HEPATITE B une histoire sulfureuse (3)

Dr Marc Vercoutere

Lisez la deuxième partie de cet article

L’immense majorité des réunions sur les dangers de l’hépatite B a été sponsorisée par les trois fabricants du vaccin, Merck, Pasteur-Mérieux et SmithKline-Beecham. La liste qui suit met en parallèle les colloques et les décisions de l’OMS et des États sur la politique vaccinale contre l’hépatite B (source REVABH).

 

1986 : création d’une task force de médecins européens contre l’hépatite B, présidée par le professeur Goudeau, l’un des inventeurs du vaccin, et financée avec l’aide de fondations américaines. « Ce groupe d’experts fait du lobbying pour introduire la vaccination et aider à la création de “ mass markets ” », peut-on lire dans l’une des pages du serveur Internet de l’OMS. Il existe plusieurs autres groupes de lobbying comme le HBVB ou le HFI, tous financés par les fabricants de vaccin.

1987 : le groupe d’experts Hepatitis Technical Advisory Group recommande l’intégration du vaccin hépatite B dans le programme mondial de vaccination.

1988 : symposium international sur les hépatites virales organisé à New York, sponsorisé par la firme Merck. Le même jour, à San Francisco, un autre colloque est payé par le concurrent SKB.

1989 : colloque international de Paris sur le vaccin hépatite B. « Je suis reconnaissant aux nombreuses organisations et aux laboratoires pharmaceutiques pour leur généreuse participation financière », annonce Pierre Coursaget, président du congrès. Parmi la liste des donateurs : SKB et Pasteur Vaccins.

1990 : Barcelone, colloque international sur les hépatites virales. Sponsor : SKB. Depuis un an, les publications scientifiques sur l’hépatite B et le vaccin se sont multipliées.

Article de Jean Yves Nau dans le Monde du 16 mai 1990. : « L’éradication mondiale est aujourd’hui permise. »

Déclaration du professeur Alain Goudeau, expert en chef européen de l’hépatite B : « À mon avis, tout cela prépare d’une certaine manière le terrain à une vaccination universelle contre l’hépatite B. Je pense que la prochaine étape sera l’inscription de cette vaccination en tant que vaccination obligatoire. On arrivera en effet bientôt à penser qu’il est bon, pour une personne donnée, d’être vaccinée, compte tenu de la possibilité, à cause notamment de la transmission sexuelle, d’être un jour ou l’autre dans une situation à risque. »

Toujours en 1990, en novembre, le dixième colloque de la section virologie est consacré aux virus des hépatites. Organisé à l’Institut Pasteur de Paris avec édition d’un ouvrage où figurent des remerciements à SKB pour sa participation.

1991 : année décisive,

– l’OMS demande à tous les pays d’inclure le vaccin hépatite B dans les programmes de vaccination, au plus tard en 1997.
– La France rend obligatoire la vaccination des médecins et professionnels de santé.
– Le CDC ainsi que l’AAFP, American Academy of Family Physicians et FAAP, American Academy of Pediatrics, recommandent la vaccination des enfants.

1992 : symposium international organisé à Vienne par SKB sur l’hépatite B. « Une réunion dont le but nullement caché est de lancer le vaccin », indique Le Monde.

L’Italie décrète la vaccination obligatoire des bébés.

Cinquième conférence de consensus sur les hépatites virales organisée à Paris par l’Association pour la formation continue en pathologie infectieuse, AFORCOPI, parrainée par Pasteur-Mérieux et SKB.

1993 : sixième conférence de consensus sur les hépatites virales. Sponsor : SKB. En décembre, Forum de médecine de l’adolescence au palais des Congrès, porte Maillot, avec une journée sur l’hépatite B financée par SKB. Toujours la même année, congrès international de Cannes sur l’hépatite virale, sponsorisé par les deux fabricants.

1994 : Deux ans après l’Italie, la France entre en croisade avec comme chef de file son ministre de la santé, le Pr. Douste-Blazy.

Les stratégies employées dans ces deux pays voisins méritent quelques remarques.

La campagne de vaccination en Italie : l’OPA sur la jeunesse italienne

La vaccination obligatoire des bébés a été imposée en Italie en 1992 par une mafia en col blanc avec comme corrupteur plusieurs laboratoires dont le fabricant du vaccin Engerix, SmithKline Beecham et comme victimes « consentantes » plus d’une soixantaine de hauts fonctionnaires du ministère de la santé.

