Voyage vers la connaissance de l’au-delà.

Par Bruce Moen
 

  Moyennant un peu d’assistance par les techniques de Robert Monroe de voyages hors du corps, l’auteur établit la preuve qu’il existe d’autres champs au-delà de notre réalité physique tridimensionnelle et que la conscience subsiste après la mort.

 

Les nombreux niveaux de conscience auxquels nous pouvons accéder par des voyages extracorporels prouvent-ils l’existence d’une vie après cette vie ?



Le beau vaisseau Curiosité


 La mort était jadis, pour moi, une grande inconnue. Scrutant la mer, je m’interrogeais : « y a-t-il un autre rivage au-delà de l’horizon de la vie physique ? » Pendant des siècles, les religions y ont vu la félicité ou la souffrance éternelles, et la science une limite qui, quand nous la franchissons, nous mène à la non-existence. J’ai longtemps cru que tous ceux qui affirment avoir connaissance de cette côte lointaine devaient avoir quelque don psychique particulier, ou avoir vécu peut-être une expérience des confins de la mort (N.D.E.), qui expliquerait leur aptitude. Rien de cela, pourtant, ne s’applique à moi-même. Je ne suis qu’un gars ordinaire, que la curiosité à propos de l’existence humaine au-delà du monde physique a conduit à l’expérience extraordinaire de la connaissance. Et j’ai découvert que rien ne nous sépare, nous autres gens ordinaires, de cette aptitude, si ce n’est la volonté de laisser le bateau Curiosité nous emporter dans les voyages de la découverte.

 Un voyage enfantin

 C’est souvent la carte ou le schéma d’un voyage enfantin qui nous incite plus tard à explorer l’au-delà. Alors que j’avais autour de vingt-cinq ans, j’ai retrouvé l’une de ces vieilles cartes, qui piqua ma curiosité. Élevé au fin fond des forêts de l’Alaska, j’eus un rêve éveillé récurrent, un rêve qui se produisit au moins une fois par semaine pendant des mois, à partir de 1953, alors que j’avais cinq ans…

 Je jouais dehors, comme le font les gosses ; j’étais soudainement transporté en un autre endroit, où le ciel nocturne, clair, était rempli d’étoiles. Après avoir gravi une volée de marches en bois qui grinçaient, j’ouvrais une porte et je pénétrais, au second étage, dans une petite maison en stuc blanc. Un simple rideau blanc ondulait légèrement devant une fenêtre pratiquée dans le mur opposé. Entre le rideau et l’endroit où je me trouvais, une femme souriante, dans un grand lit à barreaux de cuivre, me faisait signe d’approcher. Je la rejoignais sans savoir, à l’âge de cinq ans, toutes les joies et tous les rebondissements que cela impliquait. Puis j’étais saisi de terreur en entendant des pas lourds monter l’escalier grinçant. La porte s’ouvrait brutalement et un colosse se tenait là dans l’embrasure, bouillonnant de colère. Je savais que, s’il m’attrapait, j’étais mort, ou pire. Je sautais du lit, courais nu vers la fenêtre et plongeais la tête la première dans le simple rideau blanc. J’étais en proie à une terreur absolue et la dernière chose que je ressentais, c’était le bout de mes doigts touchant le rideau…

 Puis le rêve éveillé se terminait et je retournais à la lumière du jour, jouant dehors, le cœur encore bondissant d’une peur paralysante. L’enfant de cinq ans que j’étais ne comprit jamais pourquoi cet homme voulait le tuer. A vingt et quelques années, observant cette vieille carte, je me demandai d’où ce rêve éveillé pouvait venir.

 Comment, petit garçon, aurais-je pu avoir connaissance de lits à barreaux de cuivre, de sexe ou d’une jalousie si fortement ressentie qu’elle pouvait conduire au meurtre ? Et, en ce qui concernait les sentiments accompagnant l’expérience, d’où étaient venus le plaisir et la joie éprouvés avec la femme, la terreur qui me saisissait à la gorge ? Il était clair qu’aucune rationalisation logique ne pouvait expliquer complètement ce voyage enfantin remémoré grâce à la carte. Les parents n’emmenaient pas leurs enfants voir de tels films en 1953. J’ai vu mon premier téléfilm au moins un an après le début du rêve éveillé, et cette sorte d’histoires n’était pas de celle que l’on diffusait dans les années 50. Il me fallut des années de lecture, d’études et de remise en question de mes croyances avant d’accepter la seule explication possible : j’avais vécu ailleurs une vie antérieure, à une autre époque. En reconsidérant cette carte enfantine, je réalisai qu’elle contenait le souvenir des dernières minutes de cette vie-là. La curiosité m’avait conduit à accepter la réincarnation comme une vérité.

