L’écran de fumée du système économique face aux chiffres et aux réalités

Lors de ses adieux à l’Eurogroupe du lundi 9 octobre 2017, l’ex-ministre des Finances allemand Wolfgang Schaüble a osé, lui aussi, s’inquiéter face à ses collègues, dans un strict huis clos, après la BRI et le FMI, des bulles financières, de l’excès des liquidités, de la surévaluation des actifs dans l’hémisphère occidental.

 

La Chine propose d’échanger les yuans reçus par les exportateurs de pétrole contre de l’or acheté sur les marchés du monde qui ne proviendrait donc pas des réserves chinoises. Il est possible que nous soyons à l’aube d’une révolution monétaire mondiale susceptible de mettre fin à la prédominance du dollar, le dollar s’écroulant complètement. Le monde assisterait alors à un retour à l’or en tant que monnaie globale, subrepticement, sans aucun accord global préalable entre les nations. Ce serait la triste fin, ô combien méritée, de la saga de la non-convertibilité en or du dollar au taux de 35 dollars l’once édictée par Nixon en 1971 !

Pour ébranler les apôtres du Système, quelques faits et des chiffres :
– Le ratio des matières premières trop bon marché GSCI, divisé par l’indice S&P 500 trop élevé, est de nos jours de l’ordre de 1 alors que sa moyenne, depuis trente ans, est de 4,1.
– Le prix de l’or semble avoir atteint un point de retournement.
– La Chine a plus de 20.000 tonnes d’or aujourd’hui, si l’on additionne l’ensemble de ses réserves officielles de 4.000 tonnes à sa production cumulée de 5.000 tonnes, aux réserves de 2.000 tonnes des joailliers, aux 7.000 tonnes achetées dans le monde depuis 1994. De plus, la Chine, au cours actuel de l’or avec ses 3.500 milliards de dollars en réserve, pourrait acheter théoriquement 100.000 tonnes d’or !
– La Russie a vu ses réserves en or passer de 500 tonnes, en 2006, à 1.550 tonnes, en 2017.
– La volatilité et l’augmentation spéculative des crypto-devises du genre Bitcoin montre la fragilité du système.
– Les taux des bons obligataires à dix ans du Trésor américain, qui étaient de 15% dans les années 1980, sont à 1%. Certains taux sont, depuis 2.500 ans, pour la première fois proches de zéro.
– Il y a, aux États-Unis, une bulle sur les actions si l’on regarde grimper le graphique du NASDAQ, l’augmentation du ratio cours/bénéfice à 25,65 en juillet 2017 du S&P 500, et une bulle sur l’immobilier avec l’indice Case-Shiller des prix de l’immobilier qui a atteint 195 en juillet 2017, soit plus élevé encore que lors de la crise des « subprimes » en 2008.
– Il ne fait aucun doute, si l’on regarde les siècles passés, que les crises se rapprochent de plus en plus d’une façon exponentielle, et sont plus beaucoup nombreuses.
– La dette mondiale irremboursable atteint 217.000 milliards de dollars, soit 327% du PIB mondial. Les pays émergents sont aussi très endettés.
– La Banque du Japon possède 75% des ETF indiciels japonais et la Banque nationale suisse est devenue un « hedge fund » à risques qui possède 85 milliards de dollars d’actions américaines!
– Les actifs cumulés des banques centrales BCE, Japon, Fed, Angleterre représentent 14.000 milliards de dollars après avoir injecté plus de 10.000 milliards de dollars de liquidités en dix ans.

En fait, le point Oméga du Système, c’est le Venezuela. Il crée de la monnaie, dope les marchés, mais ne crée pas de la richesse réelle. Il espère que la richesse à venir permettra de rembourser les dettes. Mais c’est ainsi que procèdent les faillis hyper-endettés lorsqu’ils pratiquent la politique de la fuite en avant. D’ici trois à cinq ans au plus tard, les gens devraient vivre un tsunami terrible semblable à l’Allemagne en 1923 mais généralisé à l’ensemble du monde, la crise de 1929 apparaissant alors comme une « broutille » et un simple épiphénomène !

La Russie et la Chine feront tout pour toucher au cœur la puissance de l’Amérique en n’utilisant plus le dollar pour le commerce du pétrole

Selon une étude du World Gold Council publiée début octobre 2017 et intitulée « La décennie dorée de l’Allemagne », la demande d’or privée allemande a atteint un record de 190 tonnes : 110 tonnes physiques en pièces et barres et l’équivalent de 80 tonnes en titres indexés sur l’or, pour une valeur de 6,8 milliards d’euros. Si les Français continuent de rêver malgré la sévère mise en garde de la crise de 2008, les Allemands, non ! Hormis la Suisse, les Allemands, avec 1,5 gramme par habitant, sont les plus gros acheteurs d’or d’Europe. Ils font mieux que les Turcs avec 0,9 gramme, les Chinois avec 0,6 gramme ou même les Indiens (0,5 gramme) et la France, (0,1 gramme seulement).

L’Allemagne a été marquée par l’hyperinflation hallucinante de 1923 et par huit monnaies différentes durant les cent dernières années. Les Allemands sont conscients de l’instabilité financière et des effets d’érosion sur les richesses qui menacent le monde. Les taux bas et négatifs inquiètent suffisamment les Allemands pour que 57% d’entre eux investissent dans l’or afin de protéger leur patrimoine. La bataille de l’or légitime contre le dollar illégitime comme étalon mondial est, en fait, une lutte économique et géopolitique (Chine, Russie, Iran, Venezuela) sans merci tous azimuts au niveau de la planète, et ce qui se passe en Allemagne est un avertissement sérieux de plus parmi d’autres à l’encontre de l’impérialisme non justifié du dollar.

