres sur une superficie de 100 hectares. C’est déjà impressionnant qu’une seule personne puisse accomplir autant, mais le cas de Sadiman est encore plus étonnant. Étant un pauvre fermier il n’avait pas les moyens pour acheter des plants d’arbres. Il a dû commencer à cultiver des plants de clou de girofle afin d’obtenir les moyens pour acheter des plants de banian qui coûtent dix fois plus cher. Contrairement aux arbres de caoutchouc qui absorbent de grandes quantités d’eau, les arbres qu’il plantait retiennent l’eau souterraine. Plus il y a de plantations de banians, plus les villageois auront de l’eau propre, a-t-il dit.
Durant de longues années il n’avait pas le soutien des habitants du village. Il a souvent été appelé ‘fou’ à cause de sa détermination. Parfois des gens arrachaient ses plants, parfois ils ramenaient leurs animaux d’élevage qui les détruisaient, mais cela ne l’a pas empêché à continuer de planter. Il a non seulement planté, mais il a également pris soin de ses arbres afin qu’ils puissent grandir en bonne santé. Grace à son travail la forêt a commencé à se rétablir et à prospérer à nouveau. La forêt renaît et les cours d’eau se sont revitalisés avec elle. Ses résultats ont réussi à convaincre ses critiques qui se sont rendu compte de l’importance et de l’intelligence de son travail. Peu de personnes ont la capacité de penser au long-terme et d’agir pour le bien-être des générations présentes et futures. Au contraire, la société et le système économique global sont basés sur une stratégie myope qui ne vise que l’accumulation de richesses à court terme et ignore le développement durable.
L’eau et les arbres ont redonné de l’espoir à sa communauté. Sadiman ne sait plus combien d’arbres il a planté durant cette période de 21 ans. Selon les données de l’administration de Geneng il a planté et soigné au moins 11.000 arbres, dont 4.000 banians. La région souffre toujours de périodes de sécheresse prolongées, mais Geneng est devenu l’une des rares communes qui semble ne pas être perturbée par les sécheresses. Sandiman a déclaré qu’il y a encore beaucoup de travail à faire et il ne compte par arrêter de planter tant qu’il soit encore en bonne santé. Remercions ce brave homme et espérons que son exemple motivera plus de gens de son village et du monde entier à passer à l’action.
yogaesoteric
7 décembre 2018
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