 Une voie de communication vers la connaissance de l’au-delà

 La découverte ultérieure de terres émergées au-delà de l’horizon donna naissance à des voies de communication – des itinéraires tracés en plein océan et réputés y conduire. En 1992, ma curiosité découvrit un itinéraire pour l’au-delà, tracé par Robert A. Monroe à partir des atterrissages effectués durant ses voyages extracorporels. Utilisant une voie de communication appelée « récupération », le programme « bouée de sauvetage » de son institut de Virginie enseignait une méthode d’exploration de l’au-delà. Monroe affirmait qu’après la mort, certaines personnes restent accrochées dans des réalités isolées qu’elles s’étaient elles-mêmes forgées. Il s’embarquait dans des voyages de récupération, contactant et assistant ces personnes, et distribuait ses cartes en donnant des marches à suivre.

 


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Voyages dans l’inconnu »

et « Voyage au-delà du doute », les deux premiers livres de ma collection « Exploration de l’au-delà », racontent mes trois premières années et demie de recherche sur notre existence dans l’au-delà. Ces années furent remplies de doute et de scepticisme. Je ne pouvais me défaire du sentiment obsédant d’être le jouet de mon imagination, convaincu que, à un moment ou à l’autre, je découvrirais que j’étais victime de mes propres hallucinations.

 Les composants de la conscience

 Dans mes premiers voyages « bouée de sauvetage », Je découvris une clé de l’interaction au cœur du monde non physique. Je m’étais attendu à voir, à entendre, à toucher, à goûter et à sentir dans ce monde à peu près comme je le fais dans le monde physique, mais toute tentative pour trouver quelque chose ou quelqu’un avec quoi, ou avec qui, communiquer au-delà de l’horizon me laissait dans un calme plat, flottant, frustré, dans un néant noir. Puis quelqu’un suggéra que, ce que j’essayais de percevoir, c’étaient des énergies subtiles, et que les sens du monde physique étaient peut-être incapables de les percevoir.

 Cette clé ouvrait la porte à la compréhension de deux composants majeurs de ma conscience : le composant qui perçoit et celui qui interprète.

 L’interprète

Un modèle émergea dans mon expérience. Dès que je commençais à voir quelque chose avec l’œil de l’esprit, cette chose disparaissait brusquement dans la confusion d’une série de pensées apparemment marginales. Je commençai à observer minutieusement ce modèle et je découvris le phénomène suivant : dès que quelque chose, disons une image vue par l’œil de l’esprit, entrait dans ma conscience, un dialogue interne commençait automatiquement.

C’était, je le découvris, la voix de l’interprète. Elle amène dans la conscience tout ce qui est emmagasiné dans la mémoire et qui comporte la plus légère similitude avec l’image. Incontrôlée, la voix de l’interprète continue d’amener de nouvelles images, constituant un jacassement permanent qui chasse de la conscience l’image originale. Débrancher l’interprète constitue une fonction vitale de la conscience. En associant mentalement, à la nouvelle image, des souvenirs existants, il établit des liens avec cette image à l’intérieur de la mémoire. C’est comme cela que nous apprenons à nous rappeler quelque chose. Mais si on laisse l’interprète fonctionner trop longtemps, on bloque toute perception allant au-delà des images isolées et fugaces.

J’étais plus exigeant et j’en conclus que, d’une manière ou d’une autre, je devais apprendre à réprimer l’incessant bavardage de l’interprète. J’eus besoin de vigilance, de volonté et de persévérance, mais réprimer ce dialogue interne automatique est exactement ce que je fis. Ce faisant, je reconnus les limites de cet autre composant de la conscience qu’est le percepteur.

 Le percepteur

 Le percepteur n’est que cela : pure perception, et uniquement pure perception. Il n’a absolument aucune fonction associative ni aptitude à ancrer dans la mémoire ce qu’il perçoit. Quand je devins réellement bon dans cet exercice qui consiste à museler l’interprète dès les premiers signes de ses jacassements, je cliquai pour le faire disparaître – c’est-à-dire que je devins inconscient d’expérimenter. Cliquer pour faire disparaître est chose étrange. Quand on recouvre la conscience après-coup, on a la nette impression que trois secondes ou trois mille ans ont pu s’écouler, et que l’on n’a aucun moyen de le savoir. Il se peut que je ne percevais plus que des images isolées et fugaces pendant ces éclipses. C’étaient peut-être des images en trois dimensions, des films en couleurs avec son stéréo, mais je ne conservais aucun souvenir de ces expériences.

 Article tiré de la revue NEXUS N°3 juil-aout 99



yogaesoteric

 

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