La pollution serait un facteur d’altération de la santé mentale
Des chercheurs chinois ont tenté de comprendre si le niveau de pollution atmosphérique avait un lien avec une altération négative de la santé mentale. Les scientifiques sont plutôt formels et les résultats sont inquiétants.
Et si la pollution atmosphérique contribuait à faire apparaître la dépression chez les personnes ? C’est la question que se sont posée des chercheurs chinois dans une étude publiée dans le Journal of Environmental Economics and Management en septembre 2017. Par ailleurs, les scientifiques font partie d’un établissement validé par l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI).
Selon l’étude, qui s’est principalement concentrée sur les effets de la pollution sur la santé mentale et le bien-être, des niveaux élevés de pollution atmosphérique accroissent les risques d’apparition de troubles mentaux tels que la dépression, mais pas seulement. Les chercheurs se sont munis de données concernant 24.000 individus répertoriés dans le Panel d’études sur les familles chinoises, un sondage existant depuis moins d’une dizaine d’années dont le but est de renseigner sur la scolarité, les activités économiques, les dynamiques familiales, la santé et le bien-être subjectif, entre autres.
Il faut savoir que l’étude différencie plusieurs sortes de bonheur à savoir le « bonheur hédoniste », que l’on peut considérer comme étant le bonheur au quotidien et le « bonheur évaluatif », s’inscrivant sur le long terme. Selon les résultats, le bonheur quotidien serait plus impacté que le bonheur évaluatif à cause des forts taux de pollution des grandes villes chinoises.
Comme chacun sait, la Chine a été au cœur d’une croissance économique phénoménale ces dernières années. Le niveau de vie général de la population a augmenté, ce dernier étant notamment traduit par le produit intérieur brut (PIB), c’est-à-dire la production économique réalisée à l’intérieur d’un pays donné. Cependant, le paradoxe d’Easterlin (1974), sujet aux critiques, estimait qu’une hausse du PIB n’était pas, après avoir atteint un certain niveau, un facteur de bien-être de la population. Ainsi, les chercheurs chinois voient en la pollution atmosphérique une raison supplémentaire de la stagnation du bien-être de la population du pays, et ce malgré la croissance.
Xiaobo Zhang, un des principaux contributeurs de l’étude et professeur d’économie à l’Université de Pékin a déclaré que sur le court terme, « La pollution de l’air cause plus de problèmes mentaux à travers des maux de tête, des irritations oculaires, des troubles de l’attention et de la fatigue » et que sur le long terme, « les particules fines pénétrant le cerveau sont susceptibles d’affecter directement les échanges neuronaux, la structure et les fonctions du cerveau. »
Les scientifiques désirent poursuivre leurs recherches en tentant de savoir si ces effets indésirables peuvent, ou non, s’inscrire sur du long terme.
yogaesoteric
23 février 2018