Les expériences au seuil de la mort (23)

Par Alain Moreau


Lisez la 22ème partie de cet article

Dans l’émission « Les 30 histoires les plus extraordinaires » (TF1), du 4 mars 2011, Krystel Cahanin-Caillaud a évoqué son EMI qui s’est produite durant sa longue période de coma de quatre semaines… Elle est l’auteure de : « Je suis sortie de mon corps » (Oh Editions, 2009). Présentation de l’éditeur :

 

« Krystel a un grave accident de voiture la veille de son bac. Arrivée en état de mort clinique à l’hôpital, elle sombre dans un coma profond durant quatre semaines. Un coma qu’elle vit intensément car elle entend tout ce que ses parents, ses amis, lui racontent près du lit où elle semble dormir. Ce sont eux qui lui donnent la force de rester accrochée à son corps disloqué. Quand elle se réveille, les infirmières crient au miracle. Mais le plus dur est à venir pour Krystel, enfermée dans ce corps qui ne répond plus. Elle a oublié des pans entiers de sa vie, elle ne peut plus parler, plus bouger ses membres. Le monde lui semble si étrange soudain. Pourtant, elle remonte la pente peu à peu, armée d’une soif de vivre inextinguible. Chaque victoire sur son handicap est arrachée à force de volonté. Des séquelles ? Oui, Krystel en garde. Mais aujourd’hui elle parle, elle marche, elle rit, elle travaille, elle a mari et enfants… Son témoignage plein d’espoir et d’émotion nous fait goûter la saveur et la fragilité de la vie, et nous amène à voir le handicap différemment. Un accident arrive si vite… »

– L’EMI de Jean-Paul Duc :

Voici ce qu’on lit sur le site www.ledauphine.com :

« Il est mort le 17 juillet 2010 sur la terrasse de sa maison à Bonne, en Haute-Savoie. Lui, Jean-Paul Duc, 46 ans, sportif accompli et cadre dynamique d’une entreprise genevoise. Le travailleur frontalier vient de franchir l’ultime douane. Devant le barbecue, parmi les odeurs de viande cuite, une crise cardiaque l’a foudroyé. Les secouristes du Samu ont tout essayé, et même davantage : douze défibrillations ! Et le médecin-chef qui déclare à Lina, anéantie : ‘Madame, c’est fini, votre mari est décédé’. Reste encore à prévenir la fille du défunt, 14 ans, réfugiée dans une chambre à côté. Ainsi tombe le malheur sur les gens ordinaires…

Déjà, on dispose la bâche sur le cadavre, prêt à l’emporter. Le cri d’un jeune pompier interrompt la procédure : ‘Son abdomen a bougé !’. L’impensable se produit, on reprend les massages, un hélicoptère arrive. Direction l’hôpital d’Annecy, et non plus la morgue.

‘Je suis un type cartésien, pas un illuminé.’

Il est mort… pendant une petite heure. Jean-Paul est revenu, mais dans quel état ! Le voici plongé dans le coma, la plupart des fonctions vitales atteintes. Le pronostic médical ne laisse guère de place à l’espérance. Si le patient se réveille, un avenir de ‘légume’ lui semble promis. Mais non. Sa rage de vaincre, ainsi qu’une longue et douloureuse rééducation, lui permettra de récupérer ses capacités physiques. Entièrement ou presque. La présentation de son livre le conduit aujourd’hui à Chambéry. Au fil d’une foisonnante biographie, il y raconte son Expérience de Mort Imminente. NDE – Near Death Expérience – pour les Anglo-Saxons. Ce qu’il a vu derrière le miroir ? ‘Une lumière blanche, aveuglément belle, apaisante et attirante. Une forme apparaît, bienveillante. On ne vous laisse pas seul, on vient vous chercher. On baigne dans une autre dimension, avec un espace-temps complètement différent.’

