Cosmétiques : les ingrédients chimiques à éviter pour la santé et l’environnement (1)
Cosmétique : definition
« On entend par produit cosmétique toute substance ou préparation destinée à être mise en contact avec les diverses parties superficielles du corps humain, notamment l’épiderme, les systèmes pileux et capillaire, les ongles, les lèvres et les organes génitaux externes ou avec les dents et les muqueuses buccales en vue, exclusivement ou principalement, de les nettoyer, de les parfumer, d’en modifier l’aspect, de les protéger, de les maintenir en bon état ou de corriger les odeurs corporelles ». (article L.5131-1 du CSP)
Depuis 1998, en Europe, tous les fabricants de cosmétiques sont tenus de suivre la nomenclature internationale des ingrédients cosmétiques (INCI) qui les oblige à préciser, sur l’emballage de leurs produits, la liste complète des ingrédients (sous leur appellation commune) dans l’ordre décroissant de leur quantité. Ce qui signifie que les ingrédients les plus abondants dans un produit, sont listés en premier.
Les ingrédients « naturels » (c’est-à-dire issus de végétaux peu transformés) sont mentionnés en latin ET en anglais. Le nom latin de la plante est suivi d’une dénomination en anglais qui permet de connaître le type de substance :
– oil pour les huiles,
– essential oil pour les huiles essentielles,
– extract pour les extraits,
– water ou distillate pour les hydrolats ou les eaux florales,
– butter pour les beurres végétaux,
– wax pour les cires naturelles.
Exemples :
– Aspalathus Linearis Extract = extrait de feuilles de thé rouge Rooibos ;
– Rosmarinus Officinalis Extract = extrait de feuille de romarin ;
– Lavandula Hybrida Oil = Huile essentielle de lavandin ;
– Butyrospermum parkii butter = beurre de karité ;
Cosmétiques : un risque sanitaire généralisé et silencieux
On les utilise chaque jour pour l’hygiène et pourtant… Les cosmétiques contiennent de nombreux composés chimiques qui, au fil du temps, imprègnent l’organisme.
Les principaux risques associés aux cosmétiques sont cutanés : irritation plus ou moins forte, allergie, photosensibilisation. Mais il y a pire, la multiplication des ingrédients chimiques dans de nombreux produits appliqués quotidiennement favorise « l’effet cocktail » et leur accumulation persistante dans le corps (urines, sang, cordon ombilical, lait maternel…).
Les conséquences sur la santé, ne sont malheureusement pas anodines comme en témoignent la progression inquiétante des cancers hormonaux, des maladies chroniques, des allergies… Dans le même temps la fertilité diminue dramatiquement, les troubles neurocomportementaux (autisme, hyperactivité) explosent et de nouvelles maladies émergent (hypersensibilité chimique, fibromyalgie…). Une véritable « épidémie mondiale » qui provoque 63 % des décès dans le monde (88 % en Europe) selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Sans oublier la pollution généralisée de l’environnement.
Les composés chimiques à éviter dans les cosmétiques
On vous propose de découvrir ici quelques-uns des ingrédients chimiques les plus préoccupants pour que vous puissiez les traquer et les éviter !
Alkylphénols
nonylphénol ; nonoxynol ; octylphénol ; O-phénylphénol ; propylphénol ; amylphénol ; heptylphénol, dodécylphénol ; méthylphénol (ou crésol) ; éthylpénol (ou xylénol) ; 4-tert-octylphenol
Les alkylphénols sont présents dans les détergents, les cosmétiques, les produits de nettoyage et une large gamme de produits industriels.
Outre leurs effets très graves sur les milieux aquatiques, l’Union Européenne reconnait un risque potentiel pour la fertilité et pour le foetus. D’ailleurs, le nonylphénol est un ingrédient actif de certains spermicides. De surcroît, les alkylphénols sont des perturbateurs endocriniens qui altèrent les hormones, les organes reproducteurs et stimulent les cellules cancéreuses du sein.
Ingrédient interdit dans les produits certifiés Cosmébio.
BHA
E320 ; butylated hydroxyanisole ; butylhydroxyanisole
Antioxydant et conservateur couramment utilisé dans les aliments (ex : chewing-gums), les emballages alimentaires et les cosmétiques. Le BHA affecte les hormones et les organes reproducteurs chez les rats. En outre, il est classé « cancérogène possible » par le Centre international de recherche contre le cancer (CIRC).
BHT
Remplaçant du BHA, trop toxique, l’antixoydant BHT est malheureusement soupçonné par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire), d’être un perturbateur endocrinien.
cyclopentasiloxane ; cyclotetrasiloxane ; cyclomethicone ; décaméthylcyclopentasiloxane
Ils adoucissent la peau (émollient) mais affectent notre santé. Perturbateurs endocriniens, le cyclotetrasiloxane est également toxique pour la reproduction.
On retrouve ces ingrédients dans les laits corporels, crèmes visages, crèmes solaires mais aussi les déodorants en spray.
Dioxyde de titane
titanium dioxide (nano), oxyde de titane, bioxyde de titane, E171, TiO2, CI77891
Cet additif chimique, à l’état de nanoparticule, permet de blanchir et de pygmenter. Il se retrouve dans de nombreuses crèmes solaires, cosmétiques et dentifrices et les bonbons. Il a déjà été montré qu’à l’échelle nanoscopique le TiO2 a des impacts sur la santé (cancérigène, stress oxydant, inflammation pulmonaire, atteintes au cerveau…) qui ne sont pas encore complètement évalués.
Ethers de glycol
2-phénoxyéthanol (EGphE) ; phénoxytol
Les éthers de glycol sont des solvants utilisés massivement dans l’industrie depuis les années 1960. On les trouve aujourd’hui dans de nombreux produits professionnels : peintures, colles, encre, vernis ; mais également dans des produits de consommation courante : nettoyants ménagers, cosmétiques et médicaments. Il sert de solvant pour d’autres conservateurs (comme les parabènes) et quelques fois de parfum.