 

En 1991, Francesco de Lorenzo, ministre italien de la santé, a touché de nombreux pots de vin de plusieurs laboratoires, dont SmithKline Beecham. Le Président de cette firme, qui fabrique le vaccin anti-hépatite B, a avoué avoir donné au ministre 600 millions de lires quelques mois avant que ce dernier rende la vaccination obligatoire dans son pays. Francesco de Lorenzo a été inculpé et condamné à 8 ans de prison ferme ainsi que Paolo Cirino Pomicino, ancien ministre du Budget et le Pr. Dulio Poggiolini, directeur de la Direction du médicament dans son pays, après avoir été Président de l’Ordre des médecins, mais aussi membre influent des instances européennes du Médicament. Plus d’une soixantaine d’autres membres tout puissants du ministère de la Santé ont également été condamnés pour diverses fautes graves que le Giornale per la protezione della salute (n° 6, mars 1998) qualifie de « pratiques mafieuses ».

L’information a fait la Une de tous les journaux italiens, puis a été reprise par un journal pharmaceutique international de langue anglaise, Scrip, lequel n’a pas hésité à publier les montants des pots-de-vin généreusement distribués par de prestigieux laboratoires pharmaceutiques tels French, Glaxo, Pfizer, Shering et SmithKline.

A lui seul, le Pr. D. Poggiolini aurait touché des sommes hallucinantes s’élevant à plus de soixante millions de dollars. Les laboratoires Sandoz se sont contentés de mettre un hélicoptère à sa disposition, ce qui semble une bagatelle par rapport à l’énormité des sommes distribuées par les autres laboratoires. Ces faits ont été signalés dans l’ouvrage Des lobbies contre la santé, de Bernard Topuz et Roger Lenglet, mais la presse française s’est abstenue de parler de cet immense scandale.

On peut s’interroger sur les raisons. Existerait-il un rapport entre ce silence et le poids considérable des laboratoires ?

La campagne de vaccination en France : une arnaque exemplaire

En France, comme dans le monde occidental, les autorités de santé entretiennent souvent des relations perverses avec les laboratoires pharmaceutiques pour lesquels l’intérêt du malade est accessoire à côté de celui prioritaire des actionnaires. La Cour des comptes n’avait-elle pas reconnu en 2001 que : « la politique du médicament est inféodée aux lobbies pharmaceutiques […] la formation et l’information des médecins sont assurés par les laboratoires pharmaceutiques » (Analyse du rapport de la sécurité sociale, septembre 2002).

Dans leur quête aux euros, les laboratoires multiplient les moyens de persuasion. Les membres des commissions, les ministres et leurs chefs de cabinet, députés et sénateurs sont des proies de choix pour ces rapaces de la haute finance, dont le travail est grandement facilité par le développement de la volonté politique d’éradication des maladies et l’aval de l’OMS, « bateau ivre de la santé », sans oublier la peur entretenue dans la population.

Certes, le Pr Philippe Douste-Blazy n’a fait que s’inscrire dans une logique mondiale dictée par l’OMS. Le French Doctor Bernard Kouchner ou d’autres encore « responsables mais pas coupables » auraient sans nul doute eu un comportement comparable. A leur décharge, il faut reconnaître qu’« Actuellement, les industries pharmaceutiques approchent en puissance les états qui sont censés leur imposer la loi et qui, dès lors, parviennent difficilement à la faire respecter » (John Braithwaite, Corporate crime in the pharmaceutical industry, 1984). Vingt-cinq ans plus tard, la puissance financière et économique des laboratoires s’est considérablement accrue…

La campagne de vaccination chez les professions de santé ne semblant pas avoir eu l’impact souhaité, les médecins notamment se faisant tirer l’oreille, les laboratoires multiplièrent alors les démarches pour convaincre le gouvernement français de la nécessité de généraliser cette vaccination.

La revue Capital, n°118, de juin 1998, apprend ainsi que SmithKline Beecham et Pasteur-Mérieux ont « déployé des trésors de persuasion, financé des études, abreuvé les pouvoirs publics de statistiques dramatisantes, aidé financièrement l’Organisation Mondiale de la santé (qui a fini par appeler à la généralisation, à terme, de la vaccination), accompagné la création d’associations scientifiques de promotion…. » (et largement diffusé les informations auprès de tous les lycées et collèges).

Ce même périodique apprend que, dans cette campagne promotionnelle, le laboratoire SmithKline Beecham possédait une longueur d’avance sur Pasteur-Mérieux. Son directeur, Bernard Mesuré était également le président du Syndicat national des industries pharmaceutiques (Snip) qui avait financé, en 1993, la campagne électorale du futur ministre de la santé, Monsieur Philippe Douste-Blazy. Or « le gouvernement, qui bataillait alors pour mettre en place des guides de bonne pratique (références médicales opposables) dans le cadre de la maîtrise des dépenses, avait grandement besoin du Snip ». Curieusement, SKB bénéficiera d’un contrat – sans appel d’offre – d’un million cinq cent mille doses de vaccin pour un montant de 49 millions de francs émanant du service de la promotion à la santé des lycées et collèges, service rattaché au ministère de l’éducation nationale mais dépendant en fait du Ministère de la santé.

