Pourquoi vous n’avez plus besoin d’avoir peur de la mort

C’est vraiment exaltant de voir tant de gens remettre en question leurs idées préconçues et leur conditionnement sur des sujets comme le cancer, les médicaments, les thérapies holistiques et la mort. Cependant, on peut observer une certaine résistance à l’idée de parler de la mort elle-même.

C’est un sujet tellement tabou, et pourtant le but est de briser ce tabou en le normalisant pour les gens d’une manière qui non seulement réduit la peur du processus de la mort, mais vous donne aussi les outils pour l’aborder de manière consciente, qui est finalement libre de souffrance.

Définir la mort

La première chose à faire pour vous amener dans cette direction est de définir la mort. En fin de compte, ce que vous voyez comme la mort n’est qu’une manifestation d’un processus qui se produit tout le temps. Ainsi, au lieu de considérer la mort comme un passage d’un état (vivant) à un autre (mort), il est beaucoup plus pratique de la considérer de cette façon : « Mourir, c’est briser une réalité pour céder la place à une autre. »

Cette définition vous montre que la mort est un événement continu, qui est la moitié d’un processus plus vaste : le changement. L’autre moitié est la vie. La mort et la vie existent comme une seule et même chose, ni l’une ni l’autre ne pouvant exister sans l’autre. Ce qu’il y a d’étonnant à voir la mort de cette façon, c’est que cela permet de prendre conscience que ce mouvement d’énergie (la mort) est totalement applicable dans la vie quotidienne.

Rendre la mort normale

Comment la mort se manifeste-t-elle pour les gens dans la vie de tous les jours ? La réponse réside dans l’identité. On entend par là « ce par quoi vous vous définissez ». Il peut s’agir d’emplois, de passe-temps et d’intérêts, de rôles, de relations, de religion, de race, de sexe… la liste est longue, mais vous voyez le tableau. Le problème, c’est que tôt ou tard, la mort emportera toutes ces choses.

C’est du lourd ça, hein !

Oui, en effet, mais pas aussi lourd quand on sait que la perte d’identité arrive tout le temps, et que porter le fardeau de réalités anciennes et usées est en fait beaucoup plus lourd que de les laisser partir. La mort vous arrive tous les jours. Cela arrive chaque fois que vos attentes ne sont pas comblées, chaque fois que vous ressentez de la douleur, ou chaque fois que quelqu’un est en désaccord avec vous ou fait quelque chose qui vous déclenche. À une échelle un peu plus grande, cela se produit lorsque vous changez ou perdez votre emploi, votre maison ou vos relations. Et, bien sûr, cela se produit lorsqu’un être cher meurt ou que vous perdez définitivement une fonction de votre corps ou de votre esprit.

Oui, cela cause de la douleur, mais pas nécessairement de la souffrance.

Votre douleur est l’endroit d’où surgit la lumière

Il va vous arriver de souffrir. Il n’y a aucun doute à ce sujet. Que ce soit physiquement, émotionnellement, mentalement ou même existentiellement. Il n’y a aucun moyen de contrôler si vous ressentez de la douleur ou non. Bien sûr, vous pourriez prendre un cachet, ou vous distraire avec des loisirs ou des drogues douces. Cependant, le problème avec ceci est que cela crée une sorte de polarité dans votre conscience. Moi contre la douleur/perte. Vous n’êtes donc jamais totalement capable d’expérimenter votre réalité à ce moment-là. Et pourquoi le voudriez-vous ?

Le problème, c’est que vous pouvez choisir de souffrir autant que vous le voulez. Le paradoxe est que plus vous vous distancez de votre douleur, plus cela conduit à la souffrance. Si vous choisissez d’expérimenter votre douleur si pleinement qu’il n’y a plus de « moi » séparé qui s’en dissocie, alors soudain toute souffrance s’en va (et souvent aussi la douleur avec elle). Soudain, il est évident que cette sensation ne vous définit plus. Elle n’a plus aucun pouvoir sur vous, parce que vous réalisez qu’il y a une plus grande partie de vous qu’elle ne peut pas toucher.

Perdre son identité pour se retrouver soi-même

Voici l’autre paradoxe. C’est en abandonnant ces identités, qui vous empêchent de faire pleinement l’expérience de la réalité actuelle, que vous parviendrez à votre véritable identité. Il y a une partie de vous qui est au-delà de votre expérience de la douleur. Elle est au-delà des sensations, des émotions et de la pensée. Ce n’est pas un concept très éloigné. Tout le monde peut en faire l’expérience, quel que soit son point de vue spirituel.

C’est une partie de vous qui est simplement présente. Et la meilleure façon d’atteindre cet état d’être est simplement de dégager le chemin de toute la souffrance intérieure qui vous en empêchait. On parle de toutes ces identités qui vous gardent dans une boîte, attachés à un mode de vie spécifique.

De cette essence proviendront certaines façons d’être. Celles-ci se manifesteront par des sentiments tels que la passion, la concentration, l’abandon, la compassion et la curiosité. Quand vous vous rendez compte qu’une ancienne identité n’est plus une partie viable de votre réalité actuelle, revenir à ces sentiments vous fait revenir à votre moi essentiel. Par exemple, si vous perdez un emploi qui vous donnait un but, qui vous aidait à améliorer le monde, vous pourriez alors vous connecter avec le sentiment de compassion qui est en vous. Ou peut-être que le travail vous a procuré un sentiment d’accomplissement ou d’innovation – dans ce cas, vous pouvez communiquer avec votre sens, votre passion ou votre curiosité.

Pourquoi craindre la mort ?

La grande conséquence est que plus vous vous rapprochez de cet être essentiel, moins vous avez peur de mourir. Il y a tout simplement de moins en moins de choses à laisser tomber quand on n’a pas autant d’identités en main.

Vous ne savez peut-être pas ce qui se passera quand vous abandonnerez définitivement votre corps. Toutefois, en apprenant à mourir maintenant, vous pouvez commencer à vivre pleinement à chaque instant. Se rapprocher de l’essentiel vous donne tant de stabilité, qu’il n’y a plus à craindre de perdre ce qui ne fait plus partie de votre réalité. Ce n’est pas un processus facile. Il faut beaucoup de courage, surtout au début. Mais, les récompenses en valent la peine !
 
 

yogaesoteric

10 mars 2019