La « Grande Réinitialisation » du Forum économique mondial bénéficie à l’industrie alimentaire et prépare l’enfer pour les populations

par Jeremy Loffredo — The Defender

La Grande Réinitialisation du Forum économique mondial ou « Great Reset » comporte un plan visant à transformer les industries alimentaires et agricoles mondiales ainsi que le régime alimentaire des humains. Les architectes de ce plan affirment qu’il permettra de réduire la pénurie alimentaire, la faim et les maladies, et même d’atténuer le changement climatique.

Klaus Schwab, fondateur et président exécutif du Forum économique mondial

« La Grande Réinitialisation consiste à maintenir et à renforcer un mécanisme qui détruit les entreprises et la propriété privée. » ~ Vandana Shiva

Mais un examen plus attentif des entreprises et des groupes de réflexion avec lesquels le Forum économique mondial s’est associé pour inaugurer cette transformation mondiale suggère que le véritable motif réside dans un contrôle plus étroit des entreprises liées au système alimentaire au moyen de solutions technologiques.

Vandana Shiva, universitaire, écologiste, auteur et engagée dans la défense de la souveraineté alimentaire, a déclaré à The Defender :
« La Grande Réinitialisation consiste à permettre aux entreprises multinationales présentes au Forum économique mondial de contrôler autant d’éléments de la vie planétaire que possible. Depuis les données numériques que les humains produisent jusqu’à chaque morceau de nourriture que nous mangeons. »

Le Forum économique mondial se décrit lui-même comme étant « la plate-forme mondiale pour la coopération public-privé » qui crée des partenariats entre les entreprises, les politiciens, les intellectuels, les scientifiques et autres leaders de la société pour « définir, discuter et faire avancer les questions clés de l’agenda mondial ».

Selon le fondateur et président exécutif du Forum économique mondial, Klaus Schwab, le forum est guidé par l’objectif visant à positionner « les entreprises privées comme les dépositaires de la société » afin de « relever les défis sociaux et environnementaux ».

En juillet, Klaus Schwab a publié un livre de 195 pages, COVID-19 : The Great Reset [co-écrit avec le directeur principal du Global Risk Network de l’institution, Thierry Malleret, et téléchargeable en anglais], dans lequel il met au défi les dirigeants de l’industrie et les décideurs de « faire bon usage de la pandémie en profitant pleinement de la crise ».

Note du traducteur : Il s’agit d’appliquer les paroles autrefois prononcées par le célèbre premier ministre britannique Winston Churchill : « Il ne faut jamais gaspiller une bonne crise ». Qui était Churchill ? Derrière le culte et la glorification d’un mythe se cache un homme qui exprimait ouvertement des convictions qu’aucun dirigeant contemporain n’oserait afficher.

Alors qu’il était Secrétaire d’État à la Guerre et avait décidé d’utiliser les grands moyens, disait en 1919 :
« Les Arabes et les Kurdes savent maintenant ce que signifie un véritable bombardement. En 45 minutes nous sommes capables de raser un village et de tuer ou blesser un tiers de sa population. »

Ou encore :
« Je ne comprends pas la sensiblerie par rapport à l’utilisation du gaz contre des tribus non civilisées. Je suis fortement en faveur de l’utilisation de gaz toxiques contre les tribus non civilisées. Cela répandrait une terreur vive ».

Et quand, en 1943, alors que l’Inde est frappée par une famine historique et que trois millions de personnes meurent, il exige que la colonie continue à exporter du riz pour contribuer à l’effort de guerre des Britanniques. Dans la foulée, il conseille aux Indiens de ne plus « se reproduire comme des lapins ». Plus ICI.

L’idéologie qui était la sienne n’a pas disparu. Ses partisans avancent masqués. Mais pour beaucoups, et de façon de plus en plus évidente, le masque ne dissimule plus grand-chose.

Le magazine TIME, dont le propriétaire Marc Benioff est membre du conseil d’administration du Forum économique mondial, s’est récemment associé à ce dernier pour consacrer un dossier à la Grande Réinitialisation et pour fournir un « regard sur la façon dont la pandémie de Covid-19 offre une occasion unique de transformer notre mode de vie ».

