La concentration

Les psychologues définissent la concentration comme une forme d’attention spéciale, disciplinée, une attention qui implique une restriction, qui ne permet pas l’intervention de certains stimuli non pertinents, qui nous distraient dans des conditions habituelles. Toute notre conscience devient dirigée vers un seul aspect, devient réellement focalisée.


Les bénéfices de la concentration dans la vie quotidienne sont évidents. Si nous nous concentrons sur nos actions, nous sommes capables de les effectuer avec plus d’efficacité et de nous rappeler les détails qui leur sont associés. La plupart des manques sont causés par le fait que, premièrement, nous ne manifestons pas l’attention nécessaire au moment où nous agissons.


Par la concentration nous entraînons le mental pour qu’il soit beaucoup plus clair et pénétrant, quelle que soit l’action que nous réalisons, et lui offrir l’espace nécessaire pour qu’il revienne à l’intérieur voir ce qui s’y trouve.


La concentration peut être exercée par entraînement et, de même que la concentration est essentielle pour la méditation, la méditation représente le moyen optimal pour l’entraînement de la concentration.


Voilà deux exercices pour augmenter notre capacité de concentration:


Exercice n° 1 :
Prenez un mot banal, par exemple “arbre” ou “eau ”.
Écrivez-le sur une feuille de papier.
Ensuite écrivez le premier mot qui vous vient à l’esprit, associé à ce premier mot, et revenez immédiatement au premier mot .
Maintenant, dans le mental apparaîtra un autre mot.
Écrivez-le et revenez à nouveau, immédiatement, au point de départ.
Répétez l’action pendant la durée de l’apparition des associations de mots.
Lorsqu’elles s’arrêtent restez au mot initial.
Gardez-le à l’esprit.
Concentrez-vous sur lui, sans penser quelque chose par rapport à lui.
Continuez autant que vous vous sentez confortables.


Exercice n°2 :
 Il s’effectue le lendemain de l’exercice n° 1.
Commencez avec le même mot initial.
Gardez-le dans le mental.
Dès que votre mental commence sauter à un des mots apparus pendant la durée de l’exercice n° 1 (ou à un autre nouveau), revenez au mot initial.
Répétez l’exercice au moins cinq minutes, une fois par jour.


A la fin du mois, vous observerez combien votre concentration s’est améliorée.Et parce que le meilleur moment pour commencer ces exercices est le moment présent, vous pouvez prendre une pause de 5 minutes afin de mettre en pratique ce que vous avez appris, ensuite vous pourrez continuer!


Donc, le premier pas essentiel dans la pratique de la méditation quelle que soit la forme de celle-ci, est la concentration. Le mental doit avoir un point de repère sur lequel se concentrer, et il est nécessaire de rester concentré. A chaque fois que notre mental est dissipé à cause de pensées indésirables, de la fatigue ou de l’ennui, il doit être ramené doucement, mais fermement sur le point de concentration. Pratiquement, ce point peut être absolument n’importe quoi : cependant, surtout pendant les étapes initiales de méditation, il est recommandable que l’objet de concentration soit simple et/ou rythmique. Pour cette raison, du temps du Bouddha, cinq cent avant Jésus Christ – et peut être depuis des temps immémoriaux, bien avant Bouddha – la respiration a été utilisée comme objet de concentration.


La respiration est simple, rythmique, une permanente entrée et sortie, montée et descente, flux et reflux. En plus, parce que la respiration nous accompagne en permanence, au bien et au mal, elle ne tient pas compte des associations personnelles spécifiques. Elle est la fondation, qui souvent passe inaperçue de la vie, vitale pour notre existence, nous nous sommes habitués avec elle à un tel point que souvent nous ignorons son existence.


Exercice n° 3 :
Après que vous vous soyez installés dans un endroit calme, soit dans la posture du lotus, soit l’une de ses variantes ou assis sur une chaise avec dossier, les paumes sur les cuisses et les pieds au sol, concentrez votre attention sur les narines ou sur l’abdomen et maintenez-la à cet endroit précis, en refusant de vous laisser distraire par des pensées, par tout événement extérieur. Sentez l’air inspiré, ensuite observez la courte pause entre l’inspiration et l’expiration, ensuite sentez l’air expiré et, à nouveau, observez une courte pause, cette fois entre l’expiration et l’inspiration. N’intervenez pas dans le rythme naturel de la respiration, en amplifiant ou en diminuant l’une de ses étapes ou purement et simplement, laissez la respiration se dérouler de façon naturelle, devenant de plus en plus calme à mesure que le corps et votre mental se relaxent pendant la méditation.


Si vous commencez à peine à apprendre la méditation, limitez la durée d’une séance à 5-10 minutes. Faîtes en sorte que les séances se déroulent chaque jour à la même heure, le matin ou le soir. Progressivement, pendant une durée de plusieurs semaines, prolongez les 5-10 minutes à 15-20 minutes, néanmoins ne forcez jamais. La méditation ne signifie pas serrer les dents. Elle signifie rester calme avec soi-même et, bien qu’elle nécessite un certain genre de discipline, cela a moins de liaisons avec la rigidité qu’avec la flexibilité.


