Les expériences au seuil de la mort (10)

Par Alain Moreau

Lisez la neuvième partie de cet article

Dans ce texte, ne sont citées que les convictions de « chercheurs » qui ont une vision réductionniste des expériences au seuil de la mort et des décorporations en général.

On n’y trouve pas la moindre référence aux nombreuses contributions d’auteurs qui, depuis les années 1970, réfutent ces interprétations : Raymond Moody (qui est mentionné, mais sans citer sa conviction que les EMI témoignent de la survie de la conscience après la mort), certes, mais aussi des tas d’autres chercheurs tels que Kenneth Ring (psychosociologue), Michael Sabom (cardiologue), Melvin Morse (pédiatre), Pim van Lommel (médecin), Jean-Jacques Charbonier (médecin-anesthésiste) – qui est cité, mais sans dire qu’il est un fervent défenseur de la survie de la conscience après la mort –, Eben Alexander (un neurochirurgien qui, avant de vivre sa NDE, était convaincu de la thèse des hallucinations) etc.

* Les commentaires des internautes :

Chaque fois qu’une actualité relative à l’« extraordinaire » est évoquée sur le Web, on a droit, dans l’espace réservé aux lecteurs, à de nombreux commentaires indigents qui reflètent l’ignorance, l’incompétence et l’idéologie rationaliste ou athée de ces intervenants, et le sujet des NDE ne déroge pas, bien sûr, à la règle. Dans l’un de ses commentaires sous le premier texte donné plus haut, un individu parle ainsi de « néant absolu » après la mort… Quelqu’un fait référence à des « réserves d’énergie » (sic) cérébrale pour expliquer les souvenirs rapportés dans le cadre d’une NDE… Ces individus ignorent, bien sûr, des études comme celle de Pim van Lommel, publiée en 2001 dans « The Lancet », les résultats de cette étude et de bien d’autres contributions montrant l’inanité de ce type de « conclusion » réductionniste… Les commentateurs réductionnistes n’intègrent pas le fait que les « expérienceurs » peuvent voir des scènes se déroulant en dehors de leur champ visuel, pas plus qu’ils ne prennent en compte tant d’autres éléments allant dans le sens de la non localisation cérébrale de la conscience…

En fait, peu de gens font l’effort intellectuel de s’informer sur les nombreuses études et contributions au sujet des NDE par exemple, les dogmes « rationalistes » et les préjugés ayant en outre la vie dure, ce qui explique aussi la référence exclusive, par divers « critiques », à des études et à des conclusions réductionnistes de certains « chercheurs »…

Voici quelques propos extraits des commentaires associés au texte sur futura-sciences.com :

Un nommé « Kfug » voudrait un cas attestant un encéphalogramme plat… Je précise qu’on connaît notamment le cas bien connu de Pamela Reynolds, qu’il est aisé de retrouver dans la documentation disponible.

« Ansset » parle, à propos de l’intitulé de l’article de futura-sciences.com, de titre à la « Pif gadget ». Oui, avec : « ça fait peur », on peut le penser. Mais, le titre mis à part, pour une fois où il y a sur ce site un texte « positif » sur le sujet…

« Grisebarbe », évoquant le paranormal, écrit que ça « fait mal »… Ce qui fait réellement mal, à mon sens, c’est dans le domaine des interprétations systématiquement réductionnistes de ce même paranormal…

Axelim donne le lien d’une étude « belge » – en fait : suisse, car il s’agit de l’étude d’Olaf Blanke – réduisant la décorporation à un phénomène neurologique/psychologique, alors que l’on trouve, dans la littérature spécialisée, des réfutations, point par point, des explications pseudo-scientifiques fournies. (On notera qu’on qualifie chaque fois de « scientifiques » les interprétations réductionnistes matérialistes, ce qui en dit long sur l’idéologie sous-jacente de ceux qui défendent ces interprétations…) Ce genre d’individu ne donne jamais comme référence, par exemple, le livre de Pim van Lommel : « Mort ou Pas ? » (InterEditions).

Axelim écrit aussi qu’une « étude scientifique » montre que les témoignages ne sont pas fiables. Si, dans leur totalité, les témoignages ne sont pas fiables, alors il faut interdire l’enseignement de l’Histoire et abonder, par exemple, dans le sens des négateurs de l’Holocauste… En outre, dans divers phénomènes « extraordinaires », comme les NDE, il s’avère qu’on trouve le même type de détails (pénétration de la matière, captation de la pensée des personnes présentes, etc.), sans oublier la perception de scènes en dehors du champ sensoriel des personnes « mourantes »… Et il ne s’agit pas, dans ces cas, de simples impressions, mais de réelles extériorisations de la conscience avec toutes les perceptions et facultés associées (également largement décrites dans la littérature exposant les vécus de ceux qui peuvent provoquer une décorporation par un acte de volonté).