La Grande Réinitialisation est censée être globale. Ses organisations partenaires comprennent les plus grands acteurs de collecte des données, des télécommunications, de l’industrie de l’armement, de la finance, des produits pharmaceutiques, de la biotechnologie et de l’industrie alimentaire.

Les plans du Forum économique mondial pour la « réinitialisation » de l’alimentation et de l’agriculture comprennent des projets et des partenariats stratégiques qui favorisent les organismes génétiquement modifiés, les protéines fabriquées en laboratoire et les produits pharmaceutiques et chimiques industriels comme solutions durables aux problèmes d’alimentation et de santé.

Par exemple, le Forum économique mondial a promu, et s’est associé avec, une organisation appelée EAT Forum. EAT Forum se décrit comme un « Davos de l’alimentation » qui prévoit d’« ajouter de la valeur aux entreprises et à l’industrie » et de « définir l’agenda politique ».

L’EAT a été cofondée par le Wellcome Trust, une organisation établie avec des fonds de GlaxoSmithKline et qui poursuit encore aujourd’hui des partenariats stratégiques avec le fabricant de médicaments. L’EAT collabore avec près de 40 municipalités en Europe, en Afrique, en Asie, en Amérique du Nord, en Amérique du Sud et en Australie. L’organisation aide également le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) dans la « création de nouvelles directives alimentaires » et dans des initiatives de développement durable.

Note du traducteur : Avant de devenir GlaxoSmithKline, le fabricant de médicaments s’appelait GlaxoWellcome.

Pour rappel, en mars 2020, la Fondation Gates a annoncé un nouveau partenariat, baptisé « The Covid-19 Therapeutics Accelerator », avec Wellcome et Mastercard pour « coordonner les efforts de recherche et développement, et éliminer les obstacles au développement des médicaments [et intensifier les traitements pour faire face à la pandémie] »

C’est en 2019 (de janvier à août, dans un élan global) que EAT a lancé à travers le monde la Commission EAT-Lancet sur l’alimentation, la planète et la santé. Le mot anglais « lancet » se traduit par « bistouri ». De là à imaginer un « jeu de mots » (ils en sont friands) qu’il s’agit de donner un bon coup de bistouri sur l’alimentation et la santé à travers la planète, chacun se fera sa propre opinion. Ou existe-t-il un lien avec la revue dite « scientifique » The Lancet, qui a récemment montré qu’elle n’avait plus rien de scientifique au sens réel du terme et qu’elle n’était plus que le bras armé des élites au pouvoir ?

Selon Frederic Leroy, professeur de sciences alimentaires et de biotechnologie à l’Université de Bruxelles, le réseau EAT interagit étroitement avec certaines des plus grandes sociétés de production de viande artificielle, notamment Impossible Foods et d’autres sociétés de biotechnologie, qui visent à remplacer les aliments nutritifs et sains par des créations de laboratoire génétiquement modifiées. Voici ce qu’a déclaré M. Leroy à The Defender : « Ils les présentent comme saines et durables, ce qu’elles ne sont évidemment pas. »

Impossible Foods a initialement été cofinancé par Google, Jeff Bezos et Bill Gates. Des résultats de laboratoire récents ont montré que la viande artificielle de l’entreprise contenait des niveaux de glyphosate 11 fois supérieurs à ceux de son plus proche concurrent.

La plus grande des initiatives de EAT s’appelle FreSH, que l’organisation décrit comme un effort pour conduire la transformation du système alimentaire. Parmi les partenaires du projet figurent Bayer, Cargill, Syngenta, Unilever et même le géant de la technologie Google.