Le phénoxyéthanol est allergisant et peut induire eczémas et urticaires. Il pourrait également engendrer des effets neurotoxiques et des troubles neurologiques, car il passe le derme et même le placenta. Enfin, Le phénoxyéthanol est suspecté d’être à l’origine de risques cancérogènes et de troubles de la reproduction chez l’homme.
L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) l’a jugé hématotoxique et hépatotoxique (toxique pour le sang et le foie) en 2012.
Filtres solaires / filtres UV
benzophenone, 2-benzoyl-5-methoxyphenol ; 2-hydroxy-4-methoxybenzophenone ; (2-hydroxy-4-methoxyphenyl) phenylmethanone ; methanone, (2-hydroxy-4-methoxyphenyl) phenyl- ; (2-hydroxy-4-methoxyphenyl) phenyl-methanone ; oxybenzone ; oxybenzone 6; methanone, (2hydroxy4methoxyphenyl) phenyl ; b3 ; durascreen ; solaquin ; benzotriazolyl ; ethylhexyl methoxycinnamate ; octocrylene.
Ces filtres encore communs dans les cosmétiques (des crèmes solaires aux vernis pour les ongles en passant par les shampoings) sont des allergisants, des perturbateurs endocriniens et affectent durablement la qualité de l’environnement.
Des concentrations extrêmement faibles d’oxybenzone (quelques parties par milliard) sont suffisantes pour affecter « les larves de corail qui n’arrivent plus à se fixer et prennent une forme anormale » indique une étude de 2015 du Haereticus Environmental Laboratory. Résultat : le corail blanchit et meurt.
« Les coraux situés près des plages fréquentées sont couramment exposés à des doses de produit 12 fois supérieures au seuil de nocivité (…) A l’échelon mondial, ce sont 6.000 à 14.000 tonnes de crème solaire par an qui sont dispersées sur les récifs coralliens » ajoute le chercheur Craig Downs qui a réalisé cette étude.
Le cas de l’octocrylène
L’octocrylène (OC) est très fréquemment utilisé dans l’élaboration des filtres solaires, avec une composition assez importante de l’ordre de 10%. Or, fin 2018, une équipe de chercheurs du Laboratoire de biodiversité et biotechnologie microbienne et de l’Observatoire océanologique de Banyuls-sur-Mer (Sorbonne Université, CNRS) a mis en évidence la toxicité de l’octocrylène, affectant les fonctions vitales des cellules des coraux exposés.
Ces résultats appellent la R&D à remplacer l’octocrylène par de nouveaux produits aux propriétés similaires. D’ailleurs, dès le 1er janvier 2020, les crèmes solaires contenant de l’octocrylène seront interdites aux îles Palaos (Micronésie).
Formaldéhyde
formol ; formalin ; formic aldehyde ; paraform ; methanal ; methyl aldehyde ; methylene oxide ; oxymethylene ; oxomethane ; DMDM hydantoin ; diazolidinyl urea ; imidazolidinyl urea, methenamine ; quarternium-15
Connu sous le nom de formol lorsqu’il est dissout dans l’eau, le formaldéhyde est un composé organique volatil (COV). Il est utilisé comme conservateur antimicrobien.
Le formaldéhyde est cancérogène par inhalation (selon CIRC), allergisant et irritant (pour les yeux qu’il peut brûler et les bronches en cas d’inhalation). Or, le formaldéhyde contenu dans les cosmétiques pourrait s’en dégager en petites quantités sous forme de gaz résiduel et ensuite être inhalé.
Les formaldéhydes sont maintenant remplacés en partie par les parabènes, également nocifs pour la santé, on ne les retrouve plus que dans les vernis à ongles.
Huiles et cires de silicone
dimethicone ; cetyl dimethicone copolyol ; phenyl trimethicone ; stearyl dimethicone
Ces substances entièrement synthétiques, dérivées du silicium et contenant des atomes d’oxygène, sont employées dans une multitude de produits.
La dimethicone est l’une des matières premières les plus utilisées pour les formules de protection de la peau, de soins capillaires et de rouges à lèvres.
Si elles sont préférables aux huiles minérales, elles restent nocives pour l’environnement et donc indirectement pour notre santé. Par ailleurs, dans les shampooings, elles auraient tendance à étouffer le cuir chevelu.
Ingrédient interdit dans les produits certifiés Cosmébio.
Iodopropyl
Il s’agit d’un conservateur très allergisant qui libère de l’iode lors de son utilisation, ce qui peut troubler le fonctionnement de la thyroïde avec un impact sur la croissance, sur l’humeur, sur la sexualité, la reproduction.
Lyral
hydroxyisohexyl 3-cyclohexene carboxaldehyde
Utilisé dans certains savons (Le Petit Marseillais notamment), il s’agit d’un parfum à l’origine de réactions allergiques.
Methylisothiazolinone
methylisothiazolinone (MIT) ; methylchloroisothiazolinone (MCIT)
Ce conservateur (biocide) qui était largement utilisé dans les cosmétiques, les lingettes, les shampoings et certains produits ménagers est très allergisant. Utilisé en remplacement des parabens, la méthylisothiazolinone est un sensibilisant qui peut provoquer des réactions allergiques notamment aux mains, au visage, voire au siège avec l’utilisation de plus en plus répandue des lingettes.
Une société savante de dermatologues américains (American contact dermatitis society) l’a désigné en 2013 comme l’ingrédient qui a fait le plus de dégâts chez les patients.
Lisez la deuxième partie de cet article
yogaesoteric
8 février 2019