Après Dieu, et Lord Balfour : Trump promet Jérusalem à Israël (2)

 

Lisez la première partie de cet article


La vie des Palestiniens : Une forme d’apartheid

Comment vivent les Palestiniens à Jérusalem Est ? Il est incorrect que la vie des Palestiniens va devenir un enfer avec cette nouvelle ! C’est déjà l’enfer décliné sur Terre avec raffinement. Souvenons-nous : la Résolution 181 de 1947 de l’Assemblée Générale de l’ONU désigne Jérusalem comme un tout et ses environs comme « un corpus separatum sous un régime international spécial, » administré par l’ONU.

Depuis qu’il occupe militairement Jérusalem Est en 1967, Israël a dépouillé plus de 14.000 Palestinien(ne)s jérusalémites de leur droit à vivre dans leur ville natale. Israël a réclamé la ville et annexé sa partie Est lors d’une initiative maintes fois condamnée et jugée illégale par les Nations Unies. Israël délivre rarement à des Palestiniens les permis nécessaires pour pouvoir construire dans la ville, et soumet les Palestiniens à des pratiques violentes et racistes et à une discrimination généralisée quand il s’agit d’éducation et autres services municipaux. « Lorsqu’Israël fit passer en 1980 une Loi Fondamentale qui déclarait Jérusalem, “complète et unie,” “capital d’Israël,” le Conseil de Sécurité de l’ONU adopta la Résolution 476 déclarant que les “mesures qui ont altéré le caractère géographique, démographique et historique ainsi que le statut de la Ville Sainte de Jérusalem sont nulles et non avenues et constituent une violation flagrante de la Quatrième Convention de Genève et constitue également une obstruction grave à l’instauration d’une paix d’ensemble, juste et durable au Moyen-Orient. »

Farah Najjar,  et Zena Tahhan  nous rappelle que :

« L’annexion israélienne illégale de Jérusalem-Est viole plusieurs principes du droit international, qui stipule qu’une puissance occupante n’a pas de souveraineté sur le territoire qu’elle occupe. Les Palestiniens à Jérusalem vivent sous un régime de discrimination Aujourd’hui, quelque 420 000 Palestiniens à Jérusalem-Est ont des cartes d’identité de “ résidence permanente ”. Ils ont également des passeports jordaniens temporaires sans numéro d’identification national. Les Palestiniens de Jérusalem sont dans leur grande majorité apatrides, bloqués dans un enfer juridique – ils ne sont pas des citoyens d’Israël, ni des citoyens de Jordanie ou de Palestine. Israël traite les Palestiniens de Jérusalem-Est comme des immigrés étrangers qui y vivent grâce à ce qui est une faveur accordée par l’État et non par le droit, bien qu’ils y soient nés. Tout Palestinien qui a vécu hors des frontières de Jérusalem pendant un certain temps, que ce soit dans un pays étranger ou même en Cisjordanie, court le risque de perdre son droit d’y vivre. En attendant, tout juif du monde entier a le droit de vivre en Israël et d’obtenir la citoyenneté israélienne en vertu de la loi du retour d’Israël. »

Depuis 1967, Israël a révoqué le statut de résident de 14.000 Palestiniens, selon le groupe israélien des droits B’Tselem. Le projet colonial d’Israël à Jérusalem-Est, qui vise à consolider le contrôle d’Israël sur la ville, est également considéré comme illégal en vertu du droit international. (…) Pourtant, depuis 1967, Israël a construit plus d’une douzaine de complexes de logements réservés aux seuls Israéliens juifs, connus sous le nom de colonies, certains au milieu des quartiers palestiniens de Jérusalem-Est. Quelque 200.000 citoyens israéliens vivent à Jérusalem-Est sous la protection de l’armée et de la police, le plus grand complexe de logements regroupant 44.000 Israéliens. Ces colonies fortifiées, souvent dispersées entre les maisons des Palestiniens, portent atteinte à la liberté de circulation, à la vie privée et à la sécurité des Palestiniens. Alors que les Palestiniens vivent dans des conditions proches de l’apartheid, les Israéliens jouissent d’un sentiment de normalité, garanti pour eux par leur État.

Aina el ‘Arab ? Où sont les Arabes ?

En dehors des protestations qui ont la mort d’un jeune, et de la menace d’une troisième intifada – qui n’aura pas lieu, il est nécessaire de demander la convocation d’une réunion de la ligue égypto-saoudienne dite arabe. Les rodomontades hypocrites, chaque pays arabe fait sans lendemain ses calculs pour ne pas être dans le collimateur. La collusion des pays du golfe et de l’Egypte, les pays musulmans ont fait le minimum syndical même la Turquie autorise elle aussi des manifestations contrôlées. Il faut dire que la cause palestinienne ne fait plus rêver. Cela est dû en grande partie outre la lâcheté des pays arabes à l’aplaventrisme des dirigeants palestiniens et leur installation dans une sorte de farniente avec ce qu’il faut comme confort permit par l’occupant. Lawrence d’Arabie avait raison : « Peuple des beaux départs… les réactions épidermiques des Arabes sont un feu de paille car ils ne sont pas libres d’eux-mêmes du fait de la gabegie de leurs dirigeants…Al-Qaïda aurait appelé ses combattants à travers le monde à se mobiliser pour frapper les sites cruciaux des Etats-Unis, de leurs alliés et d’Israël. »

Les autres réactions :