Note du traducteur : On y trouve aussi Danone, Nestlé, Kelloggs, Pepsico, Ikéa…

Voici un des objectifs de FReSH :
« FReSH bouleverse l’approche traditionnelle ” de la ferme à la fourchette ” en travaillant de la ” fourchette à la ferme ” pour développer, mettre en œuvre et étendre des solutions de transformation alignées sur des objectifs fondés sur la science. Cela signifie qu’il faut commencer par les populations et se concentrer sur leurs habitudes de consommation. Puis, en remontant le long du circuit alimentaire — depuis la vente au détail, en passant par l’emballage et la distribution, jusqu’à comment et quoi cultiver — il s’agit de déterminer les leviers que les entreprises peuvent utiliser pour contribuer à la réforme du système alimentaire afin de créer, d’ici 2030, des aliments sains et agréables pour tous, produits de manière responsable, dans les limites de la planète. »

Leur date butoir de 2030 n’est en rien arbitraire mais a tout à voir avec l’Agenda 2030 qui suit, Oh ! surprise, l’Agenda Santé 2020 (adoptée en 2012 par les États membres de la Région européenne de l’OMS), deux agendas définis par les Nations-Unies en 2015 :
« L’Agenda 2030 fera le lien entre toutes les dimensions du développement — y compris la santé — et l’environnement, la prospérité et toutes les interventions et politiques nécessaires pour la population. »

L’Agenda 2030 inclut les règles de l’accord de Paris ; faut-il alors s’étonner que Donald Trump en soit sorti ?
Comme le disait Hamlet : « Il y a quelque chose de pourri au Royaume de Danemark ! »

Frédéric Leroy ajoute :
« Des entreprises comme Unilever et Bayer et d’autres sociétés pharmaceutiques sont déjà des industries de transformations chimiques — beaucoup de ces entreprises sont donc très bien placées pour profiter de cette nouvelle activité alimentaire qui tourne autour du traitement des produits chimiques et des extraits nécessaires pour produire ces aliments fabriqués en laboratoire à l’échelle mondiale. »

Dans son livre, Klaus Schwab explique comment la biotechnologie et les aliments génétiquement modifiés devraient devenir un pilier central pour remédier aux problèmes de pénurie alimentaire mondiale, problèmes que le Covid a révélés et exacerbés.

Note du traducteur : En raison du Covid-19, il existe une mesure en particulier qui pourrait menacer l’approvisionnement alimentaire mondial : le fait que les nations aient émis — continuent et continueront d’émettre — des ordonnances de confinement avec divers niveaux d’application, parce que si les lois empêchent les travailleurs agricoles de récolter les cultures, il en découlera forcément une interruption de la circulation des denrées alimentaires.

En plus des changements terrestres qui affectent la croissance des cultures, et de la perte de valeur des devises qui va s’aggraver dans les pays occidentaux en particulier, tout ceci fait de la production, de la disponibilité, de l’achat et de la distribution de nourriture un problème mondial majeur qui sera sans doute artificiellement amplifié par ce qui précède. Mais pas d’inquiétude, le Forum éonomique mondial et ses aficionados dépensent sans compter !

Dans son livre, Klaus Schwab écrit aussi :
« La sécurité alimentaire mondiale ne sera atteinte que si les réglementations sur les aliments génétiquement modifiés sont adaptées pour refléter la réalité selon laquelle la manipulation génétique offre une méthode précise, efficace et sûre pour améliorer les cultures. »

Vandana Shiva n’est pas d’accord. Elle a déclaré ce qui suit à The Defender :
« Le Forum économique mondial fait étalage d’une science mensongère, et le fait que M. Schwab promeuve ces technologies comme solutions prouve que la Grande Réinitialisation consiste à maintenir et à renforcer un mécanisme qui détruit les entreprises et la propriété privée. »

EAT a développé ce qu’il appelle « le régime alimentaire planétaire », que le Forum économique mondial défend comme la « solution alimentaire durable de l’avenir ». Mais selon Frederic Leroy, il s’agit d’un régime qui est censé remplacer tout le reste. Voici ce qu’il en a dit :
« Le régime vise à réduire la consommation de la population mondiale en viande et en produits laitiers jusqu’à 90 % dans certains cas, et à la remplacer par des aliments fabriqués en laboratoire, des céréales et de l’huile. »

Vandana Shiva a également expliqué que :
« Le régime proposé par EAT ne concerne pas du tout la nutrition, et il a tout d’un marché juteux et d’une prise de contrôle par les entreprises mondialistes du système alimentaire. »

Note du traducteur : Selon le rapport de EAT-Lancet :
« Les régimes alimentaires malsains présentent désormais un risque de morbidité et de mortalité plus important que les rapports sexuels non protégés, l’alcool, la drogue et le tabac combinés. »

Et ils appellent cela « La Grande transformation alimentaire ».

