Le cinéma de la Matrice (3)

 

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La leçon des illusionnistes

Le film Diversion (Focus) réalisé par Glenn Ficarra et John Requa sorti en 2015 montre les techniques d’un escroc professionnel à la tête d’une équipe de nombreux arnaqueurs et pickpockets, tout comme le fait sur scène Apollo Robbins, un artiste états-unien pickpocket. Ils démontrent à leur manière que l’illusion ne fonctionne que lorsque les individus sont impliqués émotionnellement …

Les programmateurs de la Matrice asservissante connaissent parfaitement les lois et principes qui régissent Ce Qui Est. Ils savent que le Vivant est basé sur la loi des polarités, des apparents contraire. Ils savent également que chaque chose, chaque élément, chaque créature, est une (ré)production de Ce Qui Est, portant en son sein le code constitutif originel. Ils savent que l’être humain, par l’esprit de réflexion doté, possède en lui la puissance du pouvoir créateur.

Par la manipulation génétique de son ADN effectuée, celui-ci est limité, maintenu par « le voile de l’oubli » de sa véritable origine dans un état d’asservissement par le corpus prédateur qui le domine à partir de la fréquence de la 4ème dimension de réalité, non accessible à ses sens physiques. Mais il peut s’éveiller à tout moment, en cessant de chercher à l’extérieur et en retrouvant au fond de lui-même les clés de Ce Qu’Il est, surtout en cette fin de cycle qui voit l’installation d’une nouvelle énergie destinée à corriger le fonctionnement dévoyé de la civilisation humaine, et ce conformément à la loi d’équilibre de l’univers.

La fable du Laboureur et ses enfants, ou la recherche intérieure

Écrite par Jean de La Fontaine en 1668, cette fable inspirée d’Ésope (écrivain grec, 620-564 av. J.C., d’origine phrygienne et à qui on attribue la paternité de la fable comme littérature ou genre littéraire) indique que l’invisible est un immense trésor, qui ne se révèle qu’à celui/celle qui va à sa rencontre. Elle conte l’histoire d’un riche laboureur qui, sentant sa mort prochaine, fait venir ses enfants et leur dit de se garder de vendre l’héritage. Un trésor serait en effet caché dedans, et avec un peu de courage il sera trouvé. Le Père mort, les fils retournent le champ, sous toutes ses coutures. D’argent, point de caché. Mais le Père fut sage de leur montrer avant sa mort qu’il y avait un trésor.

À première lecture, c’est la célébration de la valeur travail, ce bien immatériel nécessaire au bon fonctionnement sociétal, et de l’union faisant la force. Pouvait-il en être autrement dans les canons de l’époque pour un bon peuple à majorité artisan et paysan, uni derrière son Roi gouvernant. Derrière cette lecture, comme bien souvent dans le symbolisme, se cache une autre clé laissée à la sagacité humaine pour ceux qui se donnent la peine de la trouver. C’est « l’agriculture céleste », celle du travail sur soi, de la recherche de vérité par la connaissance profonde pour ne pas continuer à faire illusion et pour accéder au seul véritable trésor qui en vaille la peine, la réalisation de son plus grand rêve, de sa légende personnelle, comme créateur de vie authentique. C’est la véritable semence, celle d’un corps corruptible devant ressusciter comme corps spirituel afin de donner ses véritables fruits d’or. Et ce comme un jeu de découverte, un jeu d’enfant, à mener avec entrain ensemble, tous ensemble – en l’occurrence la fratrie, celle des humains –, car c’est dans sa relation aux autres que l’on apprend sur soi et que l’on réalise sa raison d’être au sein d’un univers où rien n’est séparé, où Tout est unité.

Et comme tout ce qui n’est pas transmis est perdu, ou égaré pour longtemps, le temps presse d’aller à l’essentiel, surtout lorsque le niveau de souffrance atteint en cette fin de cycle de tels sommets. Chaque être humain a un trésor qui l’attend, l’accès à son Soi supérieur, son cœur étant capable de le montrer, tel le flambeau éclairant l’obscurité. Là où est le cœur, là se trouve le trésor, le sens de la vie, la raison d’être de sa libération comme co-créateur inspiré du Vivant. Seul l’état d’harmonie, qui permet la transcendance du temps et de l’espace, la dissolution de ses limitations et conditionnements, l’intuition profonde et le sentiment d’unité avec le Tout, y conduit.

C’est le sixième sens, le chaînon manquant à l’actuelle conscience d’un grand nombre d’individus encore endormis par l’anesthésie hypnotique collective dispensée, murés dans la forteresse des illusions d’un monde profane et désacralisé.

C’est pourquoi les programmateurs s’attachent à orienter l’état des connaissances, de la construction mentale, pour empêcher l’éveil. Leur stratégie est que le sens apparent de la réalité donne le sentiment à l’être humain qu’il a un choix – je crois, je ne crois pas – tout en en occultant le sens profond. Ils s’attachent ainsi à ce qu’on se contente de l’apparente forme, l’image extérieure, avec le sentiment d’un possible choix (vrai ou faux), sans percevoir la profondeur de chaque chose. C’est ce qui est appelé la soi-disant « lumière » de Lucifer, celle que célèbrent d’une manière satanique les églises exotériques comme les sociétés secrètes, occultes, comme la Franc-maçonnerie.

