Guérison par voie spirituelle : l’enseignement de Bruno Groening (2)

Lisez la première partie de cet article

Bruno Groening : « L’existence de Dieu est une réalité »

L’exposé suivant qui permettra de cerner l’enseignement de Bruno Groening a été établi à partir de documents originaux (les discours de Bruno Groening), de manuscrits de l’époque et d’informations qui ont été obtenu grâce aux conversations avec des témoins de son temps. On s’est efforcé de rester le plus près possible de l’esprit qui se dégage de tout ce qu’il a dit.

La plupart des hommes croient se reconnaître à travers leur corps visible extérieurement. Bruno Groening, quant à lui, voit le corps humain comme un instrument qui permet d’être actif à l’intérieur du monde matériel créé. L’homme, c’est sa conviction, n’est en réalité qu’esprit. Cet esprit a une âme liée, seulement pour sa vie sur terre, à un corps substantiel. Il renvoyait indéniablement par là à l’existence d’une réalité supérieure de l’esprit. Pour lui, les niveaux spirituels de l’être n’étaient point théorie, mais réalité vivante. Il les vivait à l’intérieur de lui-même, et cette expérience fit accroître la force de sa conviction et ce discernement qui comprend quels contextes entraînent la santé ou la maladie. Cette connaissance n’est guère nouvelle, disait-il expressément, elle représente seulement une bribe d’un savoir originel, et la majeure partie de l’humanité en a perdu l’accès aujourd’hui.

 

« Je ne sais pas grand-chose », dit-il dans un discours adressé à la communauté de Springe, « je ne sais pas grand-chose, dit-il, je ne sais rien d’autre que ce que les hommes d’aujourd’hui ne savent plus. C’est justement pour cela que je […] considère comme étant de mon devoir d’instruire chaque personne, d’apprendre à chacun à qui il appartient, quelle créature il est, et comment il peut capter l’énergie créatrice afin de devenir également maître de son corps. »

Pour Bruno Groening, l’existence de Dieu était un fait. De cette certitude intérieure naquit la connaissance élevée d’une Toute-Puissance à laquelle beaucoup d’hommes ne croient plus: « Je me sens tenu d’éclairer les humains. […] Et si l’un d’entre vous venait à dire qu’il n’y a pas de Dieu, je me ferais alors couper en morceaux pour cela. Je ne dévie pas de ma foi. »

Il n’avait point l’intention de prononcer seulement des phrases remplies de ferveur religieuse, il voulait bien plus faire redécouvrir ce Dieu qu’on avait relégué au rang d’inconnu, ce Dieu qui peut et qui veut également aider, si seulement on veut bien lui en offrir l’occasion. Le premier devoir, par conséquent, qu’il voyait dans son action consistait à donner un moyen, à ceux qui cherchaient aide et secours, de rétablir l’ouverture consciente du chemin qui mène à cette force curative omniprésente, cette force créatrice qu’il désignait aussi sous le nom de courant guérisseur.

La force créatrice et la réception de celle-ci

Avant que Bruno Groening ne prenne la parole, il était courant qu’un collaborateur s’adressât aux personnes présentes, en attirant leur attention sur les conditions préalables nécessaires à la réception du courant guérisseur. Il les invitait à ne croiser ni les bras ni les jambes, à diriger leur mental sur quelque chose d’agréable et à observer attentivement leur corps.

Bruno Groening formula cette requête par les mots suivants: « Si vous procédez de cette façon, remplis de bonne volonté et en observant votre corps, et si moi, je conseille toujours à mes frères humains de ne pas se tenir avachis et de ne pas croiser les jambes, – car Dieu n’a pas créé l’être humain à cette fin : ici-bas, l’homme veut éprouver ce qu’il y a de plus précieux, – alors il faut vous asseoir librement, les mains ouvertes, et avoir aussi un souhait cher à son cœur, et prier Dieu qu’Il lui accorde ce dont il a vraiment besoin. Ainsi, faites cela maintenant, mes amis, alors vous ne recevrez pas seulement quelque chose, mais vous recevrez et ressentirez toujours ce dont votre corps a vraiment besoin. »

Au cours de colloques avec plusieurs guérisseurs, on a eu l’occasion de constater leur mise en pratique de ces mêmes règles. Un guérisseur de Brême rapporta que, lui aussi, avait eu cette intuition que la force s’écoulait certainement mieux quand elle n’était pas bloquée par des jambes ou des mains croisées. Une guérisseuse, de son côté, raconta à quel point son travail lui devenait difficile quand les mains des personnes à traiter restaient croisées; c’était comme si, à cet instant, un blocage se produisait en elle.

Bruno Groening avait expliqué en phrases très simples les mécanismes à la base de cela et désignait par « courant guérisseur » cette force curative venant de Dieu. Il est intéressant de constater que la plupart des personnes qui captaient le courant de guérisseur de la façon décrite par Bruno Groening, déclaraient régulièrement qu’elles enregistraient en elles des fourmillements et une forte sensation de chaleur, et beaucoup comparaient cette nouvelle sensation physique à un courant bienfaisant traversant le corps.

