L’Eleuthérocoque – Un adaptogène à découvrir ou redécouvrir (3)

Lisez la deuxième partie de cet article

Synergies possibles :

Concentration intellectuelle : Éleuthérocoque + Ginkgo, Romarin, Bacopa, Maca…
Fatigue musculaire : Éleuthérocoque + Spiruline
Stress avec tension musculaire : Eleuthérocoque + Scutellaire
Performances physiques : Éleuthérocoque + Ginseng, Guarana…
Affections des voies respiratoires : Éleuthérocoque + Échinacée d’Inde
Jambes lourdes chroniques : Eleuthérocoque + Marron d’Inde, Hamamélis, Vigne rouge…
Fatigue générale, anorexie : Eleuthérocoque + Acérola…
Sommeil perturbé, réveils fréquents : Eleuthérocoque + fruits de Longame, graines de Jujubier, Passiflore…
Inflammation : Eleuthérocoque + Curcuma, Harpagophytum, Reine des prés…

 

Mises en garde

Aux doses recommandées, l’Éleuthérocoque est une plante très peu contre-indiquée et provoquant de très rares effets secondaires. On ne connaît d’ailleurs pas de réels effets secondaires quant à sa prise et c’est une des raisons pour laquelle c’est un adaptogène. On se répète mais c’est vraiment le plus doux des Ginsengs.

Cependant, comme l’Éleuthérocoque peut être stimulant, les personnes atteintes de troubles cardiovasculaires, d’athérosclérose ou de cardite rhumatismale doivent faire attention : il peut provoquer des palpitations, des tachycardies et une élévation de la tension artérielle. Il en va de même pour les personnes ayant une tension artérielle élevée (plus de 180 (systolique)/90 (diastolique)). De plus, de par cette propriété, il peut, potentiellement, causer un risque d’énervement. Pour la même raison, on conseillera de limiter sa consommation en caféine pendant son utilisation et de ne pas en prendre après 16 h (principe de précaution) car cela pourrait, rarement toutefois, troubler le sommeil.

Il peut aussi entraîner, tout aussi peu souvent, une diarrhée temporaire puisqu’il a une action sur les intestins. Cela est rare et rentre vite dans l’ordre…

À éviter aussi lors d’infection aiguë car il pourrait empirer la situation. C’est une théorie souvent discutée aujourd’hui et ce débat concerne beaucoup de plantes connues pour renforcer l’immunité comme les Echinacées, par exemple…

L’utilisation à long terme est associée à une inflammation des nerfs pouvant provoquer des spasmes musculaires, en particulier au niveau du nerf sciatique : mets vraiment ton corps au repos au bout de 12 semaines.

Cet adaptogène, on vous le rappelle, stimule les sécrétions hormonales et ses éleuthérosides peuvent agir comme des œstrogènes. Ainsi, on l’évitera en cas de cancer hormono-dépendant, de maladies du sein ainsi que sous contraceptif oral. C’est, encore une fois, une recommandation selon le principe de précaution puisque d’autres études amèneraient plutôt à penser que les adaptogènes réguleraient justement la production hormonale et auraient un effet protecteur…

Comme l’affirmait Paracelse en arguant que « la dose seule fait que quelque chose n’est pas un poison », l’utilisation à forte dose d’Eleuthérocoque peut provoquer des mastalgies, des saignements utérins, des troubles de l’humeur : il faut donc toujours respecter les doses recommandées.

L’Eleuthérocoque augmenterait les effets des antibiotiques par addition.

On évitera, évidemment, de le conjuguer avec la prise massive d’alcool qui accentuerait le côté sédatif de la plante.

Il est également déconseillé aux femmes enceintes, allaitantes et aux enfants de moins de 12 ans bien que, chez ces derniers, les études n’aient pas montré de toxicité particulière.

Pour les adolescents (12 à 17 ans), on vous conseille, d’ailleurs, de diviser la durée de prise par deux : 6 semaines max puis 1 semaine de fenêtre thérapeutique.

