Suède – Avortement et liberté de conscience – Sage-femme sur liste noire

 

La sage-femme suédoise Ellinor Grimmark était sur « liste noire » en Suède du fait de son opposition à l’avortement et de son refus d’y assister dans le cadre de son travail.

Au cœur d’un conflit juridique depuis plus d’un an car elle s’est vu refuser un emploi dans trois cliniques (cf. Suède : « l’obligation de participer à un avortement ne devrait pas être une condition d’emploi des sages-femmes »), elle a décidé de rejoindre la Norvège pour exercer son métier. En Norvège, les professionnels de santé s’inquiètent du manque de liberté accordé dans un pays, la Suède, pourtant confronté à une pénurie de sages-femmes.

En novembre 2015, le tribunal de première instance a statué contre Ellinor Grimmark, malgré la loi suédoise de 1974 qui protège la liberté de conscience. Mais, en vertu de cette loi, seuls les médecins sont autorisés à pratiquer les avortements : le législateur considère que les sages-femmes ne peuvent être confrontées à un problème de conscience.

Après que les tribunaux suédois eussent refusé de reconnaître son droit d’objection de conscience, elle a demandé à la Cour européenne d’entendre son cas.

« C’est le désir d’aider à donner la vie qui motive en premier lieu le choix de carrière de nombreuses sages-femmes et infirmières. Au lieu de forcer ces sages-femmes, dont on a désespérément besoin, à quitter leur profession, les gouvernements devraient protéger les convictions morales du personnel médical », a déclaré Robert Clarke, directeur d’European advocacy de l’ADF International. « Le cas d’Ellinor va déterminer si les gens qui valorisent la vie dans tous ses stades de développement pourront poursuivre une carrière médicale dans le futur. La Suède a failli dans la protection du droit fondamental de conscience de cette sage-femme, droit garanti par le droit international. »

Trois cliniques ont refusé d’engager Grimmark, car elle ne voulait pas participer à des avortements, ceux-ci allant à l’encontre de ses convictions sur la dignité de la vie humaine. Le 12 avril 2017, la Cour d’appel de Suède sur le travail a refusé de protéger la liberté de conscience de Grimmark en déclarant que ses droits n’avaient pas été violés.

De plus, la Cour a demandé à Grimmark de payer les frais de justice encourus par le gouvernement, se chiffrant à plus de 150.000 €. ADF International a produit un rapport d’expert à la Cour de Suède, en sa défense, démontrant les protections de la liberté de conscience qu’on trouve dans le droit international.

« J’ai choisi la profession de sage-femme, car je voulais aider à donner la vie », a expliqué Grimmark durant un point de presse avec les médias, à Strasbourg. « Je ne peux pas comprendre pourquoi le gouvernement suédois ne peut pas accommoder mes convictions de conscience. Je travaille maintenant en Norvège, où on respecte ma conscience, mais personne ne peut m’expliquer pourquoi la Suède ne peut en faire autant. »

Grimmark, qui venait de finir sa formation de sage-femme, a été renvoyée lorsqu’elle refusa d’aider à avorter des femmes. Elle a été renvoyée bien qu’il y eut un manque de sages-femmes et qu’elle acceptait de prendre des doubles quarts. On a refusé de l’engager depuis. Un employeur avait accepté de l’engager malgré cette « complication », mais a retiré son offre lorsque l’histoire s’est répandue dans les médias.

Grimmark a déclaré dans le journal Aftonbladet : « En tant que sage-femme, je veux exercer une profession qui défend la vie et qui sauve les vies à tout prix. Les professionnels de la santé suédois doivent-ils être forcés de participer à des procédures qui mettent fin à la vie à ses débuts ou à ses stades finaux ? Quelqu’un doit prendre le parti des petits enfants, quelqu’un doit combattre pour leur droit à la vie. Une sage-femme m’a raconté comment elle a tenu dans ses bras le corps d’un enfant avorté, mais toujours vivant. Elle pleurait désespérément alors que l’enfant luttait pour respirer, pendant une heure. Ces enfants n’ont même pas le droit à un soulagement de la douleur. Je ne peux participer à cela. »

Mais un tribunal suédois a décidé que Grimmark n’avait pas le choix et qu’elle devait participer à des avortements si elle voulait garder son emploi.

De plus, la cour d’appel de Suède a décidé que le gouvernement pouvait forcer les professionnels de la santé à exécuter des avortements, et qu’on pouvait forcer ceux-ci à quitter leur profession s’ils ne coopéraient pas. Ce jugement contredit le droit international qui protège l’objection de conscience, et pour cette raison, Grimmark s’est tournée vers la Cour européenne des droits de l’homme.

Trois cliniques ont injustement refusé un emploi à Grimmark parce qu’elle ne voulait pas participer à des avortements. En Suède, les sages-femmes sont essentiellement des infirmières qui se spécialisent dans les grossesses et les naissances…


yogaesoteric
23 décembre 2018

 

Also available in: Română

Leave A Reply

Your email address will not be published.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

This website uses cookies to improve your experience. We'll assume you're ok with this, but you can opt-out if you wish. Accept Read More