Groening demandait à ses auditeurs de s’imaginer que les bras et les jambes étaient l’équivalent de conducteurs électriques. Si l’on compare ce qui se passe dans le domaine technique, le contact entre deux fils électriques non isolés amène un court-circuit. Cette situation est identique dans le corps humain: le croisement des bras ou des jambes provoque un engorgement d’énergie à cet endroit, si bien que les énergies subtiles ne peuvent plus circuler dans cette région. On se coupe donc quasiment de la force curative. On le constate particulièrement chez les personnes qui décèlent certaines capacités de réception.

Quelques-unes parmi celles qui ont été questionnés à ce sujet qualifièrent de très désagréables les sensations ressenties en l’occasion, un peu comme une pression ou quelque chose qui se congestionnait. Pour la plupart des gens, ce phénomène énergétique dans leur corps ne leur est pas accessible de manière consciente.

On a pu observer que plus de 90% de personnes, tout au long d’une réunion publique par exemple, croisent les bras ou les jambes. Certains individus arrivent même à croiser deux fois les jambes. Cette posture est ressentie comme normale et confortable. On ne remarque pas les énergies perdues de cette façon, parce qu’on ne les connaît pas. Du fait que cette position n’est pas permanente (elle cessera au plus tard lors de la reprise de la marche), un certain équilibre peut sans cesse être retrouvé, et les troubles n’apparaîtront en général qu’après une longue période latente.

Le courant guérisseur : suggestion ou force curative ? Le facteur « X » dans l’action de Bruno Groening

Mais reparlons plutôt de l’enseignement de Bruno Groening. Pour lui, l’attitude ouverte du corps est donc indispensable pour capter la force divine. Outre le corps cependant, il faut aussi disposer son état d’âme favorablement, vers un état « d’ouverture » : on y parvient tandis qu’on délaisse les pensées négatives – surtout celles qui touchent à la maladie ou aux soucis – qu’on visionne une scène agréable et qu’on se met ensuite à l’écoute de son corps.

 

Bruno Groening désignait cette disposition intérieure et cette position extérieure par la « mise en réception ». Pour obtenir une meilleure compréhension de cet état, il se servait également d’une comparaison sur un plan technique. Par la mise en réception, l’homme s’ouvre consciemment à la force de guérison, la force créatrice ; il reçoit, comme disait encore Bruno Groening, l’onde curative, l’émission diffusée par Dieu. Bruno Groening comparait le corps humain avec un appareil de radio. La radio nécessite également une mise au point déterminée, un « réglage de réception », pour obtenir l’émission souhaitée.

Si les conditions préalables sont réalisées, l’homme capte l’onde curative (la force de guérison). Les sensations décrites auparavant se manifestent la plupart du temps. Il est intéressant de faire remarquer que celles-ci furent dépeintes non seulement par l’auditoire de Bruno Groening en son temps mais, que, de nos jours également, on entend régulièrement les personnes qui captent la force de guérison faire des descriptions similaires.

On ne décrit pas, d’ailleurs, que des sensations comparables à un léger courant électrique ; on parle aussi, assez souvent, d’un sentiment de force et de légèreté, d’un sentiment de félicité. A l’inverse, beaucoup de gens ne ressentent absolument rien. Néanmoins, cette force s’écoule en eux, indépendamment de leur perception consciente. On a pu vérifier cela en constatant que des guérisons se produisaient également chez les personnes qui, tout en captant la force de guérison, n’avaient pas le sentiment conscient du passage de ce courant curatif.

Mais comment en arrive-t-on à ces sensations? C’est ce que se sont demandés aussi, à Heidelberg, en 1949, les scientifiques représentés dans la commission d’examen qui s’étaient donné comme objectif d’étudier, sous contrôle clinique, le travail de guérison de Bruno Groening. Ils découvrirent un certain parallèle avec le training autogène mis au point en 1920 par un célèbre psychothérapeute berlinois, le Professeur J.H. Schultz, qui constitua cette thérapeutique à partir de ses expériences effectuées sous hypnose. Sans doute une telle similitude relève-t-elle d’une analyse quelque peu superficielle.

La posture dite « du fiacre » dans ce training réclame une position assise décontractée. Les bras et les jambes ne peuvent être croisés, le dos reste libre, les mains sont posées sur les cuisses. Mais les différences deviennent vite évidentes quand on y regarde de plus près. Schultz déjà avait toujours caractérisé le training autogène comme un «chemin pratique qui conduit à l’auto-hypnose » et, par cette dénomination, il n’avait jamais dénié la liaison évidente avec l’hypnose. Pour Bruno Groening, la libre volonté de l’homme était inviolable ; aussi rejetait-il l’hypnose et la suggestion.

Certes, comme Bruno Groening, Schultz incite les personnes à se concentrer sur les sensations de leur corps; mais dans le training autogène, les sensations corporelles sont provoquées par l’autosuggestion. Cela signifie que les patients sont invités à se concentrer sans arrêt sur des formules d’exercices déterminés ou des représentations d’images, jusqu’à ce qudeviennent sensibles. On emploie des formules telles que: «le bras droit (ou gauche) devient lourd », «je suis très calme », « mon coeur bat calmement et avec force » etc.

Le pratiquant doit transformer mentalement en images les formules d’exercices effectués. Par cette suggestion intérieure répétée, on peut influencer le système neuro-végétatif, qui norm comparaison sur un plan technique.

yogaesoteric

23 octobre 2017

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