La pyramide holographique et la Voie du Ciel de Ceahlău – merveilles de la nature ou traces de la civilisation dacique?
par Bianca Vlad
Chaque année, au début de mois d’août, deux phénomènes optiques spectaculaires, rares dans le monde et uniques en Roumanie, remplissent de beauté, de magie et de sacralité les êtres de ceux qui se trouvent au lever du soleil sur le sommet Toaca du massif Ceahlău.
Une des surprises étonnantes offertes par la nature est une ombre tridimensionnelle gigantesque, un véritable et magnifique hologramme projeté sur la vallée de Bistricioara. Au fil du temps, les observateurs du phénomène lui ont donné le nom de l’Ombre de la pyramide, l’Ombre spatiale ou la Pyramide holographique. Ils ont constaté que la forme de pyramide devient parfaite chaque année le jour de 6 août, 49 jours après le solstice d’été.
L’ombre pyramidale parfaite prend naissance ce jour-là suite à la composition des ombres des formations de relief de la zone. Le sommet Toaca, sous les rayons du soleil, venus de l’Est, a une ombre en forme de triangle isocèle, comme tout autre matin de l’année. Les rochers de Piatra Ciobanului (Pierre du Berger), Piatra Vulcanului (Pierre du Volcan) et Panghia, placés plus en bas, étant plus petits que le sommet Toaca, ont d’autres ombres, prolongées.
Le phénomène dure plus de 80 minutes; la pyramide holographique s’aplatie et à la fin elle disparaît à mesure que le soleil monte sur le ciel.
Les observateurs du magique phénomène ont constaté que pour que celui-ci aille lieu, quelques conditions spécifiques doivent être accomplies :
– le soleil doit se lever dans une certaine position pour que les ombres mentionnées se superposent parfaitement;
– le côté est du ciel, d’où se lève le soleil, doit être dégagé, sans nuages qui obturent les rayons de lumière, de sorte que les ombres puissent se former;
– il faut qu’il existe un « écran de projection »: l’espace où se forme l’image tridimensionnelle doit être chargé d’aérosols (des particules solides très fines) et de l’eau en suspension (brouillard, nuages) avec une densité qui permette le passage de la lumière.
L’hologramme est tout à fait spécial s’il se produit aussi la fluorescence de l’oxygène (c’est-à-dire lorsqu’il émet de la lumière sous l’influence des rayons ultraviolets), de sorte que l’image composée est bleuâtre et les faces de la pyramide ont des nuances différentes.
Le phénomène a été photographié ou filmé aussi les jours qui précédent la date de 6 août. Il a été observé qu’un mouvement des ombres qui, selon le déplacement du point du lever du soleil, s’unissent et ensuite se séparent.
Parfois, même dans d’autres jours de l’année a lieu la réfraction des rayons solaires autour des formes qui se trouvent sur la sommet Toaca – ainsi apparaît aussi l’image de la personne qui regarde le phénomène, entourée par un aura multicolore, comme un arc-en-ciel sphérique.
Même si le phénomène en lui-même est expliqué par les lois de l’optique, il existe aussi des aspects reliés pas encore claires. Le sommet Toaca, par sa forme, son emplacement et ses dimensions représente lui-même un mystère. Il a l’aspect d’une pyramide avec la base carrée, figure qui se forme très rarement naturellement. L’aspect, les dimensions et la position des formes de relief font en sorte que les ombres s’unissent si précisément exactement au moment du lever du soleil, justement le jour où les Daces fêtaient le Soleil, ont fait en sorte que ceux qui ont étudié le phénomène se demandent s’il existe une liaison entre le sanctuaire dacique qui aurait existé en Ceahlău et l’hologramme. Ainsi est apparue aussi la question sir les habitants de l’antiquité de ces contrées ont modelé la montagne pour que le phénomène optique soit parfait. Les conditions astronomiques, géométriques (le sommet Toaca et les rochers sont disposés exactement à l’endroit adéquat), météorologiques (la saison où les conditions atmosphériques sont adéquates pour que le phénomène optique puisse avoir lieu), des études géologiques, ainsi que des légendes qui disent que le Ceahlău aurait été fait suite à une demande céleste ont donné naissance à l’idée qu’il se peut que ce massif ne soit pas créé par la nature.
Dans la même période du calendrier il se produit encore un phénomène optique, plus mystérieux et plus élevé. Suite au jeu des lumières et des ombres des premières minutes du lever du soleil, l’ombre du sommet Toaca se projette sur le ciel sous la forme d’une colonne de lumière qui semble jaillir de la montagne et se perde dans l’infini du ciel. Dans ce court intervalle il paraît qu’entre le ciel et la terre s’ouvre un chemin sacre, de lumière, une Voie Céleste. Certains chercheurs du phénomène expliquent l’apparition de cette « voie » par le fait qu’à travers le sommet Toaca semble passer une des axes énergétiques de la planète Terre.
Ces phénomènes mystérieux, des sui generis hiérophanies, représentent une des raisons pour lesquels le Ceahlău a été considéré par les Daces un endroit sacre, une porte de communication avec le Divin. Il est resté jusqu’à présent une montagne sacre et endroit de pèlerinage, étant la seule montagne de Roumanie qui a un patron. Il est fêté le 6 août, lorsque les Daces célébraient le Soleil, la lumière, le Divin et lorsque dans le calendrier chrétien c’est la fête de la Transfiguration.
La montagne sainte est fascinante aussi pour les roumains de nos jours. Selon la presse locale, le mois d’août 2014 plus de 2000 touristes ont monté sur Ceahlău pour contempler ravis les mystérieux phénomènes.
Conformément à une légende populaire, entre ceux qui se rencontrent sur la montagne Ceahlău s’établissent des liaisons subtiles pour toujours. Une autre légende dit que les bergers de l’antiquité ne montaient plus haut d’une certaine altitude pour ne pas déranger les saints qui vivrait au somment de la montagne.
yogasoteric
12 avril 2018