Boycott d’H&M, Zara, Celio… les scandales des marques « made in Asia »

Il y a nombreux gens dans ce cas : on boycotte carrément McDo, Coca ou Starbucks parce que ces entreprises nous font manger et boire n’importe quoi sans même payer leurs impôts, on est même prêt à diminuer voire arrêter la viande et à acheter nos légumes au marchand bio… mais on achète des fringues chez H&M ou Celio parce qu’on n’a pas assez de moyens pour faire autrement (bien qu’on ait nos armoires remplies de trucs, évidemment, les gens ne mmes pas à un paradoxe près). D’ailleurs, souvent, ce n’est même pas un souci de moyens mais d’opportunités : on ne sait pas où acheter des vêtements équivalents à ces marques, même à un prix légèrement plus élevé.

Eh oui, de la même façon que les fast-food ont remplacé les petits boui-bouis, que les grandes surfaces illégales ont remplacé les petits commerçants, les grosses franchises comme H&M, Zara, Nike, Celio, Mango, Pimkie, etc. ont remplacé les petits magasins de vêtements, et le cercle vicieux est là, impossible à enrayer. Pourtant, il le faut, coûte que coûte, et voici pourquoi.

Toutes les multinationales comme H&M, Zara et Celio font fabriquer leurs vêtements en Asie (Chine, Inde, Bangladesh, etc.), car la main d’œuvre y est beaucoup moins cher. C’est la raison pour laquelle vos yeux s’éclairent quand vous voyez un pantalon à 20 euros ou un pull à « seulement » 15 boules. Mais sachez que derrière ce prix relativement doux se cache un business de la misère qu’il n’est pas normal, pas éthique, pas responsable d’encourager. Surtout que, vous allez le voir, on se fait arnaquer en achetant ces marques.

En effet, faites le calcul par vous-même : trouvez-vous cela juste d’acheter un pull 40 euros alors qu’il a coûté à peine 5 ou 6 euros à la fabrication (matière première, travail, main d’œuvre et transport, tout compris) ? N’auriez-vous pas l’impression de moins vous faire enfler en achetant un pull 70 ou 80 euros mais en sachant qu’il a été fabriqué par une personne qui est payée « convenablement » (si on considère qu’un SMIC français est convenable) pour sa fabrication ?

La prise de conscience politique a un coût

Ne nous leurrons pas, les marques de vêtements low-cost utilisent des matières premières médiocres, une main d’œuvre bon marché exploitée et continue à faire travailler de très nombreux enfants. De plus, l’industrie textile est le deuxième plus gros pollueur d’eau, le coton nécessite plus de pesticides que n’importe quelle autre plante, c’est une industrie qui utilise des matières fossiles (notamment pour le polyester) et de nombreux arbres (notamment pour la soie artificielle), et ne parlons même pas du charbon brûlé par les usines et celui brûlé par les bateaux pour les exportations (bonjour le bilan carbone).

Le prix n’est donc pas un argument suffisant : payer le double pour avoir un produit fabriqué dans des conditions décentes et qui durera deux fois plus longtemps, c’est tout bénef, non ? La qualité a un coût, la prise de conscience politique aussi.

Car commencer à acheter ses vêtements de manière éthique, c’est aussi penser à long terme : outre un bilan carbone plus positif à court terme, c’est aussi l’assurance d’acheter moins de vêtements sur le long terme (meilleure qualité = meilleure durée de vie) et de ne plus être dans la frénésie de l’achat compulsif que nos sociétés encouragent. En bref, acheter chez H&M, Nike et consorts, c’est encourager l’obsolescence programmée. Et personne ne veut ça.

Le monde consomme 80 milliards de vêtements neufs tous les ans. C’est la fast-fashion, ou « mode jetable ». La publicité et le marketing font un travail de propagande gigantesque et dépensent des sommes folles pour qu’à notre tour, nous dépensions et alimentions ce commerce immonde. Une propagande souvent sexiste, transformant les corps en objets, en cintres plus précisément.

Changer son mode de consommation vestimentaire n’est pas un geste anodin, c’est un geste fort. Même si ça paraît moins « vital » que d’arrêter les fruits et légumes OGM pour les fruits et légumes bio, c’est une erreur : c’est vital pour des centaines de milliers d’âmes, à l’autre bout du monde, qu’on exploite, qu’on spolie. L’esclavage infantile existe toujours, dans l’agriculture, les mines, mais aussi dans le textile.

Boycotter toutes les marques exploiteuses

On parle souvent des marques les plus connues et les moins chères, les Zara et H&M (encore plus sous le feu des projecteurs depuis l’effondrement du Rana Plaza au Bangladesh et l’émotion que cela a suscité), mais d’autres marques sont également visées, comme Asos ou Marks & Spencer. Ces deux marques ont été épinglées par la BBC car elles faisaient travailler des réfugiés syriens en Turquie, parmi lesquels des enfants, travaillant parfois jusqu’à 12 heures pour un salaire illégal tellement il était faible. Quel monde plein de morale et d’éthique !

Même les plus grandes marques de luxe, dont l’étiquette vous mentionnera toujours un « fabriqué en France », font souvent concevoir les 9/10 de leurs pièces loin de la France… car une législation autorise à indiquer « fabriqué in France » sur l’étiquette du moment qu’un élément de la pièce a bien été « fabriqué » en France. Eh oui, bien souvent, ce sont les lois qui encouragent ces systèmes.

Alors, tant que nous n’écrirons pas nos lois nous-mêmes, il faut essayer de changer par nous-mêmes. Le plus dur, c’est peut-être de trouver des marques respectueuses équivalentes ? Heureusement, nous vivons à l’époque d’Internet, et tout est trouvable en quelques clics. Alors nous n’avons pas d’excuses.

Le boycott est une puissante arme de changement (Gandhi approuve), mais nous ne l’utilisons que très partiellement, car nous tenons à notre petit confort. Pourtant, on peut mieux faire. Qui le veut vraiment ?

A ceux qui pensent qu’on peut contrebalancer le boycott du trop-plein d’achats par Emmaüs par exemple, il est important de préciser que si l’idée d’Emmaüs est charitable et louable, l’entreprise fonctionne de telle façon qu’il est compliqué de la cautionner. En effet, de nombreuses personnes travaillant pour Emmaüs n’ont pas réellement de contrat, puisqu’elles sont « travailleurs solidaires », ce qui permet à l’association de les prendre et de les jeter au gré du vent, comme de vulgaires T-shirt H&M.

yogaesoteric

11 janvier 2018

 

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