Wolf 1061c, la plus proche exoplanète potentiellement habitable

Vingt ans après la découverte de la première exoplanète autour d’une étoile de la séquence principale, les astronomes chassent toujours des exoterres. Ils ont découvert en 2015 à moins de 14 années-lumière du Soleil, une superterre qui pourrait être habitable. C’est un record.

 

Le 24 décembre 2015, le célèbre site l’Encyclopédie des planètes extrasolaires, créé et mis à jour par l’astronome Jean Schneider, affichait 2.038 exoplanètes au compteur. Que de progrès depuis que Michel Mayor et Didier Queloz ont annoncé la découverte de 51 Pegasi b le 6 octobre 1995, voici plus de 20 ans déjà. Il est clair que on en est encore aux balbutiements dans l’exploration du monde des exoplanètes. Un tournant sera franchi, probablement dans quelques décennies, quand l’exobiologie sera devenue une science d’observation, c’est-à-dire quand on aura découvert des biosignatures incontestables en analysant la composition d’atmosphères d’exoterres proches du Système solaire. Bien sûr, cet événement serait encore plus marquant si le projet Breakthrough Initiative se couronnait de succès.

À cet égard, on pourrait penser que l’étoile Wolf 1061 fait l’objet d’une écoute radio par les membres de Seti. Comme le détaille un article déposé sur arXiv, on a découvert qu’une exoplanète rocheuse, une superterre, était en orbite autour de cette étoile dans sa zone d’habitabilité. Toutefois, comme on va le voir, cela n’est pas évident.

Mais pourquoi un intérêt soudain pour Wolf 1061 ? Déjà parce que cette naine rouge observable dans la constellation d’Ophiuchus, également connue sous le nom d’origine latine de Serpentaire se trouve à environ 13,8 années-lumière de la Terre. En utilisant la méthode des vitesses radiales, les astronomes y ont mis en évidence un système planétaire triple. La période orbitale de Wolf 1061c est de seulement 17,9 jours et sa masse est estimée à au moins 4,3 fois celle de la Terre. Ses sœurs, Wolf 1061b et Wolf 1061d, bouclent quant à elles leurs orbites respectivement en environ 5 et 67 jours. On estime leurs masses au minimum à 1,4 et 5,2 fois celle de notre Planète.

Une simulation du système triple autour de l’étoile Wolf 1061. La zone d’habitabilité est en vert.

Wolf 1061c, une exoplanète en rotation synchrone ?

Comme souvent avec la méthode des vitesses radiales, il faudrait aussi observer un transit planétaire pour lever l’ambiguïté sur la masse. On disposerait aussi d’un rayon et donc d’une densité, ce qui permettrait de savoir, par exemple, s’il s’agit d’une planète océan ou non.

Wolf 1061c pourrait-elle abriter une forme de vie ? Ce n’est pas certain. Certes, elle se trouve dans la zone d’habitabilité, mais sa proximité avec son étoile-hôte fait craindre qu’elle soit en état de rotation synchrone. Elle présenterait donc toujours la même face à Wolf 1061, ce qui ne la rendrait vraiment hospitalière pour la vie qu’à la séparation entre les faces diurnes et nocturnes. Ensuite, comme toujours avec ce genre de spéculations, il manque la connaissance de la composition exacte de son atmosphère, or, comme Vénus le rappelle, elle conditionne fortement le climat.

En tout état de cause, les astronomes disposent d’un astre de plus pour affûter et tester les télescopes du futur qui pourraient découvrir d’autres formes de vie dans la Voie lactée. Wolf 1061c a donc pris place au côté de Gliese 832c, distante d’environ 16 années-lumière du Soleil, parmi les candidats potentiellement habitables les plus proches de la Terre.
 
 

yogaesoteric

4 juillet 2019

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