En bref, si vous n’êtes pas atteint de ces maladies, enceinte, allaitante, et si vous respectez les doses recommandées et les conseils, l’Eleuthérocoque est dénué d’effets indésirables.

L’Eleuthérocoque (Eleutherococcus senticosus) contient notamment l’Eleuthéroside E, un « adaptogène » doué de propriétés anti-stress, il est considéré également comme stimulateur de la production de lymphocytes et utilisé aussi dans les asthénies fonctionnelles.

L’Harpagophytum (Harpagophytum Procumbens) dont le constituant majoritaire l’Harpagoside possède des propriétés anti-inflammatoires.

L’attention des professionnels doit être attirée sur le fait que ces plantes contiennent des substances qui rentrent dans les catégories de substances prohibées par les Codes des Courses et que leur usage est susceptible d’occasionner des contrôles positifs.

Bien que ces substances, aux doses habituellement prescrites, s’éliminent rapidement, il convient de rappeler que leur administration est interdite par les Codes des Courses dès que le cheval est déclaré partant.

Interactions

Les principales interactions existantes proviennent des constituants et des propriétés intrinsèques de l’Éleuthérocoque.

 

1) Interactions pharmacodynamiques

– Anti-agrégants plaquettaires et anticoagulants : augmentation du risque de saignements par addition d’effets due à la présence de coumarines.

Pas de preuve clinique ni expérimentale.

Mécanisme probable de l’interaction : un des composants de l’Éleuthérocoque, l’acide dihydrobenzoïque semble inhiber l’agrégation plaquettaire et donc abaisser le temps de coagulation.

Importance : interaction théorique possible.

Conseil : en cas d’association avec aspirine, plavix, diclofénac, ibuprofène, naprosyne, héparine, warfarine, surveillance clinique des signes d’hémorragie.

– Médicaments antidiabétiques et insuline : augmentation du risque d’hypoglycémie par addition d’effets (du fait de l’effet hypoglycémiant de la plante).

Absence de preuve clinique.

Preuves expérimentales : plusieurs études in vitro montrent une amélioration de la glycémie voire un effet hypoglycémiant de l’Éleuthérocoque.

Mécanisme probable de l’interaction : addition d’effets hypoglycémiants.

Importance : interaction possible.

Conseil : en cas d’association avec glimepiride, glipizide, insuline, surveillance étroite de la glycémie et des signes d’hypoglycémie.

– Médicaments hypo/hypertenseurs : du fait de l’effet régulateur de la plante.

– Médicaments antidépresseurs : il potentialiserait leurs effets. A surveiller donc avec l’association de clonazepam, phenobarbital…

2) Interactions pharmacocinétiques (4)

– Médicaments métabolisés par l’iso-enzyme 1A2 du cytochrome P450 : augmentation des concentrations plasmatiques.

Absence de preuve clinique.

Preuves expérimentales : des études expérimentales in vitro et sur des modèles animaux suggèrent que les extraits d’Éleuthérocoque inhibent l’action du CYP1A2 (5).

Interactions possibles avec des molécules substrats du 1A2 telles que : clozapine, fluvoxamine, haldol, halopéridol, imipramine, olanzapine, propranolol, théophylline, zolmitriptan…

Mécanisme probable de l’interaction : inhibition du CYP1A2.

Importance : interaction possible

Conseil : en cas d’association, surveillance clinique et/ou biologique des signes de surdosage.

– Médicaments métabolisés par l’iso-enzyme 2C9 du cytochrome P450 : augmentation des concentrations plasmatiques.

Absence de preuve clinique.

Preuves expérimentales : des études expérimentales in vitro et sur modèles animaux suggèrent que les extraits d’Éleuthérocoque inhibent le 2C9.

Interactions possibles avec les molécules substrats du 2C9 telles que : amitriptyline, diazépam, diclofenac, warfarine, losartan, tamoxifène, oestradiol, verapamil…

Mécanisme probable de l’interaction : inhibition du CYP2C9.