Les méthodes des « autres expériences » auxquelles Axelim se réfère ne sont pas scientifiques au point de vue explicatif. En stimulant certaines zones cérébrales, on peut provoquer des sensations de décalage (avec confusion de l’image corporelle) et de « souvenirs » qui défilent, mais cela n’a rien à voir avec les récits circonstanciés et complexes de ceux qui ont vécu de réelles décorporations (et dont est remplie la littérature spécialisée que je connais depuis des décennies). Ces scientifiques (qui sont aussi des scientistes) – Olaf Blanke, etc. –, inaptes à concevoir que la conscience puisse exister indépendamment de l’organe cérébral, sont friands de ces interprétations neurologiques réductionnistes qui les confortent dans leur vision nihiliste et athée.

L’étude suisse (impliquant le gyrus angulaire) n’explique pas du tout l’ensemble des NDE et décorporations, quelle que soit par ailleurs l’explication du cas de l’épileptique concernée. D’ailleurs, là aussi, le neurologue n’a pas demandé à sa patiente d’aller voir, si elle le pouvait, ce qui se passait dans une autre pièce… Dans un numéro de « Science et NDE », on apprend qu’en 2014, une étudiante en psychologie, qui disait pouvoir produire une décorporation volontaire, a été testée par des chercheurs canadiens. Certaines zones cérébrales ont été activées (ce qui n’a rien d’étonnant car même une décorporation, qui implique un état modifié de conscience, provoque nécessairement une modification cérébrale), mais il n’est pas venu à l’idée de ces « chercheurs » de demander au sujet d’identifier une cible non perceptible à son champ sensoriel, afin de voir si ce n’est qu’une « impression » ou une réelle extériorisation de la conscience.

Résultat, pour le responsable de l’étude, c’est une « hallucination ». Et c’est à des études comme celles-là que les scientistes et athées se réfèrent. En fait, tous ces scientistes ont peur d’être confrontés à la destruction du paradigme matérialiste réductionniste dont ils sont les fervents défenseurs, ce qui explique qu’ils ne vont pas au bout de leurs « expérimentations ». Le site scepticismescintifiquebogspot, cité par « Axelim », est l’un de ces pathétiques exemples de réductionnisme scientiste… Il existe, dans la littérature spécialisée, une réfutation de toutes les interprétations réductionnistes, qu’elles soient psychologiques, neurologiques, etc., et cela a déjà commencé, dans les années 1970, avec Raymond Moody… 

Sur le site de l’INREES (www.inrees.com), on lit, à propos de l’étude de Sam Parnia, un texte de Jocelin Morrison, dont je donne ici les principaux éléments :

« (…) L’échantillon de départ comprend 2.060 patients ayant connu un arrêt cardiaque parmi lesquels 330 ont pu être réanimés, 140 ont pu être interrogés une première fois, et 101 une seconde fois. Au sein de ce groupe, 39 % des personnes rapportent des souvenirs d’un état de conscience pendant la période de l’arrêt cardiaque. Un sous-ensemble de 9 % de patients a des souvenirs correspondant au contenu classique de l’expérience de mort imminente (EMI), à savoir la perception d’un tunnel, d’une lumière brillante, la sensation de se déplacer dans une autre réalité, etc. Enfin, 2 % décrivent des perceptions compatibles avec la sortie du corps, c’est-à-dire le fait de voir et/ou d’entendre des événements liés à la réanimation.

Un cas en particulier, celui d’un travailleur social de Southampton (en Angleterre) âgé de 57 ans, est particulièrement probant puisqu’il a pu décrire les détails de sa réanimation alors que des marqueurs sonores étaient utilisés pour situer l’expérience dans le temps. Ainsi, cette personne rapporte avoir entendu deux “ bips ” pendant sa décorporation alors que ces signaux étaient séparés de trois minutes. “ Cela est significatif ”, explique Sam Parnia, “ car il a souvent été dit que ces expériences en lien avec la mort sont probablement des hallucinations ou des illusions, qui se produisent soit avant que le cœur ne s’arrête, soit après qu’on l’ait fait repartir, mais ne constituent pas une expérience correspondant à des événements réels survenant au moment où le cœur ne bat plus. Dans ce cas, la conscience et l’attention ont été possibles pendant la période de trois minutes au cours de laquelle le cœur ne battait plus. Ceci est paradoxal car le cerveau cesse de fonctionner dans les 20 à 30 secondes qui suivent l’arrêt cardiaque et ne recommence à fonctionner qu’une fois le cœur reparti. De plus, les souvenirs détaillés de conscience visuelle dans le cas rapporté sont cohérents avec les événements vérifiés.”