L’Iran « ne tolérera pas une violation des lieux saints musulmans », a affirmé le président iranien, Hassan Rohani. En France le Crif qui se veut la voix des Juifs de France, demande à Macron de suivre la position courageuse de Trump. Pour le pape, qui lui aussi a réagi, la ville de Jérusalem n’est pas qu’une juxtaposition de monuments. Le pape François a lancé mercredi 6 décembre 2017 un appel pour la Ville sainte, demandant « sagesse et prudence. La position du Saint-Siège est que toute revendication exclusive – qu’elle soit religieuse ou politique – est contraire à la logique véritable de l’identité de la Ville. Des revendications exclusives selon les critères numériques et historiques sont irrecevables. De fait, le Saint-Siège ne reconnaît pas l’annexion de Jérusalem-Est par Israël, s’en tenant à la résolution du 20 août 1980 du Conseil de sécurité de l’ONU condamnant la proclamation par Israël de Jérusalem comme capitale “ une et indivisible ”. ». Le Vatican ne saurait se satisfaire d’une « simple “ extraterritorialité ” des Lieux Saints, avec l’assurance que les pèlerins aient la liberté de les visiter sans entraves ». Le « caractère sacré » de Jérusalem ne se restreint pas aux monuments « comme s’ils étaient séparés les uns des autres ou isolés dans leur communauté respective » mais « affecte Jérusalem dans sa totalité, ses Lieux Saints comme ses communautés avec leurs écoles, leurs hôpitaux, leurs activités culturelles, sociales et économiques », insistait Mgr Tauran dans ce texte devenu, au Vatican, symbolique de sa position immuable.

Le plan de paix imposé aux Palestiniens

Pour René Backmann : « La reconnaissance par Donald Trump de Jérusalem comme capitale d’Israël s’articule à un plan de paix que Washington tente d’imposer aux Palestiniens avec l’aide de l’Arabie saoudite et d’Israël. Cette reconnaissance affirmée par le président ne fait pas que rompre avec soixante-dix ans de politique américaine. (…) Depuis quelques mois, une configuration inédite se met en place au Moyen-Orient. Hier ennemis mortels, voilà que l’Arabie saoudite et Israël unissent aujourd’hui leur influence à celle des États-Unis pour convaincre – ou plutôt pour contraindre – les dirigeants palestiniens d’accepter un nouveau plan de paix. Quel est donc ce plan ? »

Dans la soirée du 6 novembre 2017, alors qu’il se trouvait au Caire où se poursuivaient les difficiles négociations de réconciliation entre le Fatah et le Hamas, le président palestinien Mahmoud Abbas a été invité à se rendre à Riyad. Abbas s’est entretenu avec le jeune prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS), dont l’ambition aventureuse et la poigne réformatrice – mais bien peu démocratique – sont en train de bouleverser les rapports de force dans la région, voici les grandes lignes du « plan de paix » avancé par le prince héritier et rejeté, après une discussion beaucoup plus longue que prévu, par Mahmoud Abbas.

Que propose-t-il ? Un État palestinien composé de plusieurs fragments de la Cisjordanie, sans continuité territoriale, et une souveraineté limitée des Palestiniens sur leur propre territoire. La majorité des colonies actuelles de Cisjordanie restent en place, sous contrôle israélien. Jérusalem devient la capitale d’Israël mais pas celle de l’État palestinien éparpillé, qui pourrait être installée à Abou Dis, une agglomération de l’est de Jérusalem, mais isolée de la ville par le mur de séparation. Autre disposition du plan : aucun droit au retour, même symbolique, ne sera reconnu aux réfugiés palestiniens et à leurs descendants.

« Ce plan n’a plus rien à voir avec “ l’Initiative de paix arabe ” de mars 2002, présentée par l’Arabie saoudite, qui offrait une normalisation des relations entre Israël et ses voisins arabes en échange d’un retrait total d’Israël des territoires occupés en 1967. Il est même plus désavantageux pour les Palestiniens que toutes les propositions mises en discussion par Israël depuis deux décennies ! Jamais les Américains n’étaient allés aussi loin, dans le déséquilibre en faveur d’Israël, dit un proche du président palestinien. Et l’extraordinaire est qu’ils avancent un tel plan avec l’aval et la collaboration active de l’Arabie saoudite. »

« Pour tenter d’assouplir la position de son interlocuteur, Mohammed ben Salmane a presque tout tenté, maniant la carotte et le bâton. D’abord en proposant de financer un soutien massif à l’économie de cette Palestine “ indépendante ”. Puis en menaçant de cesser toute aide financière à l’Autorité palestinienne, depuis longtemps sous perfusion internationale. Enfin, en laissant filtrer la rumeur selon laquelle Mohammed Dahlan, l’ennemi no 1 d’Abbas à qui il rêve de succéder, avait quitté son exil doré des Émirats arabes unis, où il vit depuis 2011, pour se rendre à Riyad en même temps que Mahmoud Abbas. Nul besoin d’être grand clerc pour pressentir que Mahmoud Abbas, le président fantoche de l’Autorité palestinienne, n’aura pas voix au chapitre dans cet alignement inconditionnel de l’Arabie saoudite sur l’axe du mal, israélo-américain, d’autant plus que, toujours selon le New York Times, l’omnipotent prince saoudien, plus connu désormais sous les initiales MBS, aimerait introniser à sa place le très controversé Mohammed Dahlan. »


Lisez la troisième partie de cet article

 

yogaesoteric
25 mars 2018

Spune ce crezi

Adresa de email nu va fi publicata

Acest site folosește Akismet pentru a reduce spamul. Află cum sunt procesate datele comentariilor tale.

This website uses cookies to improve your experience. We'll assume you're ok with this, but you can opt-out if you wish. Accept Read More