 

Un tel contrat sans appel d’offre constitue un délit pour lequel le ministre Douste-Blazy n’a toujours pas été poursuivi. Serait-ce un « renvoi d’ascenseur » de sa part ?

Par ailleurs, l’utilisation de la psychose de la peur a été publiquement confirmée le 23 mars 1998, lors du journal télévisé de 20 heures d’ Antenne 2, par la diffusion d’une note interne de Pasteur-Mérieux-MSD : « Sur le marché de la vaccination, les adolescents sont un segment très porteur. Il faut dramatiser. Faire peur avec la maladie » !

Le scandale financier

En France, en 1995, la campagne de vaccination contre l’hépatite B a coûté à la Sécurité sociale, c’est à dire au contribuable, un milliard sept cent vingt et un millions de francs, ce qui n’a certes pas participé à l’assainissement tant réclamé de ses comptes.

Mais quand les pouvoirs publics décident de céder à la pression des laboratoires, ils savent utiliser les grands moyens pour être efficaces et débloquer des crédits. Le Dr Alain Aufrère, responsable de la communication « scientifique » pour les vaccins au sein des laboratoires SmithKline Beecham, mais « irresponsable » dans certains de ses propos, a fait à ce sujet une déclaration « pleine d’humour » : « En France, nous avons eu la chance de tomber sur Philippe Douste-Blazy, un ministre de la Santé dynamique. […] En 1994, nous avons décroché le Marché de la vaccination en milieu scolaire » (cf. Science et avenir de janvier 1997). Ce V.R.P. de haut vol semble considérer qu’on « décroche » le marché de la vaccination comme on décroche un lot dans une foire ou un marché dans le monde financier. On ne peut être plus clair. Il a toutefois raison puisqu’il a réussi, au-delà de ses espoirs, une campagne publicitaire unique au monde.

Un argument souvent invoqué également est le rapport coût-avantage de cette politique. Une telle étude a été réalisée (Chun-Yi Lu, Hepalogy, t. 40, 2004) en considérant quatre types de populations : faiblement exposée (population générale française), peu exposée (hommes âgés de 15 à 40 ans), exposée (homosexuels masculins) et très fortement exposée (toxicomanes). Le coût de la vaccination a été mis en balance avec le coût des hépatites évitées en supposant une acceptabilité parfaite de la vaccination et une efficacité de 95 %, les données épidémiologiques servant de base aux calculs ayant été relevées dans la littérature médicale (en particulier incidence à 1 pour mille, supérieure à l’incidence réelle). Le résultat est on ne peut plus clair : la politique vaccinale coûte 20 fois plus cher que le traitement des hépatites pour la population générale, et 5 fois plus cher pour les hommes de 15 à 40 ans. Le coût est équivalent pour les homosexuels. La politique vaccinale ne deviendrait rentable que pour les toxicomanes, à la condition que la politique d’échange de seringues soit développée.

N.B. : Cette étude n’a pas pris en compte le coût des traitements des accidents consécutifs à la vaccination.

Par ailleurs, une étude néerlandaise a montré que la demi-vie des anticorps (c’est-à-dire le temps au bout duquel le taux a diminué de moitié) est de 5 mois en moyenne et que le taux tombe en dessous du niveau présumé protecteur (10 UI/I) après 4 ans et demi. De ce fait, la protection aura disparu à l’adolescence. Plus récemment (2004), plusieurs publications ont confirmé que les anticorps disparaissent après 5 à 15 ans chez la plupart des enfants vaccinés contre l’hépatite B à la naissance et que 20 à 35 % d’entre eux répondent mal à une dose de rappel 16 a et 162b. Ainsi, les nourrissons vaccinés à l’âge de 6 mois seront protégés jusqu’à l’âge de 5 ans en moyenne, période au cours de laquelle, mis à part ceux nés de mère infectée, ils ne courent aucun risque d’être infectés par le virus. C’est donc faire prendre inutilement le risque d’une complication, ne serait-ce que chez ceux dont le système immunitaire est déficient.

C’est aussi une dépense inutile de santé publique. Indépendamment de l’efficacité réelle ou supposée de la vaccination, vacciner les nouveau-nés se révèle une ineptie dont l’intérêt mercantile n’échappera à personne. Seule la vaccination des adolescents pouvait à la limite éventuellement se justifier.

Lisez la quatrième partie de cet article
 
 

yogaesoteric

29 juillet 2019

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