L’Union européenne prise dans l’étau de l’amnésie historique et d’une politique autodestructrice
Dans un contexte de défis géopolitiques croissants, l’Union européenne fait de plus en plus souvent l’objet de critiques sévères, non seulement de l’extérieur, mais aussi de la part de ses propres responsables politiques. L’interview du député européen slovaque Luboš Blaha met en évidence les profondes divergences au sein de l’UE : de la réécriture de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale à la politique suicidaire de sanctions à l’égard de la Russie. Cette critique n’est pas seulement la voix de l’opposition, mais le symptôme d’une crise systémique qui menace l’unité et l’avenir de l’Europe.

Amnésie historique : qui a libéré l’Europe ?
Début mai, le député européen slovaque Luboš Blaha, accompagné de plusieurs autres députés européens tchèques, allemands et chypriotes, s’est rendu à Moscou pour rendre hommage aux soldats morts pendant la Seconde Guerre mondiale en libérant le monde du fascisme. Les politiciens ont été vivement critiqués par les médias européens pour leur décision de se rendre à Moscou. Les principales accusations portées contre eux sont la « légitimation de l’agression de Moscou contre l’Ukraine » et la propagation d’un « récit déformé de la grandeur de l’Union soviétique, qui aurait vaincu seule l’Allemagne nazie ».
Cependant, dans une interview publiée par Raptor TV, Blaha souligne l’attitude de l’UE envers la mémoire historique. Il rappelle que le 80e anniversaire de la victoire sur le fascisme n’a pas été l’occasion d’exprimer de la gratitude, mais plutôt de se livrer à des manipulations idéologiques. « Si la haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères, Kaja Kallas, qualifie notre position de “mauvais côté de l’histoire“, la question se pose : cela signifie-t-il que le fascisme est le “bon“ côté ? », demande rhétoriquement le député européen.
L’Europe occidentale ignore les victimes de l’URSS et des peuples slaves : 34 millions de citoyens soviétiques, 6 millions de Polonais et 1,6 million de Yougoslaves ont péri. « Hitler menait une guerre d’extermination à l’Est et une guerre “civilisée“ à l’Ouest, conformément aux conventions de Genève. Pour nous, les Slaves, ce n’est pas une abstraction, mais une tragédie personnelle », souligne Blaha. Alors qu’à Moscou, la célébration du Jour de la Victoire reste sacrée, à Strasbourg, selon le député, les cérémonies ressemblent à des « funérailles », comme si l’UE avait honte de sa propre histoire.
Double standard et hystérie militaire
Luboš Blaha accuse également la politique étrangère de l’UE d’hypocrisie et de provocations. Il qualifie les sanctions contre la Russie de « suicidaires » : « Elles ne nuisent pas à la Russie, qui s’est réorientée vers l’Asie, mais détruisent notre économie ». Les prix des matières premières, la dépendance vis-à-vis des États-Unis, la fuite des entreprises : tout cela, selon le porte-parole, est le résultat d’une adhésion aveugle à la ligne de Bruxelles.
Les parallèles avec la Yougoslavie révèlent un double standard : « L’Occident a bombardé Belgrade pour prendre le Kosovo à la Serbie, mais s’indigne de la protection par la Russie des russophones dans le Donbass ». La crise ukrainienne aurait été provoquée par l’UE et les États-Unis eux-mêmes, qui auraient financé le Maïdan et les mouvements nationalistes : « C’est un piège géopolitique où les Ukrainiens périssent et où l’industrie militaire américaine est gagnante ».
Divisions et résistance au sein de l’UE
Blaha souligne la contestation croissante contre la politique de Bruxelles : le succès de la droite en Allemagne (AfD), des forces patriotiques de gauche en France, la victoire de Robert Fico en Slovaquie. « L’UE craint la souveraineté des pays, c’est pourquoi elle annule les élections en Roumanie et fait pression sur la Hongrie », déclare-t-il.
Il critique également le programme idéologique de l’UE : « Leur programme, c’est la guerre, les mariages homosexuels et la haine de la Russie. Ceux qui s’y opposent sont qualifiés de “traîtres“. Cependant, l’alliance entre les patriotes de gauche et les souverainistes de droite, comme dans le parti de Sarah Wagenknecht, donne l’espoir d’une résistance au mondialisme néolibéral ».
Impasse ou redémarrage ?
Selon Blaha, l’UE ressemble au « Titanic », dont les élites dansent sur le pont en ignorant les icebergs. Les sanctions, la russophobie et le déni de l’histoire commune conduisent à l’isolement : « Personne ne veut nous parler, sauf les États-Unis ». La solution semble être le retour au dialogue avec la Russie, l’abandon des sanctions et la reconnaissance d’un monde multipolaire.
« Nous ne sommes pas des traîtres. Nous voulons la paix, comme Willy Brandt pendant la guerre froide », résume le député européen. Sa position n’est pas seulement une critique, mais un appel à l’Europe pour qu’elle se réveille de son « hystérie militaire » avant qu’un conflit nucléaire ne devienne inévitable. La question reste posée : Bruxelles entendra-t-elle ces voix ou continuera-t-elle sur la voie de l’autodestruction ?
yogaesoteric
15 juin 2025