Le travail consiste ainsi à organiser les croyances et par-là même les convictions, et ce à travers un rituel répétitif de conditionnement de l’inconscient (le subconscient) par les acteurs-relais sous contrôle (politiques, journalistes, philosophes, scientifiques, experts divers, éducateurs académiques …), la plupart à leur insu. Cette dissonance cognitive débouche sur des habitudes, autrement dit le petit train-train qui crée un sentiment de sécurité envers le système, et qui progressivement annihile la capacité à s’interroger. Tant qu’on reste bien docile et assujetti au système de contrôle institué, on a l’illusion d’une certaine marge de confort, celle d’un choix. Dès qu’on se met en route pour modifier la trajectoire de la destinée par une autre manière de penser, de percevoir, alors l’énorme machine broyeuse se met en marche pour vous en empêcher, pour vous « éliminer ».

« La Caverne », ou le cinéma de Platon

Le célèbre philosophe grec (428/427 av. J.C. – vers 348 av. J.C.) a décrit par son allégorie de la Caverne la version antique de la mise en scène contemporaine de cette « autre manière de dire » au moyen d’une image figurative ou figurée, et dont l’industrie cinématographique (comme télévisuelle) est devenue maître orfèvre. Elle s’adresse à celui/celle qui a des oreilles pour entendre, des yeux pour voir, et un cœur pour en ressentir l’essentiel, donnant une représentation imagée de l’état de la nature relativement à la connaissance et à l’ignorance, soit l’obscurité et l’enchaînement. C’est l’aliénation collective dans l’« inconscient collectif », ce qui est distillé à tous à votre insu, par les suggestions répétitives comme celles de la publicité.

L’homme voit des formes extérieures, des ombres projetées sur la paroi de la Caverne, comme lorsqu’il regarde un film, dans une salle au cinéma ou derrière son écran de télévision. Les images qui défilent font certes partie de la réalité apparente, celle du moment, mais ne sont en fait qu’une partie de la Réalité. Elles sont virtuelles, fictives, car fabriquées. Elles constituent la Māyā, qui en philosophie hindouiste est l’illusion d’un monde existant objectivement.

Les acteurs comme les décors bien réels sont situés en fait dans le petit filet de lumière qui perce dans un coin. Encore faut-il déplacer la tête pour l’apercevoir. Quant au metteur en scène, le Réalisateur, qui a pensé et imaginé chaque détail du scénario, c’est l’astre grâce auquel ce filet de lumière perce à l’intérieur de l’épaisseur des parois granitiques, le Soleil. Là est le Réel, soit dans sa version involutive – le soi-disant « Soleil » luciférien –, soit dans sa version évolutive, le Soleil du Soi supérieur. L’homme inconscient est une marionnette, attaché à des images illusoires succédant elles-mêmes à d’autres images tout aussi illusoires. L’illusoire de l’illusoire. Pour les créatures des abysses, plongées dans une perpétuelle obscurité, la vraie lumière ne peut exister …

La Caverne est ainsi le lieu d’un passage, d’une épreuve, incontournable dans le chemin de retour de l’homme à la Vérité et à l’Unité, en s’élevant pour s’extirper de son ignorance et de sa dépendance à des certitudes sociales erronées. Ce passage est une quête d’autonomie intellectuelle, de connaissance. Il exige d’apprendre à penser par soi-même, à trouver soi-même les réponses aux questions fondamentales qui se posent à travers son existence, et non en s’en remettant à un pseudo sauveur, comme le veut la dépendance à l’« homme » providentiel, politique ou autre… Il signifie que lorsque les êtres vivent dans l’illusion des ténèbres, celui qui devient sage voit les choses telles qu’elles sont et, s’éveillant à cette vision, en célèbre la perfection. Il peut alors se préparer à ascensionner vers une nouvelle dimension de réalité, supérieure, et s’extraire de la Matrice involutive de la 3ème dimension.

Réciproquement, ce que le monde appelle « jour », « lumineux », « réel » est une illusion, autrement dit la « nuit de l’ignorance ». Les choses « brillantes » de la vie que la plupart des gens recherchent sont en fait sans intérêt et inutiles. Ce n’est qu’en scrutant les ténèbres, en se détournant du côté brillant de ce que les autres appellent le « jour », qu’on peut voir la Lumière.

La transe hypnotique

« Transe » vient du verbe transir, terme ancien qui signifie partir. Elle constitue un état modifié de conscience, qui permet de faire une expérience perceptive différente de la « réalité » de tous les jours. Lorsqu’on entre dans la « réalité » du film projeté, dans l’histoire qui vous est racontée par écran interposé, vous entrez en transe hypnotique.

L’entrée dans l’état hypnotique est appelée induction hypnotique. Elle constitue un rite de transe organisé de type cataleptique (immobilité du sujet) et pseudo-léthargique (passivité), permettant de vivre une expérience qui modifie la perception.