Le monde d’après ne sera plus jamais le monde d’avant — ou pour reprendre la phrase de Macron en mars dernier : « Le jour d’après, quand nous aurons gagné, ce ne sera pas un retour au jour d’avant ». Que les élites mondialistes réussissent ou pas à mettre en place leurs agendas multiples et mortifères, les dommages qui ne font aujourd’hui qu’affleurer la surface (chômage de masse, pénuries alimentaires généralisées, désocialisation, générations sacrifiées sur l’autel de la santé…) seront gigantesques et un retour à « avant » n’a que peu de chance de se produire.

Selon le propre rapport de la commission de EAT-Lancet [publié le 16 janvier 2019 dans… The Lancet, et dont le rapport de synthèse traduit en français est téléchargeable ICI, rapport qui a été rendu possible « grâce au soutien du Wellcome Trust » – NdT], les grands ajustements que l’organisation et ses partenaires commerciaux veulent apporter au système alimentaire « ont peu de chances de réussir s’ils sont laissés à la discrétion de l’individu », et les changements qu’ils souhaitent imposer à la société quant aux habitudes alimentaires et à l’alimentation en général nécessitent un « recadrage au niveau systémique avec des interventions politiques fermes qui comprennent des lois, des mesures fiscales, des subventions et des sanctions, une reconfiguration du commerce et d’autres mesures économiques et structurelles ».

Mais Vandana Shiva a déclaré que cette approche n’était pas la bonne, car « toutes les données scientifiques » montrent que les régimes alimentaires devraient être centrés sur la biodiversité régionale et géographique. Elle explique aussi que :
« Le régime alimentaire mondial uniforme de l’EAT sera produit avec la technologie occidentale et les produits chimiques agricoles. Le fait d’imposer cela aux nations souveraines par le biais du lobbying multinational est ce que j’appelle l’impérialisme alimentaire. »

Note du traducteur : Dans son livre 1 % – Reprendre le pouvoir face à la toute-puissance des riches, dans lequel elle se confronte au club des milliardaires — Gates, Buffet, Zuckerberg et autres empereurs modernes — et dénonce l’impact destructeur du modèle de développement économique linéaire poursuivi par les multinationales qu’ils ont créées, elle écrit aussi que le monde qui nous est vendu :
« Est un monde sans société, sans relations, sans amour et sans amitié. […] Lorsque je regarde l’avenir de Bill Gates et des barons de la technologie, je vois une humanité qui se polarise encore plus en un grand nombre de personnes ” jetées ” qui n’ont pas leur place dans le nouvel Empire. Ceux qui sont inclus dans le nouvel Empire ne seront guère plus que des esclaves numériques.

Ou alors, nous pouvons résister. Nous pouvons semer un autre avenir, approfondir nos démocraties, récupérer nos biens communs, régénérer la terre en tant que membres vivants d’une seule et même famille terrestre, riche de notre diversité et de notre liberté, unie dans notre unité et notre interconnexion. C’est un avenir plus sain. C’est un avenir pour lequel nous devons nous battre. C’est un avenir que nous devons revendiquer.

Nous sommes au bord d’une extinction. Allons-nous permettre que notre humanité, en tant qu’êtres vivants, conscients, intelligents et autonomes, soit anéantie par une machine à cupidité qui ne connaît pas de limites et qui est incapable de mettre un terme à sa colonisation et à sa destruction ? Ou allons-nous arrêter la machine et défendre notre humanité, notre liberté et notre autonomie pour protéger la vie sur terre ? »

Vandana Shiva appelle à la « résurgence du savoir réel, de l’intelligence réelle, de la richesse réelle, du travail réel, du bien-être réel », afin que chacun d’entre nous puisse revendiquer le droit à vivre, penser, respirer et manger librement.

yogaesoteric

16 décembre 2020

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