Comprendre le jeûne (épisode 5) : jeûne et médecine allopathique

Lisez la quatrième partie de cet article 

Il existe un climat plutôt malsain entre les promoteurs de la médecine allopathique et ceux du jeûne. Le dialogue est souvent compliqué, et les arguments des uns et des autres peu entendus, voire rejetés d’office. Il n’en a pourtant pas toujours été ainsi.

 

Dès l’Antiquité, Hippocrate, « père de la médecine moderne », s’annonce comme un grand partisan du jeûne. Sa pratique thérapeutique est fondée sur une alimentation saine et il effectue régulièrement diètes et jeûnes afin de nettoyer ses « humeurs ».

Ringardisation de la médecine du bon sens

Durant les deux mille ans qui suivent et jusqu’à cette époque, nombreux sont les professionnels de santé à recommander le jeûne à travers le monde. Pendant des années, les médecins de campagne conseillent aux mères effrayées par les fièvres et diarrhées de leurs enfants de leur faire boire des jus d’oranges pressées le temps que la crise s’estompe. C’était l’usage, et on l’acceptait car ce phénomène de retrait volontaire face à l’alimentation pouvait aussi s’observer chez les animaux de la ferme. Chevaux, chiens, vaches et chats jeûnent en effet instinctivement en cas de problème de santé. C’était l’époque, pour faire bref, de la médecine du bon sens.

Les générations passant et l’urbanisation aidant, ces recommandations traditionnelles sont jugées archaïques et sans fondement au début du XXe siècle. Après-guerre, la chimie médicamenteuse supplante ce qui est qualifié, à tort et à travers, de « remèdes de grand-mère ».

Jeûne : les études se multiplient

Aujourd’hui, les choses évoluent. Des analyses montrent bel et bien les nombreux avantages du jeûne au niveau physiologique : variations hormonales positives, régénération des cellules du système immunitaire, diminution de la constipation, effets positifs durables sur le sommeil, guérison de l’asthme, préservation des cellules saines durant la chimiothérapie, etc. Les exemples et preuves ne manquent plus pour permettre un rapprochement entre médecine académique et jeûne.

La Russie, l’Allemagne et les États-Unis sont, dans l’ordre, les pays les plus à la pointe dans ce domaine. On compte ainsi des dizaines de milliers de pages de travaux, de recherches et de comptes rendus en Russie, où le jeûne est recommandé par les médecins pour un très grand nombre de pathologies. Dans ce vaste pays, la non-alimentation est intégrée depuis des années à l’arsenal des praticiens allopathes, avec des résultats étonnants ayant inspiré des pays comme l’Allemagne, qui compte à présent des départements de jeûne dans plusieurs hôpitaux publics. Il est même en partie remboursé par la Sécurité sociale allemande et des formations sont ouvertes aux médecins dans le pays.

Un engouement très surveillé

En France, le jeûne thérapeutique pour guérir d’une maladie n’est pas reconnu par les autorités de santé. Mais les questions autour du jeûne n’ont plus de frontière, et un nombre grandissant de médecins s’y intéressent. Plus que des questions, d’ailleurs, ce sont des réponses et des résultats d’observations de jeûneurs qui affluent de partout. Alors, en définitive, quel avenir pour le jeûne en France ?

L’unique certitude réside dans le fait que les Français se trouvent à présent à un carrefour décisif. Le jeûne n’a jamais été aussi populaire et pratiqué : des milliers de nouvelles personnes chaque année tentent l’expérience et les lieux d’encadrement pullulent. Dans le même temps, la législation se durcit autour de cette pratique, cataloguée au même rang que les sectes sous surveillance via la Mivilude. Un paradoxe criant, qui aboutira nécessairement à un positionnement tranché de la part des instances officielles. Une issue souhaitable, pour que sérieux et sagesse puissent entourer le jeûne, plutôt que peur et suspicion.

Vers un dialogue constructif

Pour que les choses évoluent dans un sens positif, chacun devrait faire un pas vers l’autre, en marchant sur son orgueil. Il n’est en effet aucunement envisageable de demander aux médecins orthodoxes de reconsidérer leur vision et pratique de la santé sans faire, en parallèle, un examen de conscience du côté des recommandations dogmatiques et idéologiques en matière de jeûne. Il reviendra aux encadrants de jeûne les plus expérimentés de sortir de l’ombre, de partager leur savoir et d’aplanir leur égo pour faire bénéficier le plus grand nombre de leur expérience.

La mesure et le bon sens devront régner tout autant que la modération. Des années seront nécessaires avant d’imaginer des collaborations fructueuses, qui ne seront envisageables qu’au prix de la patience et de la remise en question.

Lisez la sixième partie de cet article
 
 
 



yogaesoteric


21 mars 2019

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