Quant au pourcentage plus vaste de 39 % qui rapportent des souvenirs d’un état de conscience, Sam Parnia ajoute que “ cela suggère que davantage de personnes peuvent avoir une activité mentale dans ces circonstances mais perdent ensuite ces souvenirs après leur guérison, soit à cause de dommages cérébraux ou de l’effet des médicaments sur la formation de souvenirs ”. Le contenu de ces souvenirs est beaucoup plus large que ce qui est traditionnellement associé à l’EMI, avec des thèmes cognitifs variés : sentiments de peur et de persécution, perceptions d’animaux et de plantes, perception d’une lumière brillante, famille, sentiments de déjà-vu. Sam Parnia cherche sans doute légitimement à sortir l’EMI du ghetto des phénomènes dits paranormaux. Selon lui, l’utilisation d’expressions comme “ mort imminente ” ou “ hors du corps ” n’est pas assez précise et ne rend pas suffisamment compte de l’étendue des souvenirs associés à la période de l’arrêt cardiaque. Il faut également noter qu’à l’origine cette étude reposait sur l’idée de disposer des “ cibles ” dans les services de réanimation, sous forme d’images uniquement visibles du dessus, afin de valider l’hypothèse de la décorporation. Si ce protocole n’a pas porté ses fruits, de l’avis de nombreux spécialistes des EMI, c’est qu’il est très difficile d’attirer et de retenir l’attention dans ces circonstances exceptionnelles. (…) »

IX. Waldo Vieira et la « projectiologie » :

Contrairement à ce qu’avait insinué Gerard Majax (en évoquant les psychiatres et psychologues) dans une émission de « C’est mon choix » (France 3), l’expérience extracorporelle ne se réduit pas à un « rêve éveillé »… Pour vous informer auprès des véritables spécialistes de la décorporation, veuillez-vous référer, par exemple, à l’œuvre de Waldo Vieira. En matière de projection de la conscience ou « voyage astral », le livre fondamental de référence, malheureusement non traduit en français, est en effet celui du Brésilien Waldo Vieira. Il s’agit d’un énorme livre qui comprend, dans sa version anglaise, 1.232 pages. On y trouve tout : les techniques de « projection », les diverses phases de la décorporation, les phénomènes associés à l’OBE, etc. Il existe un Institut International de Projectiologie et de Conscientologie (qui publie le Journal of Conscientology).

Je vous recommande la lecture du fort intéressant article de Sandie Gustus, paru dans le n° 33 de la revue « Nexus ». Sandie Gustus était alors la directrice du marketing et de la communication de l’International Academy of Consciousness (IAC) du Royaume-Uni. Elle a pris ses fonctions à la division londonienne de l’IAC en 2003.

L’IAC est une organisation scientifique et pédagogique à but non lucratif consacrée à la recherche et à l’étude de la conscience. Elle date de 1981, avec la création à Rio de Janeiro (Brésil) du Center for Continuous Consciousness, par Waldo Vieira, l’auteur de : « Projections of the Consciousness » (1997), « Our Evolution » (1999), « Projectiology » (2002). Il y a les livres de Waldo Vieira, certes, mais aussi les vidéos associées (comme « Out-of-Body Experience : A Glimpse of Immortality », 2000).

Sandie Gustus précise que c’est au Brésil, en 1989, que l’on a lancé une nouvelle science, la « conscienciologie », « en vue d’étudier la conscience (essence individuelle, âme ou esprit) avec rationalité et logique, dénuée de tout dogme, rituel et mysticisme ».

« Cette science relativement nouvelle prend en considération tous les attributs de la conscience, ses phénomènes (y compris l’expérience extracorporelle) et le fait qu’elle a plusieurs vies et peut se manifester tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du corps physique. »

La science appelée projectiologie « est une sous-discipline de la conscienciologie, exclusivement consacrée à l’étude de l’expérience extracorporelle et de ses phénomènes connexes ».

Une porte ouverte sur l’univers multidimensionnel

J’ai montré que les explications matérialistes des expériences au seuil de la mort sont inaptes à rendre compte de ces dernières.

Si une analyse détaillée et approfondie montre l’inanité des thèses psychologiques, neurologiques et pharmacologiques, les scientistes continuent malheureusement à défendre celles-ci. Il y a, à cette triste réalité, une raison très simple : les scientifiques sont, pour la plupart, des matérialistes convaincus, complètement inaptes à concevoir l’existence d’une pensée sans cerveau. Mais, contrairement à ce que s’imaginait par exemple le physicien Albert Einstein (décédé en 1955), l’idée de survivance à la mort corporelle ne constitue absolument pas une pensée pour « âmes faibles », lesquelles se berceraient d’illusion par crainte « ou par un égoïsme ridicule » (sic)… Nombreux sont, en effet, les phénomènes qui suggèrent la survie de l’âme, et les NDE constituent, comme nous l’avons vu, l’un d’eux.

Une fois établi le fait que les explications « rationalistes » sont incapables d’expliquer le phénomène NDE (et OBE), il est ensuite possible de faire un parallèle et d’établir des correspondances avec d’autres sources (de type médiumnique et « ésotérique ») qui permettent d’intégrer les NDE dans un modèle spiritualiste qui reconnaît la possibilité du fonctionnement de la conscience indépendamment du substrat organique de cette dernière. D’où l’intérêt des notions de corps subtil, de « conscience super-lumineuse », d’« autres dimensions », de Plans de conscience, d’Univers multidimensionnel, de Monde de Lumière, etc. Intéressons-nous d’abord à certaines études qui montrent la réalité de ce que l’on a appelé « la non-localité de la conscience ». Car, n’en déplaise à ceux qui prétendent le contraire, les NDE constituent effectivement des indices importants de la survie de la conscience après la mort !

Lisez la onzième partie de cet article

 

 

yogaesoteric

1 novembre 2019 

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