Presque gêné, le témoin interrompt son récit : ‘Je suis un type cartésien, je ne voudrais pas passer pour un illuminé.’ Croyant, il l’a toujours été, mais refuse de plaider pour une quelconque religion. Son ‘voyage’ extraordinaire n’a pas provoqué chez lui de crise mystique aiguë. N’empêche, il sait maintenant que l’âme existe : ‘J’ai décroché de mon enveloppe charnelle. Il y avait mon corps, inerte, et mon esprit au-dessus.’ ‘La mort est belle et douce, n’ayez pas peur !’ Ce corps si trivial, plutôt que de suivre ‘la magnifique lumière’, il a fini par le réintégrer. Pourquoi regagner notre ‘vallée de larmes’, alors ? ‘J’avais le choix, et j’ai choisi la vie par amour.’ L’amour de Lina, de sa fille, ‘et de personnes décédées’.

Au moment décisif, à l’instar de Verlaine, le Haut-Savoyard a entendu ‘l’inflexion des voix chères qui se sont tues.’ Celle de son père, jadis écrasé par un train, et de son frère Pascal, suicidé l’année précédente : ‘Les esprits de nombreux disparus flottent autour de nous, vous savez.’ Plus troublant encore : ‘On m’a donné une clé pour ouvrir une porte. Assis dans mon canapé, à volonté, je peux retourner là-bas, dans cet univers bizarre.’ Table tournante, soirée médium ? Le rescapé de Bonne aime mieux garder les pieds sur terre : ‘Mon expérience a remis les compteurs à zéro, j’ai revu mes priorités.’

Le bonheur simple avec Lina – ‘se regarder, se toucher, se parler’ – suffit à remplir sa nouvelle existence. Il faut aussi surmonter les difficultés du quotidien : le lourd traitement médicamenteux, la mémoire qui joue parfois des tours, la perte de repères temporels, l’incapacité à se concentrer longtemps… À le voir souriant et gaillard, on oublie un peu vite le traumatisme subi. L’angoisse qui l’envahit, par exemple, chaque fois qu’il s’agit de retourner chez le docteur. Tempête sous un crâne : ‘Je me dis que je ne serai plus jamais tranquille. Que j’aurai des comptes à rendre à la médecine jusqu’à la fin de mes jours. L’impression vague d’être un cobaye, une chose que l’on ausculte…’

N’empêche, au bout du compte, le miraculé porte un message d’espoir. On peut toujours, comme Francis Blanche, ‘préférer le vin d’ici à l’au-delà’. Mais Jean-Paul Duc, parce qu’il en revient, s’applique à nous rassurer : ‘La mort est douce et belle, je vous assure. Surtout, n’ayez pas peur !’.

POUR EN SAVOIR PLUS

 

« Entre la vie et la mort, mon cœur balance » par Jean-Paul Duc, avec la collaboration de Catherine Hermann.

Une partie des fonds générés par la vente du livre ira aux États Généraux du Cœur. L’auteur souhaite en effet participer au mouvement de prévention des accidents cardiaques, qui passe notamment par l’apprentissage des « trois gestes qui sauvent ».

– L’EMI de Mellen-Thomas Benedict :

On trouve, sur le site http://www.urantia-gaia.info/, le récit d’EMI de Mellen-Thomas Benedict. Le responsable du site précise que Mellen-Thomas Benedict, en phase terminale d’un cancer, a vécu en 1982 une expérience de mort imminente (NDE en anglais ou EMI en français). Il est « mort » durant plus d’une heure et demie, temps durant lequel il a vécu une expérience mystique hors du commun.

Le docteur Kenneth Ring, professeur de psychologie à l’université du Connecticut, a considéré ce cas comme l’un des plus remarquables parmi ceux dont il a eu connaissance au cours de ses recherches sur les expériences de mort imminente.

