Après Facebook et Instagram, la Chine bloque maintenant WhatsApp

La Chine bloque depuis le mois d’octobre WhatsApp, l’application de messagerie instantanée rachetée par Facebook en 2014. Tous les cinq ans, le Parti communiste chinois organise son congrès et le pays ne souhaite prendre aucun risque avec les réseaux sociaux. Beijing veut ainsi intensifier la surveillance dans le cadre de ce grand événement.

La désactivation en Chine continentale de WhatsApp est un sérieux revers pour le géant des réseaux sociaux Facebook. Depuis le début de l’année, Facebook tente de réintégrer le marché chinois de toutes les manières inimaginables. Cependant, tous ces efforts semblent vains et le blocage de WhatsApp en est la confirmation. Ces derniers mois, Mark Zuckerberg s’est rendu à plusieurs reprises en Chine afin de flatter les autorités et d’essayer de les faire changer d’avis. Zuckerberg s’est même lancé dans l’apprentissage du chinois. Toutefois, cette fois-ci, il semble bien que toutes les tentatives du jeune CEO de Facebook aient été peine perdue.

WhatsApp était le dernier produit de Facebook disponible en Chine. En 2009, le gouvernement central chinois avait bloqué Facebook, le tenant pour responsable de troubles éthiques et l’accusant de véhiculer le message des dissidents. Instagram, l’application de partage d’images de Facebook est également inaccessible dans le pays. Depuis la mi-juillet, les censeurs chinois ont commencé à désactiver les chats vidéo et l’envoi de photos et d’autres fichiers via WhatsApp.

WeChat ne peut pas être chiffré, contrairement à WhatsApp

Selon le New York Times, les censeurs chinois ont véritablement perturbé l’utilisation de WhatsApp dans le pays, même en ce qui concerne les messages textuels. Pour ce faire, il se pourrait que les autorités aient développé des logiciels spécialisés pour désactiver la technologie de chiffrement employée par WhatsApp. Le chiffrement de bout en bout garantit que les messages, vidéos et documents des utilisateurs soient inaccessibles pour tout le monde, sauf l’expéditeur et le destinataire.

Les autorités chinoises ont l’habitude de ne pas bloquer totalement les services internet. Au contraire, elles les ralentissent tellement que leur utilisation devient pratiquement impossible. Ce type de censure a incité de nombreux utilisateurs en Chine à passer à des méthodes de communication qui fonctionnent rapidement, mais qui sont contrôlées officiellement. C’est le cas de la messagerie en ligne WeChat de la société Tencent. En outre, ce service, qui n’est pas équipé de la fonctionnalité de chiffrement de bout en bout, entretient des liens étroits avec le gouvernement.

Conclusion : via le blocage de WhatsApp et en n’offrant au public chinois que des applications moins sécurisées telles que WeChat, le gouvernement redirigent les internautes vers des méthodes de communication qui peuvent être surveillées de manière fiable.

Les membres du Parti communiste en Chine surveillés par des applications mobiles


Presque 90 millions de membres… le Parti communiste, en Chine, devait bien trouver un moyen pour contrôler, surveiller et inspirer comme il faut ces précieux admirateurs de sa loi ! Le monde merveilleux des smartphones lui en a fourni un. Plus de cent applications mobiles ont été développées pour aider les membres du Parti à rester… fidèles. Paiements des cotisations, réseaux de sociabilisation, mais aussi quizz de connaissances, cours et discours du grand chef Xi Jinping en ligne. Le maniement effectif est évidemment suivi, enregistré, évalué. Avancées et sanctions en découleront. Incroyable, encore une fois, ce que les avancées numériques peuvent fournir d’instruments coercitifs.

Être un bon membre du Parti

Le projet, nommé magnifiquement « China’s Good Party Member », a généré plus d’une centaine d’applications, principalement conçues pour les comités de Parti, les entreprises d’État ou les universités, réalisées bien évidemment dans la couleur rouge, avec des logos attendus comme la faucille et le marteau. Pour l’instant, 10 % des membres du Parti en ont téléchargé, mais ce nombre est voué à augmenter.