Dans une interview accordée au média américain CNBC le 11 octobre, l’économiste Carl B. Weinberg a estimé que Pékin pourrait bientôt acheter l’or noir avec sa propre devise, le yuan, sans devoir passer par le dollar, car la Chine devrait, d’ici un an ou deux, surpasser les États-Unis en tant que premier importateur de pétrole. Si les Saoudiens se décident à accepter le paiement en yuans-or, les autres acteurs du marché du pétrole suivront son exemple. Pékin a toutes les chances de faire pencher la balance en sa faveur avec la carotte supplémentaire de la convertibilité en or du yuan à Hong Kong, Shanghaï ou Londres.

Ce serait donc la fin pour l’Amérique, malgré tous ses efforts, de l’accord conclu en 1974 entre le président américain Richard Nixon et le roi Fayçal d’Arabie pour que Riyad libelle ses ventes de pétrole en dollars, d’où les pétrodollars et l’origine même de la suprématie du dollar dans le monde. Les tentatives de Trump pour remettre en cause l’accord conclu avec Téhéran sur la non-détention d’armes nucléaires ne sont pas faites seulement pour satisfaire Israël, qui tient à rester la seule puissance détentrice de l’arme nucléaire au Moyen-Orient, mais aussi et surtout pour plaire à l’Arabie saoudite, qui voit dans l’Iran chiite et perse un dangereux, vaste et puissant ennemi héréditaire de l’autre côté du golfe Persique, afin de la dissuader de coter son pétrole en yuans.

La Russie et la Chine, de leur côté, feront tout pour toucher au cœur la puissance financière de l’Amérique en n’utilisant plus le dollar pour le commerce du pétrole.

Le système financier mondial basé sur le dollar-étalon aux pieds d’argile, l’hyper-endettement, la folle création monétaire et la domination de Wall Street constituent, en fait, face au monde et à l’or, une gigantesque bombe à retardement qui explosera inéluctablement. Le seul problème, c’est que personne ne connaît la date et l’heure à laquelle la bombe a été réglée.

La Chine va « imposer » à l’Arabie saoudite de vendre son pétrole


Le processus de destitution du dollar en tant que monnaie de réserve incontestée se poursuit lentement mais sûrement. Depuis environ 5 ans, la Chine manœuvre afin d’internationaliser sa monnaie, ce qui se fera aux dépens du roi dollar.

Sa destitution ne se fera pas du jour au lendemain (notamment parce que la Chine possède pour des trillions d’actifs libellés en dollars, mais aussi parce que le marché du crédit repose plus que jamais sur le billet vert), elle sera le fruit d’une érosion. Mais elle est inéluctable, alors que la puissance américaine, aussi bien militaire qu’économique, s’essouffle face à l’émergence d’un monde qui aspire à être multipolaire. Dans une interview accordée à CBCN, Carl Weinberg a donné son point de vue sur ce dossier : « La Chine va imposer à l’Arabie saoudite de vendre son pétrole en yuans, et lorsque cela aura lieu, le reste du marché lui emboîtera le pas et abandonnera le dollar en tant que monnaie de réserve internationale », a déclaré un économiste chevronné à CNBC.

Carl Weinberg, économiste en chef et directeur de High Frequency Economics, a déclaré que Pékin se prépare à devenir l’acteur dominant du marché du pétrole vu que la Chine est devenue le plus gros importateur de brut de la planète, devant les États-Unis.

L’Arabie saoudite « doit être attentive à ce dossier car d’ici un an ou 2, la demande chinoise éclipsera la demande américaine de pétrole », a déclaré Weinberg.

« Je pense que la vente du pétrole en yuans arrive et que dès que les Saoudiens l’accepteront, après que les Chinois leur aient forcé la main, le reste du marché suivra ensuite. »

La pierre angulaire du pétrodollar

Ces dernières années, plusieurs nations opposées au statut du dollar en tant que monnaie de réserve internationale ont progressivement tenté de l’abandonner.

Par exemple, la Russie et la Chine tentent d’opérer dans un environnement dans lequel le dollar est absent de leurs transactions pétrolières. Ces 2 pays ont également augmenté leurs efforts d’acquisition et d’extraction d’or au cas où, ou lorsque le dollar s’effondrera. Le roi de l’OPEP, l’Arabie saoudite, est la pierre angulaire du pétrodollar.

Depuis quelques années, la Chine tente de mettre la pression sur l’Arabie saoudite quant à la devise à utiliser pour lui acheter son pétrole, notamment en réduisant ses commandes.

Quelles conséquences pour le dollar ?

Quand on lui a posé la question de savoir ce qu’il arriverait au dollar si le yuan devait s’imposer sur le marché du pétrole, Weinberg a déclaré que la devise mondiale souffrirait « d’une demande revue à la baisse pour les obligations américaines ».

« La transition d’un marché pétrolier basé sur le dollar vers le yuan fera baisser les volumes de transactions annuelles en billet vert de 600 à 800 milliards. Cela signifie une demande revue à la hausse pour des choses en provenance de Chine, que ce soit des actifs, des biens ou des services. Ce serait un plus pour la croissance chinoise, et c’est d’ailleurs pour ça que ce pays poursuit cet objectif. »

Cela dit, on pourrait tout de même assister à un effondrement de la valeur du dollar en raison de cette baisse de la demande d’obligations américaines, même si ce n’est pas pour demain. Si les États-Unis peuvent toujours vivre à crédit, avec des déficits qui augmentent année après année, c’est en grande partie grâce au pétrodollar.

yogaesoteric

28 janvier 2018

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