Importance : interaction possible.

Conseil : en cas d’association, surveillance clinique et/ou biologique des signes de surdosage.

3) Mécanisme non déterminé

– Digoxine : augmentation de la digoxinémie (digoxine sérique).

Preuves cliniques : il existe un cas isolé rapporté d’augmentation de la digoxinémie suite à la prise d’Éleuthérocoque pendant une durée indéterminée chez un patient précédemment stable sous digoxine depuis plus de 10 ans. Il n’a pas été trouvé de contamination par digitoxine ou digoxine dans les capsules et les auteurs du rapport rejettent également l’idée que les éleuthérosides (ressemblant chimiquement à la structure des glycosides cardiotoniques) auraient pu être convertis in vivo en digoxine ou que l’élimination rénale de la digoxine aurait pu être altérée car le patient n’a pas montré de signe de toxicité.

Preuves expérimentales : il a été montré que Panax ginseng (Ginseng asiatique), Panax quinquefolius (Ginseng américain) et Eleutherococcus senticosus (Éleuthérocoque) interfèrent avec certains dosages de la digoxine dont les dosages immunologiques par polarisation de fluorescence (FPIA) et les dosages immuno-enzymatiques sur microparticules (MEIA).

 

Mécanisme probable de l’interaction : non élucidé.

Il est difficile de savoir si l’augmentation de digoxinémie est due à une interaction pharmacocinétique (inhibition de la PGP qui augmenterait l’absorption de la digoxine et donc la Cmax (7)) ou s’il s’agit d’une interférence avec le dosage de la digoxine qui donnerait de faux résultats.

Une autre possibilité serait la contamination du produit par une plante chinoise, Periploca sepium, qui contient des glucosides cardiotoniques et qui est connue pour être une falsification de l’Éleuthérocoque.

Importance : interaction probable.

Conseil : en cas d’association, surveillance clinique des signes de surdosage en digoxine.

4) Interactions avec d’autres plantes

– Plantes ou compléments ayant également des effets anticoagulants ou antiagrégants plaquettaires : augmentation théorique de l’effet par addition, en particulier avec l’Angélique, l’Ail, le clou de Girofle, le Gingembre, le Ginkgo, le Ginseng, le Curcuma…
– Plantes ou compléments ayant également des effets hypoglycémiants : augmentation théorique de l’effet par addition, en particulier avec le Fenugrec, le Melon amer, le Gingembre, le Kudzu, le Gymnéna ou même l’Olivier…
– Plantes ou compléments ayant également des effets sédatifs ou anxyolitiques : augmentation théorique de l’effet par addition, en particulier avec l’Eschcholtzia, la Camomille allemande, la Centella asiatica, le Houblon, la Sauge, le Millepertuis, la Valériane, l’Acore odorant…

5) Sécurité

Falsification fréquente par Periploca sepium, une plante chinoise de la famille des Asclépiadacées.

Un rapport de cas montre une androgénisation néonatale suite à la prise, durant la grossesse, d’Éleuthérocoque falsifié par Periploca sepium.

Il est également probable que ce type de falsification ait été la cause du cas clinique d’augmentation de la digoxinémie.

Ce problème de falsification ou de confusion montre à quel point il faut être attentif : assurez-vous donc toujours de la provenance de la plante si vous ne la cultivez pas vous-même.

Les nouvelles études confirment la validité des principales indications, toutefois, cette plante qui a un intérêt certain sur l’amélioration de la vie, la sociabilité, la convalescence et les améliorations des performances intellectuelles de la personne âgée, entre autres, justifierait, selon moi, des études plus élargies, plus approfondies et sur des périodes plus longues, la tendance étant souvent à des protocoles courts (alors qu’il ne s’exprime vraiment qu’à partir de 3 semaines de prise continue) car l’Eleuthérocoque ne saurait se limiter qu’à une simple prévention saisonnière des états grippaux : ce serait dommage !

yogaesoteric

10 octobre 2019

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