Voici le témoignage – j’ai procédé à quelques coupes – de Mellen Thomas Benedict :

« En 1982, je suis ‘mort’ d’un cancer en phase terminale. Il était inopérable et toutes les chimiothérapies possibles m’auraient laissé comme un légume. On me donnait six à huit mois à vivre.

J’avais eu accès à des informations terrifiantes dans les années 70 et j’avais commencé à devenir incroyablement sensible aux problèmes nucléaires, écologiques et autres. Or, comme je n’avais aucune base spirituelle, je commençai à croire que la nature avait fait une bêtise et que nous étions probablement un organisme cancéreux pour la planète. Je ne voyais aucune solution à tous ces problèmes que nous avions créés nous-mêmes.

Je percevais tous les humains comme un cancer et c’est ce que j’ai récolté. C’est ce qui allait me tuer.

Faites attention à votre façon de voir le monde. Il se retourne contre vous, particulièrement si c’est un point de vue négatif. Le mien l’était vraiment et il me conduisait directement à la mort. J’essayais toutes sortes de méthodes de guérisons alternatives, mais aucune ne m’aidait.

Je fus donc déterminé à chercher ce qu’il y avait réellement entre moi et DIEU. Parce que jusqu’ici je n’avais pas jugé bon d’avoir affaire avec Lui. A l’époque, j’étais très éloigné de la spiritualité.

Je commençai mon parcours en étudiant les spiritualités. Je décidai de lire toute la littérature sur ces sujets, parce que je ne voulais pas être surpris en arrivant de l’autre côté. J’ai donc lu tout ce qui se rapportait aux diverses religions et philosophies. C’était très intéressant et cela m’a donné l’espoir qu’il y avait quelque chose de l’autre côté.

A la fin, j’avais une garde-malade. Je me souviens de m’être réveillé un matin à la maison vers 4 h 30 et j’ai su que ‘ça y était’. C’était le jour où j’allais mourir. J’ai donc téléphoné à quelques amis et je leur ai dit au revoir. J’ai réveillé mon infirmière. Nous avions passé un accord pour qu’elle me laisse seul au moins six heures après ma mort, car j’avais lu que toutes sortes de choses intéressantes pouvaient arriver après la mort. Et je me suis rendormi.

Ce dont je me souviens ensuite est typique du commencement de la NDE. Soudain, je fus totalement conscient et debout, mais mon corps était couché. Il y avait cette clarté autour de moi. Être hors de mon corps était même plus vivant que pendant la vie ordinaire. C’était si vivant que je pouvais voir chaque pièce de la maison, je pouvais voir le toit de la maison, je pouvais voir autour de la maison, je pouvais voir en-dessous de la maison.

Il y avait une Lumière brillante. Je me tournai vers la Lumière. La Lumière était très semblable à ce que beaucoup de gens ont décrit dans leur NDE. Elle était si magnifique. Elle était tangible ; vous pouviez la sentir. C’est très attirant ; vous désirez aller vers elle comme vous auriez désiré aller dans les bras de votre père ou votre mère idéal(e).

Comme je commençai à me déplacer vers la Lumière, je sus intuitivement que si je La touchais, je serais mort. Donc, tout en allant vers Elle, je disais ‘S’il Te plait, attends une minute, arrêtons-nous une seconde maintenant. Je veux réfléchir ; j’aimerai parler avec Toi avant de partir.’ A ma grande surprise, à ce moment-là, tout s’est arrêté. Car vous avez le contrôle de votre vie après la mort, vous n’êtes pas dans une descente en roue libre.

Ma demande a été entendue et j’ai eu de nombreuses conversations avec la Lumière. La Lumière n’arrêtait pas d’apparaître sous différents visages et formes, comme JESUS, Bouddha, KRISHNA, des mandalas, des images et des signes archétypaux. Je demandais à la Lumière : ‘Qu’est-ce qui se passe ici ? S’il Te plait, peux-tu m’éclairer ? Je veux réellement connaître la réalité de la situation.’ Et la Lumière me répondit. Je ne peux pas répéter exactement ses mots, car c’était une sorte de communication télépathique.

