Pourquoi manger sans gluten

Pain, pâtes, farine… De nombreux aliments contiennent du gluten, substance responsable d’une intolérance. Et cette maladie serait sous-diagnostiquée… Les réponses de notre spécialiste pour comprendre et reconnaître la pathologie.

L’éviction du gluten devient à la mode : pour perdre du poids, certaines personnes non intolérantes à cette protéine décident de ne plus consommer de produits qui en contiennent.

Pourtant, pour les 600.000 personnes intolérantes en France (chiffre fourni par l’Association française des intolérants au gluten), le régime sans gluten est loin d’être une partie de plaisir.

A quoi reconnaît-on une intolérance au gluten ?

« La consommation de gluten entraîne chez eux une inflammation de la muqueuse intestinale et aboutit à une destruction des villosités intestinales permettant à l’organisme d’absorber les nutriments (minéraux, vitamines, lipides, glucides et protéines) », explique le Dr Georgia Malamut, hépato-gastroentérologue à l’hôpital européen Georges Pompidou à Paris.

« Dans 20 % des cas, cette intolérance provoque des douleurs abdominales, des diarrhées, des ballonnements et des vomissements. Mais pour la majorité des malades, elle est asymptomatique ou présente des symptômes atypiques : douleurs articulaires, crampes musculaires, troubles de la fertilité, fausses couches à répétition… »

A long terme, l’intolérance au gluten, également appelée maladie cœliaque, peut entraîner un ralentissement de la croissance chez l’enfant, de la fatigue, une ostéoporose, des maladies auto-immunes et des troubles neurologiques. Pouvant survenir à tous les âges, elle apparaît même, dans 20 % des cas, après 60 ans.

Quels examens pour diagnostiquer une intolérance au gluten ?

« En présence de symptômes évocateurs, le diagnostic repose sur une analyse de sang afin de rechercher les anticorps spécifiques de la maladie, les antitransglutaminases », précise le Dr Malamut.

Il est ensuite confirmé par des biopsies intestinales effectuées au cours d’une endoscopie sous anesthésie générale.

Fait-il bannir toutes les céréales ?

Le seul traitement de la maladie cœliaque consiste à suivre un régime sans gluten strict. Cette protéine se cache dans les céréales comme le blé, l’orge, le seigle, l’épeautre et le froment. Il faut donc exclure de votre alimentation les produits préparés avec ces céréales.

Concrètement, cela signifie se passer de pain, pâtes, biscottes, semoule de couscous, biscuits, pâtisseries, pizzas, chapelure et farine. Attention aussi à certains produits industriels ! Sauce soja, sauces, bouillons cubes, assaisonnements et potages. Grâce à ce régime, les symptômes disparaissent en un mois et, en un an, l’état de la muqueuse intestinale se normalise.

Que peut-on alors consommer ?

Il existe heureusement de nombreux aliments sans gluten tels que les légumes frais et secs, les fruits, les œufs, le lait, le maïs et ses dérivés (amidon, farine et polenta), le riz, la fécule de pomme de terre, le tapioca, le quinoa, le soja, le sarrasin et le teff, une céréale venue d’Afrique. Ainsi que tous les produits diététiques estampillés « sans gluten ».

Les produits sans gluten sont-ils remboursés ?

Ces produits sont assez chers, en tout cas plus cher que leurs homologues avec gluten. Mais comme l’alimentation est l’unique traitement existant, ils sont en partie pris en charge (à hauteur de 60%) par l’Assurance-maladie. Une condition : ce remboursement ne concerne que les malades cœliaques dont le diagnostic a été confirmé par biopsie intestinale. Quatre catégories de produits sans gluten sont concernées : les farines, les pains, les biscuits, les pâtes.

Pourquoi suivre un régime sans gluten quand on n’est pas intolérant ?

« Certaines personnes présentent une hypersensibilité au gluten sans pour autant être intolérants à cette protéine, explique le Dr Malamut. Pour eux, son éviction a un intérêt, car elle leur apporte un mieux-être intestinal rapide. »

Mais pour les autres, se passer de gluten n’a aucun avantage. « Si l’on supporte cette protéine, il est inutile de la retirer sous prétexte qu’elle est nocive : c’est totalement faux, précise la spécialiste. De même, si c’est pour perdre du poids, c’est là encore inutile, car les produits sans gluten ou les céréales de remplacement sont tout aussi caloriques que les autres. »

Y a-t-il des risques de carences avec un régime sans gluten ?

« Aucune, assure le Dr Malamut. Le gluten n’est pas indispensable à une alimentation équilibrée. En outre, les malades trouvent dans les céréales de remplacement les nutriments dont ils ont besoin. »

 

yogaesoteric
16 mai 2021

 

Also available in: Română

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