L’électricité sans fil, un vieux rêve devenu réalité

 

L’électricité sans fil est un rêve aussi vieux que l’électricité elle-même. On ne parle pas ici de recharger son téléphone par induction, mais de transmettre l’électricité sur de longues distances, afin de se passer des lignes haute tension et des pylônes disgracieux.

Dans les années 1890, l’inventeur de la pile électrique Nikola Tesla avait lui-même réalisé une expérience lors de laquelle il était parvenu à allumer une ampoule à 2 km de distance, à l’aide d’un gigantesque bobine générant des décharges électriques à très haute tension.

Une expérience malheureuse puisqu’elle entraîna un incendie dans le générateur électrique voisin, plongeant la ville de Colorado Springs dans l’obscurité. Dans les années 2000, un système de transmission sans fil par micro-ondes avait également été testé à Grand-Bassin (La Réunion), mais avec un rendement… de 5,4%.

Cent vingt-cinq ans plus tard, le rêve est cependant peut-être sur le point de devenir réalité. La start-up néozélandaise Emrod vient de passer un accord avec l’opérateur Powerco, le premier réseau de transmission électrique sans fil.

« Cela nous permettra d’acheminer l’électricité dans des endroits éloignés ou dans des zones au relief difficile. [Ce réseau] pourra également être utilisé pour garder le courant lorsque nous effectuons des travaux de maintenance sur nos infrastructures », se réjouit Nicolas Vessiot, directeur réseau de Powerco. La transmission sans fil permet également de réduire les pannes de 85% et les coûts d’infrastructures de 65%, ajoute Greg Kushnir, le fondateur d’Emrod.

Métamatériaux

Concrètement, le système repose sur un réseau d’antennes qui convertissent des ondes radio en électricité. Le faisceau utilise la bande non-ionisante du spectre radioélectrique, y compris des fréquences couramment utilisées dans le wifi et le Bluetooth (entre 2,5 et 5 Ghz), qui sont sans danger avéré pour la santé.

De plus, le faisceau est automatiquement coupé lorsqu’il est traversé par un objet comme un oiseau, un drone ou un hélicoptère. Selon la start-up, le système fonctionne dans toutes les conditions atmosphériques, y compris par temps de pluie, de brouillard et de pollution. Seule contrainte: le faisceau doit se situer dans la ligne de visée entre chaque antenne relais.

Si cette technologie semble aujourd’hui viable, c’est notamment grâce aux progrès des métamateriaux, qui sont bien plus efficaces dans la conversion d’énergie. « Nous obtenons pour l’instant un rendement de 70% », atteste Greg Kushnir dans une interview au site New Atlas.

Le prototype n’est pour l’instant capable de transmettre que quelques kilowatts sur une distance de 40 mètres, mais selon Emrod, il est possible de transmettre 100 fois plus d’énergie avec la même technologie et sur des milliers de kilomètres.

« Nous sommes économiquement viables pour des cas où la transmission par câble est impossible, comme des îles, ou dans des réserves naturelles, lorsqu’on ne veut pas couper d’arbres pour installer des pylônes par exemple », indique Greg Kushnir. Serons-nous bientôt débarrassées des vilains fil électriques qui gâchent nos photos de paysage?

 

yogaesoteric
11 novembre 2020


 

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