 

Ce que j’ai compris, c’est que pendant la NDE vous recevez le feedback ajusté à vos croyances d’avant la rencontre avec la Lumière. Si vous êtes bouddhiste, catholique ou fondamentaliste, vous recevez un feedback qui a la forme de votre propre imagerie. On vous donne une chance de l’examiner de plus près, mais la plupart des gens ne la saisissent pas. A mesure que la Lumière se révélait à moi, je pris conscience que ce que je voyais vraiment était la matrice de notre Soi le plus élevé.

Nous avons tous un Soi le plus élevé, c’est-à-dire une partie de notre être qui est une âme supérieure. Elle me fut révélée dans sa forme énergétique la plus pure. On pourrait la décrire réellement non pas comme un tunnel mais bien plus comme une connexion directe avec la Source. La Source à laquelle chacun de nous est connecté. Ainsi, la Lumière me montrait la matrice du Soi le plus élevé. Puisque je n’étais engagé dans aucune religion particulière, j’ai continué à m’en nourrir après ma NDE.

Comme je demandais à la Lumière de continuer à clarifier, j’ai compris ce qu’était la matrice du Soi le plus élevé : nous avons un réseau autour de la planète où tous les Soi les plus élevés sont connectés. C’est comme une grande confrérie, un cercle d’énergie subtile tout près de nous, le niveau spirituel pourrait-on dire.

Puis après deux minutes, j’ai demandé à savoir vraiment ce qu’était l’Univers et j’ai dit : ‘Je suis prêt, prends-moi.’

Alors la Lumière se transforma en la plus belle chose que j’aie jamais vue : un mandala d’âmes humaines sur notre Terre. J’étais encore dans le point de vue négatif au sujet de ce qui arrivait sur notre Terre. Alors, comme je Lui demandai de continuer à m’éclairer, je vis dans ce magnifique mandala combien nous étions merveilleux dans notre essence, dans notre noyau. Nous sommes la plus magnifique des créations.

L’âme humaine, la matrice humaine que nous formons ensemble est absolument fantastique, élégante, exotique, une multitude de magnificences. Je ne peux même pas exprimer comment mon opinion a pu changer à cet instant à propos de l’humanité. Et je m’exclamai : ‘Oh, DIEU, je ne savais pas comme nous étions beaux.’ A tous les niveaux, les plus hauts ou les plus bas, sous quelque forme que vous soyiez, vous êtes la plus magnifique des créations de la Lumière, et encore, et encore, je Lui demandai : ‘Est-ce que cela veut dire que le genre humain sera sauvé ?’ Alors, dans une explosion de fanfare avec une douche d’étoiles tournoyantes, la Grande Lumière me répondit : ‘Souviens-toi de cela et ne l’oublie jamais : vous vous sauvez, vous vous rachetez, vous vous guérissez vous-mêmes. Vous le pouvez toujours. Vous le pourrez toujours. Vous avez été créés avec le pouvoir de le faire depuis avant le commencement du monde.’

A cet instant, ma compréhension s’élargit encore. Je réalisai que NOUS AVONS DÉJÀ ÉTÉ SAUVÉS. Nous étions destinés à nous sauver nous-mêmes comme tout le reste de la création divine. C’est pourquoi il nous est donné une seconde chance.

Je remerciai la Lumière de DIEU de tout mon cœur. Je ne pouvais exprimer qu’une totale appréciation : ‘Oh ! cher DIEU, cher Univers, cher Grand Soi, J’AIME Ma Vie.’

Le Lumière sembla m’aspirer encore plus. C’était comme si je me dissolvais complètement en Elle. Encore aujourd’hui, je ne peux trouver les mots pour décrire cet Amour-Lumière. »

Lisez la 24eme partie de cet article
 
 



yogaesoteric


22 décembre 2019

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