Immanuel Velikovsky : un génie traîné dans la boue (1)

Un article sur Immanuel Velikovsky pour mieux comprendre le cheminement qui l’a conduit à écrire son livre choc : Mondes en collision.

 

Immanuel Velikovsky (1895-1979) était un médecin et psychanalyste russe. Il apparut pour la première fois aux yeux du public dans les années 20 en fondant à Berlin le journal universitaire Scripta Universitatis et plus tard en créant l’université hébraïque à Jérusalem. Velikovsky était un homme intensément curieux qui s’était beaucoup instruit dans de nombreux domaines différents d’études aussi variés que la science, la médecine, la philosophie, l’histoire ancienne et les lois. Il étudia la psychanalyse avec le protégé de Sigmund Freud, Wilhelm Stekel.

Velikovsky travailla d’abord avec Albert Einstein à Berlin, quand ce dernier publiait des articles de mathématiques dans le journal Scripta Universitatis, et de nouveau avec lui durant leurs efforts pour participer à la création de l’université hébraïque et plus tard dans la vie en tant qu’amis proches et collègues à l’université de Princeton.

En 1939, Velikovsky emmena sa famille à New York, prévoyant de passer l’été à s’occuper de recherches à la bibliothèque de l’université de Columbia. Il compilait un texte psycho-historique pour esquisser les nombreux parallèles intrigants qu’il avait découvert entre le personnage littéraire grec Œdipe et le pharaon égyptien Akhenaton. Cette recherche fut bientôt mise de côté quand Velikovsky tomba sur un papyrus égyptien appelé « Les avertissements d’Ipuwer » (ou « admonestations »), texte qui semblait fournir une confirmation historique aux récits bibliques sur les 10 plaies d’Égypte à l’époque de Moïse. Intrigué par le fait que le récit biblique pouvait peut-être se baser sur des événements historiques réels, Velikovsky commença à chercher d’autres références anciennes qui pourraient servir à confirmer ce point de vue. En se servant des techniques de spécialistes en mythologie comparée, Velikovsky commença une révision exhaustive des textes anciens autour du monde qui dataient de la même époque, et créa un ensemble de preuves à l’appui qui se révéla plus substantiel qu’imaginé au départ.

Les textes anciens présentaient ce qu’il considérait comme une sorte d’universalité de thème se rapportant à une calamité mondiale – des descriptions de feu pleuvant du ciel, de violents séismes, d’éruptions volcaniques, de déplacement de grands volumes d’eau et de catastrophes similaires d’apparence mythique. À la même époque il commença aussi une recherche de références qui convergeraient vers un agent physique capable d’infliger le genre de malheurs décrits dans le Livre de l’Exode.

Il conclut finalement par la théorie du rapprochement d’une comète avec la Terre car c’était le genre d’événements naturels qui collaient le mieux avec le profil des conséquences destructrices décrites dans les textes. Cette tentative de conclusion fut confortée dans son esprit par de nombreuses références antiques explicites sur une comète errante effrayante associée à la grande calamité. On trouvait des références à cette comète dans différentes cultures sous des noms variés comme Seth et Typhon.

Velikovsky fut troublé d’apprendre que dans certaines cultures, les noms qui avaient été assignés au départ à cette effrayante comète furent plus tard associés à la planète Vénus. Pendant ce temps, Velikovsky se rendit compte du surgissement soudain à peu près à la même période historique d’une apparente obsession mondiale pour suivre les mouvements de Vénus. De nombreuses cultures différentes commençaient à garder soigneusement les récits écrits du nombre de jours entre les levers et les couchers de Vénus. Le suivi de Vénus est la motivation probable citée par des historiens qui auraient inspiré les textes d’oracles sur ossements – la première forme connue d’enregistrement écrit à exister en Chine.

Pour Velikovsky, ces faits pris ensemble semblaient impliquer Vénus comme l’agent de peur des terribles événements qui selon lui pouvaient avoir ravagé notre planète. Velikovsky associait cette même période de destruction avec la fantastique éruption du volcan Théra sur l’île de Santorin, la soudaine chute de l’empire minoen en méditerranée et la fin du royaume du Moyen Empire en Égypte aux environs de 1500 avant J-C. Pour supporter cette thèse non orthodoxe, Velikovsky remarqua que les textes des plus anciennes cultures antérieures à 1500 av J-C – surtout celle de l’Indus, de Babylone et d’Égypte – se référaient seulement à quatre planètes – Jupiter, Saturne, Mars et Mercure.

Les références à Vénus avant cette date sont inexplicablement données avec des mots et des symboles qui étaient traditionnellement réservés aux comètes. Elles décrivent Vénus qui apparaît « chevelue » ou parlent de ses « cornes » ou d’une « longue queue ». (Il existe des références avant – 1500 à des déesses comme Innana à Sumer, cependant l’iconographie associée à ces déesses impliquent habituellement des images de comètes.)

Deux groupes indépendants mais synchronisés d’anciennes archives astronomiques – l’un de Chine et l’autre de Corée – décrivent la première apparition d’une supernova à la même date d’observation et les deux la comparent en taille et en luminosité à Vénus « avec ses rayons ». De plus, toutes les anciennes cultures ont traversé virtuellement une période durant laquelle elles rangeaient Vénus avec le soleil et la lune, plutôt qu’avec les planètes, en se basant sur sa brillance. Bien qu’il soit vrai même aujourd’hui que la planète Vénus, dans des circonstances appropriées, puisse rester visible pendant les premières heures de la journée, il existe d’anciens écrits qui rapportent que la brillance de Vénus rivalisait avec celle du soleil.

Velikovsky changea le centre d’intérêt de son étude en passant d’Œdipe aux origines de Vénus, et en 1950, MacMillan et Cie publièrent son livre hautement controversé sur le sujet, intitulé Mondes en collision. Dans le livre, Velikovsky postulait – en se basant sur une grande variété d’anciens récits et de références – que la planète Vénus avait dû se former pendant la mémoire historique de l’humanité comme conséquence de l’impact d’un grand corps astronomique avec Jupiter. Cet événement était enregistré dans le mythe grec dans lequel on disait que Jupiter avait avalé entièrement une déesse enceinte nommée Métis, qu’Athéna fit peu après jaillir de la tête de Jupiter. Selon Velikovsky, Vénus – dont le nom grec signifie « La nouvelle venue » – « irradiait au début aussi brillamment que le soleil » en sillonnant le ciel, bien loin des limites newtoniennes de son orbite familière actuelle.

Il proposa que Vénus, dans ses vagabondages, avait provoqué un chaos considérable dans le système solaire, que sa trajectoire l’avait amenée presque au contact de la Terre autour de – 1500 et que Vénus avait directement impacté Mars. Cet impact obligea Mars, à son tour, à quitter son orbite et à devenir le catalyseur d’une seconde série de rapprochements étroits entre Mars et la Terre. Le pire arriva, selon Velikovsky, autour de – 750. Une sérieuse conséquence de cette interaction finale avec Mars, selon lui, est qu’elle affecta la période orbitale de la Terre, l’allongeant pour passer d’une révolution annuelle de 360 jours à celle actuelle de 365 et en éjectant Mars vers son orbite présente.

Lisez la deuxieme partie de cet article

yogaesoteric

12 mars 2018

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