Attention : inévitablement, jusqu’à ce que nous n’acquérions un certain degré de maîtrise dans l’art de la méditation, nous serons assaillis par des pensées et des émotions, que nous devons laissez passer par la conscience au-delà de la conscience, comme les nuages reflétés dans l’eau. N’essayez pas de les pousser afin de les éloigner, mais laissez-les se déplacer à leur gré. Quoi que “importantes” paraissent les pensées, ou “pressantes et inquiètes les émotions”, ne vous y accrochez pas, et ne permettez pas à une seule pensée d’en déclencher une autre, fait qui vous déterminera de suivre une piste de nature à vous distraire, qui vous éloignera de plus en plus des simples aspects de l’inspiration et de l’expiration. Cependant, si vous êtes distrait, revenez doucement, mais fermement, à votre respiration. Evitez d’être impatient avec vous-mêmes et évitez de vous convaincre seul que vous n’allez jamais réussir à méditer. Votre mental errant vous démontre purement et simplement que vous avez besoin de méditer, afin de calmer l’agitation perturbatrice. Elle vous montre, à ce moment-ci, combien de contrôle vous détenez sur votre propre pensée. La réponse correcte est reconnaissance, face à la partie de votre mental qui est devenue consciente, que vous êtes distrait et qui vous a rappelé que vous devez revenir au point de la concentration.


A retenir :
La concentration est facilitée lorsque les desiderata suivants sont accomplis :



  • un but bien défini, l’aspiration, l’attention qui conduiront au succès en ce qui concerne la concentration.

  • patience, volonté dure comme le diamant et ténacité dans la poursuite du but proposé.

  • vigilence et continuité dans la lutte contre la désordre et l’agitation du mental.

  • le pouvoir de concentration croît en éliminant les préoccupations et les désirs inutiles, en pratiquant la discipline du silence (MAUNA) pendant une ou deux heures par jour, en pratiquant des techniques de respiration (PRANAYAMA), en priant, en amplifiant le nombre des séances quotidiennes de méditation, en amplifiant votre discernement.

Attention !
Le pouvoir du mental n’a pas de limites. Plus il est concentré plus il est puissant. Le sens de la vie est de concentrer votre mental sur DIEU. C’est votre devoir suprême. Ce devoir est oublié à cause de l’illusion (MAYA) qui fait en sorte que nous nous identifions au corps physique, à la situation sociale, les honneurs, le nom, la réputation et nous oublions de notre essence divine.


Swami Shivananda affirmait quant à la méditation: “La somme totale des plaisirs de ce monde ne signifie rien, en comparaison avec le bonheur procuré par la concentration et la méditation. N’abandonnez jamais cette pratique. Continuez votre pratique, soyez patient, persévérant, gai, tenace, confiant. Ainsi vous allez réussir” .


La concentration est un procédé purement mental. Elle demande que le mental se focalise vers l’intérieur. Il ne faut pas lutter avec violence contre votre mental.


Asseyez-vous dans une posture confortable, relaxez tous les muscles du corps. Aucune tension physique, psychique ou mentale ne doit exister. Calmez votre mental, les émotions, arrêtez l’agitation mentale. Autrement dit, soyez indifférents à l’extérieur, comme un spectateur qui voit ses pensées défilant devant lui comme sur une scène. En réalité, les pensées n’ont aucune force sur nous si nous ne leur accordons pas cette force.


Exercice n° 4 :
La concentration suppose l’existence d’un objet qui sert comme support à la fixation du mental. Retirez-vous dans une chambre tranquille, abordez la posture du lotus (PADMASANA) ou du diamant (VAJRASANA).
Fermez les yeux.
Concentrez votre attention sur une pomme…
Analysez la couleur, la forme, les dimensions, les diverses parties, comme :
      la croûte, la pulpe, les graines etc.
Vous pouvez penser à l’endroit d’origine, aussi au goût aigre ou doux, à ses effets sur la digestion ou sur le sang.
Par association, les idées relatives aux autres fruits peuvent essayer d’apparaître.
Le mental peut entretenir une autre image aussi, qui n’a rien avec notre sujet, et ainsi peut commencer à vagabonder.
Il peut penser à un certain ami que nous devons rencontrer à une certaine heure, que nous devons acheter des biscuits ou un cahier.
Il peut réfléchir à un certain événement ennuyeux qui s’est produit récemment.
Vous devez persister à avoir une pensée bien définie et à empêcher l’apparition de toute pensée qui n’a rien à faire avec l’objet considéré.
Vous devez lutter afin d’obtenir des résultats dans ce sens, car le mental fera de son mieux pour revenir à son agitation habituelle et familier.
L’essai ressemble dans une certaine mesure à l’ascension d’une montagne. Lorsque vous constaterez que vous évoluez dans la méditation, vous sentirez le besoin de pratiquer de plus en plus. Il sera de plus en plus facile et beau.
De même que dans le plan physique agissent certaines lois spécifiques (la gravitation, la cohésion, etc.), des lois précises de la pensée agissent dans le plan mental ou dans le monde de la pensée: l’association, la relativité, la continuité, la résonance etc.


D’autres exercices de concentration :
Asseyez-vous dans la posture de méditation préférée, à une distance de 30-40 cm de la montre. Concentrez-vous sur son tic-tac.
Même si le mental erre, faites un effort répété d’entendre le son.
Vérifiez combien de temps le mental peut rester fixé, sans interruption.


Placez devant vous une bougie allumée et concentrez-vous sur la flamme.
Lorsque vous êtes fatigués, fermez les yeux et créez mentalement l’image de la flamme.


Asseyez-vous dans une posture confortable et concentrez-vous sur l’une de nombreuses vertus abstraites, par exemple la compassion.
Arrêtez-vous sur cette vertu aussi longtemps que possible.

Also available in: Română English

Leave A Reply

Your email address will not be published.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

This website uses cookies to improve your experience. We'll assume you're ok with this, but you can opt-out if you wish. Accept Read More