Karma, réincarnation et vies successives
À la différence des 3 « religions du Livre » : Judaïsme, Christianisme et Islam qui enseignent qu’à la mort, l’individu aura selon son comportement droit aux Enfers ou au Paradis après le jugement dernier, l’Hindouisme estime que nous connaîtrons des vies successives avant d’atteindre « MOKSHA » : la Libération.
Le principe
Pour l’hindou, nous sommes dotés d’un corps-mortel – et d’une âme-immortelle. Cette âme préexistait avant notre naissance et subsistera à notre mort. Elle devra s’incarner en un nouveau corps autant de fois que nécessaire pour notre progrès spirituel, sachant que la mort – période entre 2 vies successives constitue pour celle-ci un temps de repos ou de séjour dans d’autres mondes ou plans de conscience. Pour Amanda Mayi : « Mourir, c’est changer de vêtements ».
Que se passe t’il après la mort ?
Ramana Maharshi, un grand sage hindou explique : « l’Ego n’est pas une entité indépendante du Soi (Dieu ou l’Absolu : BRAHMAN). C’est un instrument du Soi qui apparaît et disparaît. Cela correspond à la naissance et à la mort. Certains individus renaissent immédiatement après leur décès, d’autres quelque temps après. D’autres encore – mais ils sont rares – ne renaissent pas sur cette terre mais peuvent gagner leur salut dans une région spirituelle plus élevée. D’autres, rarissimes, sont absous une fois pour toutes ici-bas. » On aura compris que ces derniers auront atteint MOKSHA : la libération (le Paradis des Chrétiens).
A-t-on intérêt à rechercher ses vies antérieures ?
Pour les hindous, il n’y a rien d’extraordinaire à se souvenir dans cette vie – notamment dans l’enfance – de certains incidents de ses vies antérieures, ce qui serait loin d’être rare. Pourtant, ce n’est guère enviable car cela pourrait apporter trouble et confusion dans notre vie actuelle. Ramana Maharshi répondait : « Pourquoi vouloir se charger de connaissances supplémentaires et souffrir davantage ? » et il ajoutait : « Dieu dans sa compassion a préféré éviter que les hommes connaissent leurs vies passées. S’ils apprenaient qu’ils avaient été vertueux, ils deviendraient orgueilleux. S’ils savaient qu’ils étaient mauvais ils seraient découragés et déprimés. »
MOKSHA : la libération
Si le cycle des réincarnations de l’âme s’appelle le « SAMSARA », le fait d’obtenir « la libération » est selon les Sages un état indescriptible. Cet état serait la seule chose qui vaille d’être désirée. Il correspondrait à un état de bonheur parfait, au-delà de la dualité : joie-douleur, un état où ne subsiste plus aucun désir. C’est pour l’âme qui a donc atteint son but un état stable et définitif.
Pour certaines écoles, c’est la fusion avec Dieu, pour d’autres la conscience de l’Unité, où n’existe plus aucune dualité, pour d’autres un état de conscience au-delà de l’unité…
Celui qui a connu « MOKSHA » vit dans une constante béatitude, n’a plus l’idée du « je » ou du « mien », ne se remémore plus les jouissances passées, ne s’inquiète pas de l’avenir et vit le présent avec détachement. Face aux situations agréables comme désagréables, il n’est plus touché, ne se sent même plus concerné.
Quelle attitude envers la mort ?
Compte tenu de sa perception de celle-ci, il ne devrait plus y avoir de peur puisque la mort peut dès lors s’assimiler à un long sommeil avant une nouvelle vie source d’épreuve, elle. C’est simplement un intervalle entre 2 vies successives. Ce n’est qu’une étape sur la longue route de l’évolution.
Ramana Maharshi ajoute même que « s’affliger d’un décès n’est nullement la preuve d’un amour véritable mais plutôt l’effet d’un sentiment de possession envers le disparu ».
Swami Ramdas ajoute « Ce qui est éternel – l’âme – ne meurt pas et ce qui est périssable n’échappe pas à la dissolution. Alors pourquoi pleurer sur les morts ? »
Et le KARMA, dans tout cela…
C’est simplement la loi de causalité : à toute action, il y a une réaction. Toute action a une ou plusieurs causes et produit un ou plusieurs effets.
En fait, tout ce qui nous affecte aujourd’hui en bien ou en mal est le résultat d’un certain nombre de causes dont nous avons été plus ou moins responsables. De même, toutes les pensées, paroles et actions que nous aurons durant cette vie auront des conséquences-bonnes ou mauvaises dans une des vies futures. Ainsi les mauvaises actions que nous commettons devront avoir pour rétribution des souffrances quantitativement sinon qualitativement correspondantes dans une de nos prochaines vies. De même, nos bonnes actions nos procureront des facilités et des bonheurs dans les vies à venir.
Cette idée de KARMA n’entre pas en contradiction avec la notion d’hérédité. C’est le KARMA accumulé antérieurement qui conduit l’âme à choisir et à subir telle ou telle hérédité.
yogaesoteric
19 avril 2018