De fait, ces applis ont été développées spécialement pour superviser et maîtriser cette masse de fonctionnaires, de politiques et de fidèles bien placés qui représentent quelque 7 % de la population chinoise. En lisant, en apprenant, en jouant, ils livrent leur parcours, leurs bons et leurs mauvais scores à l’État orwellien…

Les questions insidieuses des applications mobiles

Quels vont être les critères d’évaluation ? La fréquence avec laquelle l’outil est utilisé, le nombre de cours en ligne suivis, l’inscription aux « chats » proposés et puis les réponses aux fameux quizz de connaissances… Si personne ne peut accéder en totalité à ces applications s’il n’est membre du Parti, le quotidien chinois Global Times livre néanmoins quelques copies d’écran de ces QCM à bonne réponse unique – comme le Parti.

Situation : un membre du Parti participe et se défend lui-même quand une organisation du Parti discute de sa sanction ou de son évaluation et que d’autres membres du Parti le défendent. Réponse A : il en a le droit. B : il doit le faire. C : il n’en a pas le droit. D : il ne peut pas.

Autre question : le centralisme démocratique est l’union de la démocratie et du centralisme, qui est un système basé sur : A : la réalisation du leadership absolu du PCC. B : la réalisation de l’unité du Parti. C : la mobilisation de l’enthousiasme et de la créativité du Parti. D : la réalisation des personnes qui font leurs choix.

Des questions qui veulent pointer les membres par trop libéraux, cibler les maillons faibles de la fable communiste


« Des cahiers ou des stylos »… les récompenses du parfait petit communiste en Chine. Et ce n’est pas une interprétation. Le responsable du département organisateur du Groupe de génie civil Tiesiju en Chine CTCE, l’atteste : « L’application [de son entreprise] classe ses utilisateurs sur une base mensuelle et hebdomadaire selon leurs habitudes d’apprentissage et les résultats de leurs tests ».

« Ceux qui échouent ou exécutent mal les tests seront critiqués. Le bon résultat du test permettra aux utilisateurs de gagner des points qui leur permettront de se classer plus haut ou de les échanger contre des récompenses comme des cahiers ou des stylos » !

Pour des entreprises (d’Etat) aussi vastes que CTCE, dont le personnel travaille principalement sur des chantiers éparpillés, l’application étatique remplit un rôle formidable d’unification à tous points de vue… Idem pour l’application « Party Member’s Schoolbag », à destination de plus de mille organismes clients dans le monde des media. Ou encore celle élaborée par le Comité du Parti à Laizhou où 70% des 60.000 membres du PC sont agriculteurs.

Inscription obligatoire !

Très clairement, c’est une pression supplémentaire qui se met en place. De travail, dira le Global Times, media étatique… ! De « ligne », bien plutôt. Il faut montrer patte très blanche ou plutôt très rouge, faire preuve d’enthousiasme et de conviction dans sa docilité au contrôle et à la lobotomisation grandissants. Détail ô combien éclairant : si une application est créée pour votre entreprise ou votre comité, vous avez l’obligation de vous y inscrire.

On pense derechef à ce système de crédit social, instauré fin 2015 sous l’impulsion de l’État chinois, appelé « Sesame Credit »… un système de notation, à destination de tous les particuliers, qui note ses utilisateurs en fonction de leur qualité de payeur et de « rembourseur » et leur fait gagner des cadeaux… Jusque-là, rien de problématique. Mais il prend aussi en compte vos commentaires sur les réseaux sociaux, en particulier politiques, vos délits, vos succès et vos échecs.

Un tas de renseignements ultra personnels qui seront intégrés à la grande banque de données que la Chine prépare pour 2020, année où « Sesame Credit » sera rendu obligatoire pour tous les citoyens. Que ce soit pour ses membres ou ses ressortissants, la mainmise du Parti doit être totale.

yogaesoteric
22 décembre 2017

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