La trame du scénario et les effets spéciaux qui lui sont dédiés (image & son) ont pour objectif d’accroître l’intensité de la vigilance afin de nourrir la réactivité émotionnelle, nourriture de la prédation. Mais également d’induire dans l’inconscient une perception de la réalité qui, même si elle est considérée comme fictionnelle, s’établit comme telle. En effet, comme vous vibrez ce que vous pensez, vous construisez par l’esprit créateur le contenu de votre réalité de façon binaire – je crois / je ne crois pas, j’aime / je n’aime pas –. En lui donnant prise par vos émotions, qu’elles soient + ou -, vous inscrivez l’apparente fiction comme élément de votre décor, et en validez le contenu. Si ce dernier est nourri de batailles, de meurtres, de conflits, de robots, d’extraterrestres … peu importe si vous les considérez comme de la fiction. Ils sont ancrés en vous, ce qui veut dire que vous les actez comme partie prenante de votre réalité, même si votre conscient manipulé vous laisse à penser le contraire. C’est bien sûr l’objectif de la programmation prédatrice, peu importe l’état de votre regard.

C’est l’inconscient du patient qui fait ce qu’il juge utile de faire, en fonction de ce qu’il s’y trouve. Mais s’il n’a pas été nettoyé de toutes les mémoires attentatoires à l’expression du Soi supérieur, autant dire qu’il continuera à nourrir le mécanisme de l’égo-mental nécessaire au fonctionnement du système prédateur. L’individu aura eu le sentiment de passer un « bon » ou « mauvais » moment sur le plan émotionnel. Dans les deux cas, il aura validé le maintien de son asservissement à la Matrice involutive…

Le film de science-fiction américano-britannique Inception, écrit, réalisé et produit par Christopher Nolan (2010), constitue une allégorie d’un rêve. Il y a de grandes similitudes entre la trame de son scénario et ce que les cinéastes ont l’ambition de réaliser vis-à-vis de leurs spectateurs, des études neurologiques indiquant que l’activité cérébrale est très similaire entre regarder un film et dormir. Dans les deux cas, le cortex visuel est très actif et le cortex préfrontal – qui traite de la logique, de l’analyse délibérée et de la conscience de soi – est calme.

Qui plus est, faire l’expérience d’aller au cinéma est en soi un exercice de rêve partagé, le spectateur s’attachant à conserver la cohérence du film, à le comprendre afin d’en partager le sens avec lui-même comme avec autrui. Cette exigence de production d’images de la part du public, en parallèle à sa consommation, est analogue au rêve lui-même. Chaque spectateur pénètre dans le rêve d’un autre, en l’occurrence celui du réalisateur, pour le partager et comme pour toute œuvre d’art, en faire une lecture influencée par ses propres désirs et le contenu de son subconscient. Il en découle le risque propre à toute idée, tout concept, qui, comme un virus, peuvent être des plus résistants, des plus contagieux. La moindre graine d’idée pouvant germer, elle peut vous caractériser comme vous détruire si vous ne savez pas faire le tri entre le bon grain et l’ivraie …

L’entrée en hypnose

Tous les artifices de son, de lumière, de couleurs et de figures (cercles, étoiles, lune, déesse porteuse de lumière …) établissent une chorégraphie destinée en moins de trente secondes à l’entrée en hypnose du spectateur dès la plongée de la salle dans le noir …

Parce que le système prédateur connaît parfaitement les lois du Vivant, parmi lesquelles l’indispensable équilibre des forces contraires, il livre toujours par la « réalité fictionnelle » toutes les clés aux êtres humains, de leur manipulation comme de leur libération, étant lui-même sous domination d’une force supérieure à caractère évolutif qui respecte toutefois son libre arbitre, conformément aux grands principes de fonctionnement de l’univers.

Pour continuer à jouer la carte de la prédation à son profit puisque telle est sa nature, il s’attache à obtenir un consentement de l’humain induit par le leurre. Le libre arbitre de celui-ci est ainsi « respecté », mais par détournement manipulatoire, la délégation donnée par l’acceptation de l’inconscient valant quitus pour sa prédation … C’est toute la raison d’être de la programmation de l’image par l’industrie cinématographique, tout particulièrement d’Hollywood.

Aussi c’est à l’être humain de s’éveiller à son tour s’il veut échapper au piège mortifère qui lui est tendu par la fausse lumière luciférienne qui lui est sans cesse adressée. Il ne lui suffit pas de philosopher en méditant Cogito, ergo sum (Je pense donc je suis) ou To be or not to be (Être ou ne pas être) comme l’y invitent Descartes et Shakespeare pour vivre son humanité. Le Jeu de la Vie est beaucoup plus subtil. Sans recherche de la connaissance qui éclaire, et du travail sur soi qui libère, il demeure au stade de pantin biologique manipulé et asservi par le système. Pourtant, toutes les clés lui sont en permanence livrées, mises sous ses yeux et portées à ses oreilles, car quoi de mieux que l’art pour amener, imaginer et figer une autre « réalité ». Mais il n’y a pire sourd et aveugle que l’humain primate profondément endormi et aspirant à demeurer dans sa passivité existentielle …

 

yogaesoteric
16 juin 2019

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